Service national pour le développement : plus de 1 650 stagiaires à l’école de la discipline militaire

Le Service national pour le développement (SND) a organisé une caravane de presse du 2 au 5 novembre 2022 dans les Centres de formation et de production de Loumbila, de Badala à Dédougou et du Groupement d’instruction des forces armées (GIFA) de Bobo-Dioulasso. Cette tournée vise à porter à la connaissance des populations la formation civique et militaire dispensée aux appelés fonctionnaires de l’Etat et le rôle des centres de formation et de production.

La direction générale du Service national pour le développement (SND) veut présenter les activités qu’elle mène au profit de la jeunesse burkinabè. A cet effet, elle a organisé une caravane de presse, du 2 au 5 novembre 2022 dans les Centres de formation et de production (CFP) de Loumbila, de Badala à Dédougou et du Groupement d’instruction des forces armées (GIFA) de Bobo-Dioulasso. Cette immersion a permis aux journalistes de s’imprégner d’une part de la formation civique et militaire administrée aux élèves fonctionnaires de l’Etat dont la tranche d’âge est comprise entre 18 et 30 ans issus des huit écoles et instituts publics de formation professionnelle et d’autre part des métiers dispensés aux appelés volontaires du SND. Selon la direction générale du SND, à la date du 31 août 2022, 1 185 stagiaires ont été enregistrés au site du CFP/Loumbila et 694 stagiaires au niveau du GIFA.

A l’issue des visites médicales, 1 654 stagiaires (997 au CFP/Loumbila et 657 au GIFA) ont été déclarés aptes et 190 inaptes. Pour le directeur général du SND, l’intendant colonel-major, Mathieu Bénao, la formation civique et militaire, d’une durée de 90 jours, initiée par décret le 1er avril 2021 vise plusieurs objectifs, notamment la « self défense ». Il a ainsi déploré que des fonctionnaires aient été massacrés dans certaines localités du pays au cours des attaques terroristes. D’où l’intérêt pour lui de cette formation qui consiste dans un premier temps, à apprendre aux bénéficiaires à se défendre en cas d’attaque. Avec les rudiments reçus, a affirmé le DG, les bénéficiaires pourront servir à la défense nationale en tant que relais. Le colonel-major a en outre soutenu qu’en cas de nécessité, les stagiaires pourront être appelés à apporter leur concours en qualité de réservistes au profit de l’armée nationale. M. Bénao a par ailleurs relevé que cette caravane a été initiée au titre de la recevabilité. Il a rappelé que la formation militaire coûte extrêmement cher au contribuable.

Des fonctionnaires détachés des magouilles

« Elle vise à rendre compte à notre peuple des ressources mises à notre disposition au titre de la formation civique et militaire en vue de créer des fonctionnaires nouveaux, axés sur l’intérêt général, le respect de l’autorité et de la hiérarchie, détachés des magouilles et de l’affairisme », a-t-il précisé. A ce propos, le chef de corps du GIFA, le capitaine Yves Bambara a confié que la formation est axée sur les volets intellectuel et physique. Elle a pour but, a-t-il noté, d’inculquer aux appelés du SND un certain nombre de valeurs indispensables pour le développement d’une Nation à savoir la discipline, l’ordre, l’équité, le sens de l’intérêt général et l’intégrité. A l’en croire, ces stagiaires, depuis leur arrivée au sein du GIFA, font montre d’un excellent état d’esprit, toute chose qui présage de l’atteinte des objectifs fixés dans le cadre de leur formation. Quant au directeur du cours de la formation civique et militaire, des appelés SND du centre de Loumbila, le capitaine Fidèle Kaboré, il a indiqué que la formation se situe à deux niveaux.

Dans un premier temps, une formation civique qui vise à enseigner aux appelés des valeurs civiques et citoyennes structurantes de la société à travers des conférences sur des thématiques assez riches et diversifiées comme le civisme et la citoyenneté, la lutte contre la corruption, le sens du service civique, la culture de la paix et de la cohésion sociale. Le second niveau concerne la formation militaire et vise à transmettre aux stagiaires des connaissances théoriques et pratiques. « Il s’agit de leur enseigner des valeurs cardinales auxquelles le militaire de façon générale est identifiées comme la discipline, le courage, la combativité, le sens du sacrifice, l’intégrité, le patriotisme, la loyauté, le respect du bien public, le respect de l’autorité, le sens de la responsabilité et la solidarité » a confié le capitaine Kaboré. En plus de ces valeurs, les stagiaires seront sensibilisés aux notions de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le droit international humanitaire et sur les engins explosifs improvisés, foi de l’encadreur.

Des réservistes prêts à répondre à l’appel

Sur le plan physique, a-t-il indiqué, les pensionnaires bénéficient, entre autres, des Techniques d’intervention opérationnelles rapprochées (TIOR), des instructions sur le tir et des notions en secourisme et en topographie. Selon le délégué général de la promotion des appelés du SND du CFP de Loumbila, Honoré Ouorokuy, cette formation civique et militaire est la bienvenue. A son avis, elle leur permet d’être plus prompts et aptes sur le terrain pour une administration plus sereine avec moins de revendications et plus de travail. « Nous sommes considérés comme des réservistes et au nom de toute la promotion nous répondrons par l’affirmative quand viendra le moment de défendre la Nation », a-t-il rassuré. L’appelé du 1er groupement, 1re compagnie, 2esection du SND au GIFA, Barkissa Ilboudo, se dit fière d’être parmi les hommes à cette formation militaire. « Il n’y a pas de différence entre femme et homme. Nous avons commencé les activités dès le 1er septembre et nous subissons les mêmes activités que les hommes », a-t-elle témoigné. A l’occasion, elle a invité ceux qui ont encore des craintes, à faire un tour au GIFA. « Vous ne le regretterez pas. Malgré ma forme (forte corpulence) je tiens et je tiendrai jusqu’à la fin », a-t-elle soutenu. Et le capitaine Kaboré de rassurer que la formation militaire est adaptée aux appelés. « Elle est différente de celle administrée aux recrues, aux sous-officiers et aux officiers »,a-t-il précisé. Outre la formation militaire, le SND offre la chance à d’autres jeunes Burkinabè de 18 et 24 ans ayant au moins le Certificat d’études primaires (CEP) d’apprendre un métier dans les centres de formation de production.

A Loumbila, 5 corps de métiers sont offerts gracieusement cette année à 250 jeunes à raison de 50 par filière. Les filières sont la mécanique deux roues, la maçonnerie, l’électricité bâtiment, la menuiserie bois et la sécurité privée. Selon le directeur du Centre de formation et de production de Loumbila, le capitaine Ousmane Zampaligré, la formation dure une année et est sanctionnée par un examen organisé par le ministère en charge de la jeunesse qui donne droit au Certificat de qualification professionnelle (CQP). Idem pour le Centre de formation et de production de Badala qui a ouvert ses portes en 2004. Elle accueille cette année 200 pensionnaires dont 11 filles dans 4 filières que sont la menuiserie bois, la soudure, la mécanique d’engins à deux et trois roues et la maçonnerie. Selon le directeur du centre, le capitaine, Gninizon Sankaré, les pensionnaires, en plus de l’apprentissage de métiers, bénéficient chacun d’une formation pour le permis de conduire catégorie C et des cours en secourisme.

Abdoulaye BALBONE

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