Etre burkinabè, c’est comme le Phoenix qui renait de ses cendres
L’intégrité dans son intégralité n’est pas une qualité à vendre
L’argent a une valeur, l’argent n’est pas une valeur, c’est de la triche !
On peut compter des millions ou brasser des milliards sans être riche !
La pauvreté n’a de misère que dans le désert des cœurs en jachère
On peut marcher sans sous vaillant et garder sa fierté bien en chair
Les mains vides tendues du généreux sont pleines de bonnes intentions
Les cantines de rapines du cupide suintent la malédiction de la nation
On peut être dans l’humanitaire et bâtir un paradis dans l’enfer des autres
On peut racler la paume de l’affamé pour remplir la panse des apôtres
L’empire des vampires est un joyau de maux dressé dans une mare de sang
La sueur des bagnards est l’apéritif de peinards magnats à l’appétit de titan
Le Faso est au bord du chaos et d’impénitents filons de filous font le félon
L’ennemi n’est plus le lointain crétin condescendant aux relents de colon
Le bâton de la baston vient du fiston qui marche à tâtons avec les moutons noirs
Avec un milliard on peut bâtir des victoires, on en gaspillera cinq pour des déboires
Pendant que les uns s’échinent à la tâche, les autres se fâchent et gâchent
On jettera la pierre à la patrie meurtrie par la haine de la fratrie qui se cache
On souhaiterait même le pire à son propre pays pour satisfaire à l’ire du délire
Parce que « tant que ce n’est pas moi », nul autre que moi ne peut réussir
Notre ego est une bombe de haine qui bat au rythme de nos cœurs mordus
Notre intérêt perso est la poutre qui nous barre la vue sur nos propres bévues
Notre sens de la paix renvoie à la plaie qu’on maquille sans taire la douleur
Notre vision de la Nation, une illusion faite de collision, à qui profite notre malheur ?
Clément ZONGO
clmentzongo@yahoo.fr