Situation humanitaire à Mansila : Le cri de détresse des ressortissants

Le maire de Mansila, Issa Barry : « la lutte contre le terrorisme commande une conjugaison des efforts à l’échelle locale ».

Des ressortissants de la commune de Mansila ont organisé une assemblée générale, le dimanche 5 septembre 2021, à Ouagadougou. A l’issue des travaux, ils ont animé un point à la presse.

La commune de Mansila, située dans la province du Yagha, se meurt. C’est la conviction des ressortissants de cette localité avec en tête, le député- maire, Issa Barry. A l’issue de leur Assemblée générale (AG) tenue, le 5 septembre 2021, à Ouagadougou, ils ont confié à la presse que des groupes terroristes s’en prennent de plus en plus aux populations civiles, et ce, depuis le 7 juin 2019 avec des exécutions de personnes ciblées. Pire, selon le maire Barry, après la révolte des populations à la suite des sévices corporels infligés aux femmes et l’arrivée des forces armées étatiques, les terroristes ont imposé un blocus à la localité en empêchant par la force l’entrée et la sortie des populations hors de l’agglomération de même que les vivres et tous les produits nécessaires à la vie.

« Mansila vit sous un blocus terroriste depuis le mois de décembre 2020 en représailles au déploiement d’une unité des forces armées nationales, couplé au refus de la population de se soumettre aux rudes conditions de vie imposées par les groupes armés », a témoigné le maire Issa Barry. Selon ses dires, les terroristes ont contraint la population a accepté leurs conditions à savoir le port de la Burka pour les femmes, la présence et l’entretien de la barbe pour les hommes. « Le Yagha comptait 10 834 déplacés recensés au mois de juin 2021 dont 6 051 à Mansila », a précisé le maire de Mansila. Quelles ont été les réponses apportées par l’Etat pour venir en aide aux populations ?

Le bourgmestre de Mansila a indiqué que le soutien de l’Etat a consisté à l’instauration de l’état d’urgence avec la prise de mesures administratives, la conduite d’opérations militaires d’envergure telles que N’Dofou et Tanly et d’autres menées conjointement avec la force Barkane et le G5 Sahel, la création d’un détachement militaire à Mansila, etc. Il a également signifié qu’au niveau des populations-hôtes vulnérables, 1 272 ménages de 7 228 personnes ayant besoin d’assistance alimentaire ont été enregistrées en juillet sous la conduite de la Direction provinciale de l’action humanitaire du Yagha. Quel a été la réponse apportée pour les soulager ? 790 personnes vulnérables ont bénéficié, le 1er août dernier d’une assistance du PAM pour un mois, 1203, le 28 juillet de 7,2 tonnes de vivres du ministère de l’Action humanitaire, a affirmé le maire.

Aussi, a dit M. Barry, plusieurs actions ont été également menées par les autorités municipales pour soulager les populations. « Un camion de 40 tonnes de vivres qui a quitté Pouytenga a été immobilisé à Sebba pendant deux semaines avant d’être difficilement acheminé à Mansila compte tenu des conditions d’accès », a-t-il confié. Parmi les mesures envisagées pour sortir Mansila de l’ornière, le maire a annoncé la création d’un comité de plaidoyer et de suivi des actions en faveur des populations de la commune, la poursuite du plaidoyer avec le PAM pour l’augmentation de sa dotation en vivres, le rétablissement de la ligne électrique. Toutefois, il a souhaité la mise en service des CSPS de Bana et Babonga fermés, la réouverture de la mairie, de la préfecture et d’au moins une école primaire, le CEG et le lycée départemental pour la rentrée 2021-2022.

Abdel Aziz NABALOUM

emirathe@yahoo.fr

Laisser un commentaire