Variétés améliorées de maïs : les hybrides, une solution pour la sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est loin d’être une réalité au Burkina Faso. Pour pallier cette situation, les chercheurs de l’Institut de l’environnement et de Recherches agricoles (INERA) ont mis au point des variétés de maïs dont des hybrides. Parmi ces hybrides on peut citer «Komsaya», «Bondofa», «Sanem».

Le maïs représente la troisième céréale en superficie et la première en production au Burkina Faso. Sa production a été évaluée à plus de 1784 000 tonnes lors de la campagne de 2018-2019. L’extension de sa culture a été rendue possible grâce à l’existence de variétés mises au point par l’Institut de développement et de Recherche agricoles (INERA) dont les hybrides. Les hybrides sont la première génération d’un croisement de variétés de semence, selon les explications de Dr Saïdou Bonkoungou, chef de service production à la direction de l’INERA.

Parmi les hybrides de maïs, on peut citer «Komsaya», «Kabako», «Sanem», «Bondofa»… Dans un rapport de l’INERA intitulé «La culture d’hybrides de mais, une voie vers l’intensification de la maïsiculture au Burkina Faso», ces variétés sont présentées comme une solution pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté. Le «Komsaya» y est présenté sous un cycle précoce (85-95 jours), une couleur jaune, avec une texture du grain corné-denté. Son rendement potentiel est de 8-9 tonnes à l’hectare. Dans ce document, selon les docteurs Abdalla Dao et Jacob Sanou, leur rendement à l’hectare est de 6 à 11 tonnes capables de nourrir 36 à 42 adultes par an. 15 à 25 tonnes de fourrage pour nourrir 5 à 8 bovins. Tandis qu’avec les autres variétés, ce sont seulement 10 à 12 personnes qui sont prises en compte. L’homme comme le bétail y trouve son compte.

La possibilité de pratiquer l’agriculture intensive, de réduire les superficies semées sont, entre autres, des avantages liés à sa culture. La désertification et la coupe abusive du bois sont épargnées. «La culture de l’hybride de maïs est très rentable. Pour un investissement de 1 franc, le producteur obtient un bénéfice de 7 francs à l’hectare», a indiqué Dr Sanou. A l’entendre les hybrides de maïs sont destinés à l’agriculture intensive et semi intensive. Le rapport indique que la production de ces cultures doit se faire dans une certaine condition.

Sur un sol homogène avec des outils de labour adéquats, une fertilisation minérale et organique. Sans oublier la prise en compte de l’itinéraire de culture de la variété. Ces variétés de maïs peuvent être cultivées partout dans le pays dans les périmètres irrigués à tout moment de l’année sauf en période de froid et de chaleur intenses. Elles peuvent également être produites dans les zones où la pluviométrie est d’au moins 900 mm. Pour ces chercheurs, la culture des hybrides contribue à la préservation de l’environnement et à la bonne collaboration entre agriculteurs et éleveurs.

Habibata WARA