Communiquer à bon escient

La nomination de Ousséni Tamboura, comme ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, conjugué au retour de Clément Sawadogo au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, illustre à souhait la place capitale que va occuper la communication dans le processus de réconciliation nationale, voulu par le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, comme étape devant permettre au Burkina Faso de faire un bond qualitatif dans sa quête de développement humain durable et d’harmonie sociale. Il n’est, en effet, plus un secret pour personne, que les dossiers qui seront mis en débat lors de ce processus de réconciliation nationale sont, on ne peut plus, sensibles, si tant est qu’ils cristallisent les passions pour ne pas dire, d’où la nécessité de peser ses mots ou encore tourner sept fois sa langue dans la bouche à chaque prise de parole officielle.

Entre partisans de la justice classique et ceux pour qui, seule celle transitionnelle pourrait permettre au Burkina Faso de voir le bout du tunnel, le cœur de l’opinion publique nationale balance et seuls des arguments percutants soumis à l’attention du peuple souverain emporteront son adhésion ou susciteront sa colère. Dans cette occurrence “volatile “, le choix des hommes est d’une importance fondamentale et, le casting qui nous est donné à voir par le gouvernement Dabiré II suscite des motifs d’espoir. Des motifs qui trouvent leur justification avant tout dans le choix de l’homme commis à la tâche de réconcilier les Burkinabè entre eux et de ramener la paix et la concorde civiles. Zéphirin Diabré, dont il s’agit, ne peut en effet aucunement être taxé de complaisance dans sa vision du processus de rédemption nationale encore moins de “connivence “ quelconque avec Roch Kaboré dans la mesure où c’est sa crédibilité et son honneur qu’il joue dans cette aventure salvatrice. Diabré qui joue donc son avenir politique dans cette quête n’acceptera pas, nous n’en doutons point, que celui-ci soit sacrifié sur l’autel de marchandages au détriment de la vérité et de la justice. A ce premier gage d’un processus débarrassé de tout calcul politicien, il convient d’ajouter comme indiqué plus haut deux faits majeurs.

Premier fait, le retour au gouvernement de Clément Sawadogo au poste clé de ministre en charge de l’administration territoriale, avec “l’onction” de ministre d’Etat. Grand commis de l’Etat, reconnu pour sa grande capacité de travail et connaissant par ailleurs du bout des doigts les dossiers pendants, il sera d’un apport précieux dans le travail préparatoire des assises nationales qui plancheront sur ceux-ci. Auparavant conseiller politique du chef de l’Etat, nul doute qu’il a mis à profit ce temps passé à Kosyam pour mâcher le travail avec celui-ci afin de permettre au gouvernement d’aller vite et bien si tant est que le temps presse au regard des préoccupations socioéconomiques qui attendent, et dont la résolution entraînera dans une certaine mesure, le retour de la quiétude sociale.

Et comme la parole est d’or, pour transformer celle-ci en or, il faut un homme pondéré, résolu et véritable bretteur d’idées pour la porter à l’étape actuelle de notre marche politique. Ousséni Tamboura commis à la tâche a, sans griotisme de mauvais goût, le profil requis, lui qui a déjà fait ses preuves sur nombre de plateaux télé et qui a aussi une connaissance de la haute administration publique. Quelques éléments qui, ajoutés à la présence de l’avocat des “dossiers pendants” Me Sankara au gouvernement, donnent à espérer que le processus ne tournera pas. Le gage principal restant cependant la volonté du Président du Faso de sortir par la grande porte et de léguer aux générations futures un pays fort, prospère et solidaire. On croise les doigts.

Boubakar SY

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