Production agricole: Le Burkina veut reprendre sa place de leader africain du coton

Le Burkina Faso veut redevenir le leader dans la production du coton en Afrique. Dans sa politique générale présentée à l’Assemblée nationale le 18 février 2019 à Ouagadougou, le Premier ministre, Christophe Dabiré, a réaffirmé la volonté de son gouvernement à œuvrer pour que le pays retrouve sa place de premier producteur de coton en Afrique, actuellement occupée par le Mali.

«Pour la production du coton, l’ambition de mon gouvernement est de reconquérir notre place de leader en Afrique», a déclaré le Premier ministre, Christophe Dabiré, devant les députés. Dans un discours qui tenait lieu de test de confirmation à son poste devant les parlementaires, le chef du gouvernement a réaffirmé la position «stratégique» du coton mais aussi de l’anacarde et a promis de lever rapidement les barrières qui entravent leur développement.

«S’agissant des filières stratégiques telles que le coton et l’anacarde, mon gouvernement examinera avec diligence toutes les difficultés qui entravent leur essor afin de prendre les mesures nécessaires à leur relance », a-t-il dit.

Le pays a perdu sa place de premier pays producteur de coton en Afrique, après avoir récolté 613 mille tonnes lors de la campagne écoulée. Des paysans mécontents, surtout dans la zone Sofitex, avaient boudé la production du coton. Mais l’Etat s’était engagé à soutenir le secteur frappé d’un manque à gagner à hauteur de 14,614 milliards FCFA.Ce faisant, les producteurs se sont remobilisés pour produire davantage les années à venir pour atteindre l’objectif de 836 mille tonnes dans un premier temps et repasser devant le Mali voisin.

Le Premier ministre a, en outre, annoncé la poursuite de la réalisation du programme d’aménagement de 25 mille ha de périmètres irrigués, la subvention d’intrants agricoles au profit des producteurs, l’accélération de la mécanisation agricole et la construction de retenues d’eau. Concernant les intrants, le souhait du gouvernement est de porter le taux d’utilisation des engrais et des semences à plus de 50% à l’horizon 2020, c’est-à-dire d’ici la fin du mandat actuel du président Roch Marc Christian Kaboré.

Un objectif de 30 mille tonnes de poisson par an

De même, le Premier ministre a promis de poursuivre la réalisation des pôles de croissance agricole, le soutien aux efforts de transformation locale des produits agricoles et l’encadrement de la privatisation des terres en milieu rural.

Dans le domaine de l’élevage, M. Dabiré a engagé son gouvernement à travailler pour mieux satisfaire les besoins vétérinaires mais aussi les besoins alimentaires du bétail, notamment par l’utilisation des sous-produits agro-industriels. Il en sera de même de l’amélioration génétique des animaux pour permettre aux producteurs de disposer d’espèces plus résistantes et plus rentables, tout en sauvegardant la biodiversité. Le développement de la filière élevage s’accompagnera, de l’avis du Premier ministre, d’efforts de transformation du bétail en viande.

Par ailleurs, l’action de son gouvernement dans la pêche devrait permettre de porter la production locale du poisson à au moins 30 000 tonnes par an, soit une hausse de 50%. Pour l’heure, seulement un cinquième des besoins en poisson du pays est couvert par la production nationale.

Un pôle d’excellence en technologie agroalimentaire

Pour y parvenir, le gouvernement compte sur la construction de nouveaux barrages et la production des poissons dans les rizières. Toutefois, un centre de recherche en aquaculture prévu à cet effet au début du mandat du président Kaboré, n’a pas encore vu le jour.

Pour le monde rural de façon globale, l’objectif déclaré du gouvernement sera «d’accroître la productivité et la résilience des branches agro-sylvopastorale et halieutique du secteur et d’orienter leur production vers le marché».

La transformation structurelle de l’économie agricole a besoin de compétence. Et le gouvernement a l’ambition de former des cadres compétents, «capables de donner une plus grande impulsion au développement», à travers une université virtuelle et des espaces numériques régionaux qui seront créés.

En outre, le Burkina compte des pôles d’excellence sur les énergies renouvelables, sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC) et sur les technologies agroalimentaires.

Ces actions seront réalisées, a rappelé le chef du gouvernement, dans le cadre du Programme national du secteur rural (PNSR II) 2016-2020 et de la politique sectorielle « Recherche et innovation». La plupart d’entre elles figuraient déjà dans la politique générale de son prédécesseur, Paul Kaba Thiéba.

Les gouvernements successifs ont toujours accordé de l’importance au coton qui fait vivre 2,5 à 3 millions de personnes directement ou indirectement.

Aimé Mouor KAMBIRE

mouorkambire@yahoo.fr


52 milliards FCFA à la SOFITEX pour la collecte et le traitement du coton

Douze banques exerçant au Burkina Faso ont signé, le 29 janvier dernier, une convention de financement de 52 milliards FCFA avec la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX).

«Ce crédit octroyé à la SOFITEX est destiné au financement de collecte, à l’achat du coton graine auprès des cotonculteurs, au transport et  l’égrainage du coton graine dans les quinze usines d’égrainage et à l’évacuation de la fibre vers les différents ports d’embarquement», lit-on dans un communiqué rendu public dans les médias.

En rappel, la SOFITEX a bénéficié, le 24 janvier dernier, d’un appui de 65 millions d’euros (près de 43 milliards FCFA) d’un pool international bancaire basé à Paris.

Le coton qui nourrit près de 4 millions de personnes au Burkina Faso, est resté pendant longtemps le premier produit d’exportation avant d’être détrôné par l’or, il y a quelques années.

A.M.K
Source : Agence d’Information du Burkina