Sécurité, réformes, réconciliation nationale … : les grands défis de l’exécutif

Les membres du gouvernement Dabiré II ont tenu une rencontre de prise de contact avec le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le lundi 11 janvier 2021 à Kosyam.

Ils ont tous répondu présents au premier conseil des ministres qui se voulait une prise de contact. Eux, ce sont les 33 ministres (23 ministres, 7 ministres délégués et 3 ministres d’Etat) du nouveau gouvernement devant mettre en œuvre le programme du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Dans la matinée du lundi 11 janvier 2021 à Kosyam, la salle polyvalente a connu une ambiance particulière avec l’arrivée des ministres à bord de véhicules de service pour certains et personnels pour d’autres. Si ce premier rendez-vous était un moment de retrouvailles pour les ministres reconduits, il a été solennel pour les nouveaux ministres dont le sourire à leur arrivée traduisait la joie de faire partie du gouvernement du Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré. Il fallait par moments « bander » les muscles pour arracher les premiers mots à ces ministres, parce que le piédestal s’est retrouvé étroit pour contenir la centaine de journalistes présents. Seul le ministre d’Etat auprès du président du Faso chargé de la réconciliation nationale, Zéphirin Diabré, n’a pas voulu se prêter aux questions des journalistes. Il a préféré inviter ces derniers à une conférence de presse qu’il organise ce mardi 12 janvier 2021.

Après une trentaine de minutes de concertation à huis clos entre le président du Faso et les membres du gouvernement, c’est le Premier ministre qui déroule la nouvelle feuille de route de son gouvernement aux hommes de médias. Il s’articule autour de trois axes. Le 1er axe consiste à inscrire l’action du gouvernement dans la dynamique de la continuité qui a prévalu à l’élection du président Roch Marc Christian Kaboré, le 22 novembre 2020. Cette continuité, selon le Premier ministre, doit être bâtie sur la stabilité. En ce qui concerne le deuxième axe, il s’agit de la mise en place de grandes réformes conformément aux engagements que le président du Faso a pris avec les populations. « Il s’agit de la réconciliation nationale, des réformes foncière et immobilière, de l’administration publique et territoriale et des rémunérations. La mise en œuvre de ces réformes doit prendre en compte deux considérations que sont les dialogues politique et social avec les partenaires sociaux de notre pays pour assurer un climat social serein », a étayé le chef du gouvernement. Pour ce qui est du 3e axe, il va s’agir de poursuivre et de renforcer les actions qui ont été entreprises au cours du 1er mandat de manière à ce qu’il y ait une consolidation des acquis de développement économique et social au niveau des différents secteurs stratégiques.

« Il a accepté de s’associer aux actions du gouvernement »

De l’avis de Christophe Joseph Marie Dabiré, c’est dans cette optique que le gouvernement a opté pour une ouverture politique. « C’est ainsi que le ministre d’Etat auprès du président du Faso chargé de la réconciliation nationale a été appelé. Il est celui qui a assuré la présidence du Chef de file de l’opposition (CFOP), à savoir Zéphirin Diabré qui a accepté de s’associer aux actions du gouvernement pour accélérer le processus de réconciliation nationale », a-t-il expliqué. En plus du président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le gouvernement Dabiré a fait appel à d’autres forces politiques pour la mise en œuvre d’un certain nombre de grands chantiers en élargissant les compétences du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, pour prendre en compte la question de la ville. Car, la réforme foncière a-t-il dit, doit contribuer à faire en sorte que la politique en la matière puisse être solide pour répondre aux préoccupations des populations. Pour le Premier ministre, cette politique doit être faite par des hommes qui ont la maîtrise juridique de ces différentes questions.

« C’est pourquoi nous avons appelé le président de l’UNIR/PS, Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui s’est associé à nous pendant longtemps pour conduire les actions du gouvernement », a indiqué le chef du gouvernement. L’élargissement de certains ministères à d’autres activités afin de tenir compte du programme du président du Faso figure en bonne place. Ainsi, au niveau de la politique agricole, M.Dabiré a estimé, qu’elle doit aller au-delà des aménagements hydroagricoles pour prendre en charge la question de la mécanisation d’où le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles et de la Mécanisation.

« Il faut qu’on accélère ce volet si l’on veut avoir des résultats conséquents dans le cadre de l’autosuffisance alimentaire », a-t-il soutenu. Dans le même ordre d’idées, il a confié qu’il était nécessaire de regrouper le ministère de l’Energie, des Mines et des Carrières au sein d’un seul département pour lui donner un peu plus de consistances, pour ce qui concerne la prise en charge des questions énergétiques. Pour ce faire, a-t-il précisé, un ministre délégué a été associé à ce département pour prendre en charge, les questions minières et des carrières. « Nous pensons que l’appel lancé au Directeur général du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB), va permettre de consolider l’action de ce ministère et de permettre à notre pays d’avancer de façon sereine et rassurer nos partenaires qui font des investissements lourds dans ce domaine », a-t-il souligné. La question de l’artisanat n’est pas en reste. Pour le chef du gouvernement, il est important de booster ce secteur porteur de création d’emplois et d’investissements. « Il faut que l’artisanat sorte des ornières pour devenir un secteur porteur», a-t-il conclu.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

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