Pour une campagne sèche réussie

Les estimations prévisionnelles de la campagne humide 2019-2020 au Burkina Faso font état de cinq millions de tonnes de céréales. Comparativement à la campagne précédente, il ressort une baisse de 2,92%. Cette performance affiche aussi une augmentation de 12% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La production des autres cultures vivrières, quant à elle, est estimée à 816 981 tonnes, soit une baisse de 3,54% par rapport à la campagne passée et une hausse de 11,06%, rapportée à la moyenne quinquennale. La production totale des cultures de rente est évaluée à 1 375 709 tonnes, ce qui marque une hausse de 25,38% comparativement au bilan définitif de la campagne passée.

A l’analyse des taux de couverture des besoins céréaliers, il ressort que 21 provinces sont excédentaires, sept en situation d’équilibre et 17 provinces sont déficitaires. Cependant, sur le plan national on note un excédent brut de 204 626 tonnes. En prenant en compte les prévisions d’importations et d’exportations, l’excédent net s’établit à 888 273 tonnes. Selon les techniciens du département en charge de l’agriculture, le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance immédiate s’établit à 1 million 219 mille en période courante et à 1 million 786 mille 600 en période projetée, si rien n’est fait. La situation dépeinte ici n’est ni alarmante ni reluisante, mais elle va demander sans doute un effort supplémentaire pour mettre toute la population à l’abri des besoins alimentaires au cours des prochains mois. Et, la campagne sèche est l’un des remparts pour l’atteinte de cet objectif.

Les premières autorités en sont conscientes et prennent les dispositions nécessaires pour cela. « L’un des objectifs visés, c’est la réalisation d’une production de 44 026 tonnes de céréales et de 181 165 tonnes de produits maraîchers », avait, en effet, affirmé le ministre de l’Agriculture et des aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, à Dakola, dans la commune de Pô, le 26 novembre 2019, lors du lancement de la campagne sèche 2019-2020. Cette déclaration ne doit pas être un vœu pieux car pour y parvenir, il y a des préalables : la maîtrise de l’eau et la disponibilité d’intrants de qualité. Le Burkina Faso n’étant pas un pays assez arrosé en saison pluvieuse, il va s’en dire que les réserves d’eau dans les barrages et autres retenues ne sont pas abondantes. De ce fait, rationnaliser l’usage de l’or bleu, en adoptant des techniques culturales plus économiques, est capital. Raison pour laquelle, les producteurs ont tout à gagner en allant à cette école. En outre, il n’est pas rare d’entendre des plaintes du monde agricole relatives aux intrants. Si ce n’est la qualité des intrants qui est remise en cause, c’est sa non-disponibilité. Si fait qu’il s’avère nécessaire que les premiers responsables du domaine redoublent d’effort pour assurer une transparence dans la gestion de ces produits indispensables à l’optimisation des rendements agricoles. L’autosuffisance agricole à laquelle le Burkina aspire passera impérativement par là .

Daniel ZONGO
danielzong62@yahoo.fr