Usage des réseaux sociaux en période électorale : Les bons réflexes rappelés aux acteurs

La présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo : « Nous entendons apporter notre contribution à l’édification d’une gouvernance vertueuse et citoyenne de l’univers des réseaux sociaux ».

La Commission de l’informatique et des libertés (CIL), a organisé le mercredi 30 septembre 2020, à Ouagadougou, en partenariat avec la Commission nationale des droits humains (CNDH), un séminaire de sensibilisation des acteurs du processus électoral aux enjeux de la protection des données personnelles et du respect des droits humains
en période électorale.

Comment favoriser un usage responsable des réseaux sociaux par les acteurs du processus électoral en période d’élections ? C’est l’objectif du séminaire de sensibilisation initié par la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), en partenariat avec la Commission nationale des droits humains (CNDH). « Enjeux de la protection des données et du respect des droits humains en période électorale », est le thème de la rencontre qui s’est tenue, le mercredi 30 septembre 2020, à Ouagadougou. Deux panels ont constitué l’articulation principale du séminaire.

Les participants, venus des partis politiques de la majorité et de l’opposition, ont été édifiés sur des thèmes comme le respect des principes fondamentaux de protection des données personnelles et de la vie privée en période électorale, les conditions d’exercice des droits humains et des libertés dans le contexte et l’utilisation citoyenne des médias sociaux.
La présidente de la CIL, Marguerite Ouédraogo, a fait le constat que le Burkina Faso dispose de plus de 1,6 million d’utilisateurs du réseau social Facebook.

Le président de la CNDH, Kalifa Rodrigue Namoano, a indiqué qu’il est important de travailler à relever le défi de tenir des élections libres et transparentes dans le respect des droits humains et des libertés fondamentales.

De ce fait, il est important, selon elle, de mener la réflexion afin de faire de ce média social un instrument de communication et d’interaction au service de la cohésion sociale.
« Dans un contexte de tensions multiformes et en sus de l’entame d’une échéance électorale couplée, ce séminaire ne peut qu’apporter une part significative supplémentaire à l’édification de la paix dans la contradiction d’opinionS philosophique et politique », a-t-elle argué. Elle a formulé le vœu que chaque utilisateur du réseau social puisse mettre en avant le sentiment d’appartenance à une nation commune qu’est le Burkina Faso.

La nécessité d’une « quiétude sociale »

Le président de la CNDH, Kalifa Rodrigue Namoano, a soutenu que les deux structures ont saisi l’opportunité du scrutin présidentiel et législatif à venir pour mettre en synergie leurs actions avec pour objectif de contribuer à la tenue d’élections pacifiques apaisées. « Ce séminaire est important d’autant plus que les élections se déroulent dans un contexte particulièrement difficile pour le Burkina Faso marqué par la persistance des attaques terroristes, et la pandémie de COVID-19 avec les conséquences humanitaires, socio-économiques et politiques », a-t-il souligné.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed, patron de la cérémonie, a évoqué la nécessité d’une « quiétude sociale » pour que le débat électoral soit apaisé.

Le président de la CENI, Newton Ahmed Barry : « Ce n’est pas parce qu’on est assis confortablement derrière son clavier qu’on peut tout dire ».

« Toute la problématique de ce séminaire a consisté à dire qu’il ne peut y avoir d’espace de non-droit et de moments de non-droit sur les réseaux sociaux et pendant la période électorale. C’est en respectant les droits des uns et des autres, en promouvant la liberté qui n’empiète pas sur celle des autres que nous allons, dans le contexte électoral, permettre que les vrais problèmes soient posés », a soutenu M. Barry.

Pour lui, les élections ne sont qu’un moment de la vie de la nation qui ne sauraient entraver la construction du pays. « Il est bon que l’on fixe un certain nombre de garde-fous dans l’utilisation de ce qui est devenu l’arène publique. La liberté est conditionnée par le respect des droits humains qui sont l’élément fondamental de la liberté », a-t-il clarifié.
Le président de l’Alliance pour la démocratie et la fédération /Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), Me Gilbert Noël Ouédraogo, a salué l’initiative de la CIL et de la CNDH d’organiser un tel séminaire qui rappelle les bons réflexes.

« Les réseaux sociaux doivent être des espaces de libertés dans la responsabilité. Des informations sont communiquées sur les réseaux sociaux et il est important que ceux qui les diffusent connaissent le cadre juridique qui règlemente ce secteur », a-t-il indiqué. Il a promis que son parti va jouer sa partition pour une campagne électorale apaisée.

Karim BADOLO

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