Les Fennecs d’Algérie ont remporté, le vendredi 19 juillet au stade international du Caire, la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations de football, 29 ans après leur dernier sacre. Ils ont battu en finale, dans un match très moyen, les Lions de la Teranga du Sénégal par la plus petite des marges (1-0).
L’Algérie tient sa deuxième étoile, même si en finale le vendredi dernier au Caire, elle n’a pas disputé son meilleur match de la 32e Coupe d’Afrique des Nation (CAN). Les Fennecs se sont tout simplement bien inspirés de l’adage qui dit qu’une finale ne se joue pas, mais se gagne. Opposés aux Lions de la Teranga pour une finale de prestige entre les deux meilleures équipes de la CAN, «les petits renards» algériens ont débuté la finale sur les chapeaux de roue. Un but matinal (79e seconde) de l’attaquant du club qatari d’Al Sadd, Baghdad Bounedjah a suffi au bonheur du capitaine Riyad Mahrez et ses coéquipiers. La puissante frappe des 20 mètres de l’attaquant algérien est déviée dans les buts par le défenseur sénégalais Salif Sané. Après cette première attaque concluante, la séduisante équipe d’Algérie du début de la CAN montre un autre visage. Elle joue regroupée sur ses bases, laissent le jeu au Sénégal et surtout commet de nombreuses fautes.
Les Lions ont le ballon, mais ne savent pas quoi trop en faire. Ils n’ont inquiété les Fennecs qu’une seule fois en première période (38e) sur une frappe en demi-volée des 25 m de M’Baye Niang qui passe à quelques centimètres de la lucarne de Rais M’Bolhi. La seconde période est plus animée, mais l’Algérie joue toujours défensif et réussit à bien museler les stars sénégalaises Sadio Mané et Ismaïla Sarr. Les garçons de Aliou Cissé croyaient avoir eu une opportunité pour revenir au score lorsqu’à l’heure de jeu, l’arbitre camerounais indiquait le point de penalty à la suite d’une main du milieu défensif Guedioura. Mais l’homme en noir va annuler le penalty après consultation de la vidéo. Malgré quelques tentatives, les sénégalais ne reviendront pas au score à cause de nombreuses imprécisions et de fautes techniques. Capitaine lors de la dernière finale du Sénégal en 2002, Aliou Cissé rate à nouveau, en tant que coach cette fois-ci, l’occasion d’offrir une première CAN au Sénégal. Quant aux Fennecs, en dépit d’un match moins abouti en finale, avec seulement un tir cadré, ils méritent amplement ce deuxième sacre de leur histoire.
Ils ont été l’équipe la plus solide et la plus disciplinée dans le jeu. Bennacer (meilleur joueur de la compétition), Guedioura et l’étonnant Feghouli repositionné dans l’entrejeu, ont étouffé leurs adversaires match après match par leur gros volume de jeu. En attaque, Bellaïli, la pointe Bounedja et le capitaine Mahrez ont en permanence effectué les premiers pressings à la perte du ballon. Et en chef d’orchestre de tout cet ensemble, le coach Djamel Belmadi. La touche Belmadi Un an seulement après son arrivée à la tête des Fennecs (le 5e entraiîneur des trois dernières années), l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille a su reconstituer un groupe avec doigté. Le sélectionneur de 43 ans a su redonner une âme à une équipe perdue. C’est à juste titre qu’il a été porté en triomphe à l’issue du coup de sifflet final par tous ses joueurs. «Merci à Djamel Belmadi. Tout était parfait avec lui», a lâché le capitaine Riyad Mahrez, appuyé par le portier Raïs M’Bolhi : «C’est grâce à Djamel Belmadi qu’on est récompensé. Djamel est comme un grand frère». Si tous les observateurs et ses joueurs lui attribuent ce second sacre de l’Algérie, Belmadi salue plutôt l’attitude de ses joueurs tout au long de la compétition : «Sans les joueurs, je ne suis absolument rien. Ce sont eux les acteurs principaux. Le staff technique et moi-même, avons pu apporter notre pierre à l’édifice pour faire en sorte de guider cette génération et ses joueurs talentueux.
Mais derrière ce sont eux qui sont à l’intérieur et qui jouent. Ce sont eux qui appliquent les consignes et ils les ont merveilleusement bien appliquées». En tous les cas, 29 ans après son dernier sacre à domicile, l’Algérie règne à nouveau sur l’Afrique. La liesse s’est emparée de toute l’Algérie et aussi la nombreuse communauté algérienne de France. Les héros du Caire ont été accueillis en grande pompe samedi dernier à leur atterrissage à l’aéroport d’Alger. Les Algériens ont un tant soit peu oublié le contexte politique difficile de leur pays, ce, grâce à la magie du football et surtout à Djamel Belmadi et ses garçons.
Adama SALAMBERE