Sanctions économiques contre Cuba: Bruno Rodríguez Parrilla plaide la levée du blocus

Les Etats-Unis ont durci leur blocus économique, commercial et financier contre Cuba dans le contexte de Covid-19, compliquant davantage les conditions de vies des populations. Le ministre cubain des relations extérieures, Bruno Rodríguez Parrilla, a fait une déclaration relative à la résolution 74/7 de l’Assemblée générale des Nations Unies intitulée : « Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les Etats-Unis d’Amérique », le 22 octobre 2020. Il a appelé à mettre fin à « l’injustice » contre le peuple cubain.

Pour la seule période d’avril 2019 à mars 2020, le blocus économique, commercial et financier contre Cuba a fait perdre au pays 5 milliards570 millions de dollars. Ces chiffres ont été donnés par le ministre cubain des relations extérieures, Bruno Rodríguez Parrilla, au cours de son intervention devant les Nations-Unies le 22 octobre 2020. « C’est la première fois que ces pertes dépassent cinq milliards pour une période de temps. (…)  Les pertes accumulées durant presque soixante ans se chiffrent à prix courant à une somme hors du commun : 114 milliards 413 millions de dollars ! Des préjudices absolument écrasants pour une petite économie comme celle de Cuba », a déclaré le chef de la diplomatie cubaine. Pour lui, il est impératif de mettre fin à ces méthodes qui asphyxient l’économie cubain et condamne le peuple à une souffrance depuis plusieurs décennies.  Selon M. Parrilla, le prochain président des Etats-Unis, qui qu’il soit, devrait se pencher sur les conséquences désastreuses du blocus. « Le blocus restreint aussi la liberté de déplacement et les droits des Etats-Unis, leur droit à l’information, contredit les valeurs démocratiques et humanitaires du peuple étasunien. Il porte préjudice aux affaires des compagnies des Etats-Unis et à leurs hommes d’affaires. Il va jusqu’à léser l’intérêt national même des Etats-Unis qui, de ce fait, se retrouvent profondément isolés et discrédités, et dont les contradictions avec leurs alliés ne cessent de croître », souligné Bruno Rodríguez Parrilla. Il a fait savoir que c’est un « cynisme » que de prétendre que les effets du blocus sont infimes sur Cuba. « Quel cynisme d’oser dire aux Cubains, aux familles cubaines qui le subissent jour après jour, heure après heure, que le blocus n’a pas d’effets réels ! Quel cynisme d’affirmer que cette politique ne touche censément que quelques Cubains ! Quel cynisme encore pire de vouloir la justifier, alors que ses visées essentielles sont de modifier notre Constitution, notre ordre constitutionnel, nos lois, de supprimer la façon dont nous nous organisons en toute souveraineté et dont notre peuple décide de ses destinées et de son avenir ! Oui, tout ceci est foncièrement immoral et illégitime ! », a martelé le ministre cubain des relations extérieures. L’extraterritorialité du blocus, c’est-à-dire son application illégale dans d’autres pays à des compagnies étrangères et à des filiales étasuniennes qui devraient se soumettre aux lois du pays où elles opèrent, a-t-il expliqué, a des effets particulièrement nocifs dans le combat contre la Covid-19. A titre d’exemple, un don de la compagnie chinoise Alibaba pour lutter contre le coronavirus n’a pu parvenir à Cuba à cause du blocus. Le blocus, a soutenu ministre, viole de façon flagrante le droit international et les normes et principes sous-tendant le système des relations internationales, les normes de commerce internationales et la liberté de navigation, d’où sa condamnation chaque année par l’Assemblée générale des Nations-Unies à la quasi-unanimité. « Le blocus constitue une grave entrave aux perspectives de développement de notre pays, à la satisfaction des besoins vitaux de notre peuple ; il constitue une violation grave, flagrante et systématique des droits de l’homme. Il a des effets nocifs tout à fait réels sur l’actualisation du modèle économique cubain et constitue le principal obstacle à une amélioration éventuelle des relations entre les deux pays. Constituant un acte génocidaire aux termes de la Convention de Genève de 1948, il n’a pas la moindre justification politique, morale ou juridique », a lancé Bruno Rodríguez Parrilla.

Karim BADOLO

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