La convention de Ramsar est un traité international qui prône la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides. Le Burkina Faso fait partie des pays contractants et enregistre, une vingtaine de zones humides dites sites Ramsar.
La convention de Ramsar a aujourd’hui près de 200 pays contractants. C’est le seul traité mondial portant sur un seul écosystème. Elle porte le nom de la ville d’Iran où elle a été signée en 1971. En adhérant à ce traité, les pays membres s’engagent à assurer l’utilisation naturelle de leurs zones humides, à inscrire des sites sur la liste de Ramsar des zones humides d’importance internationale, de veiller à leur conservation et de coopérer pour les zones humides transfrontières et autres intérêts communs.
Selon les critères de la convention, les zones humides sont définies comme des étendues saturées d’eau ou inondées, temporairement ou en permanence. Il s’agit des aquifères, des lacs, des cours d’eau, des marais, des tourbières, des étangs, des plaines d’inondation et des marécages. A celles-ci s’ajoutent les zones humides côtières qui regroupent les littoraux, les mangroves, les marais salants, les estuaires, les lagunes et lagons, les herbiers marins et les récifs coralliens.
De nos jours, ces zones humides sont menacées par l’aridification du climat et surtout par la gestion minière de leurs ressources, d’où la nécessité de conjuguer les efforts pour inverser cette tendance de dégradation et pour restaurer ces zones humides ainsi fragilisées. Elles sont également à l’abandon ou considérées comme des foyers de maladies. Pourtant, elles sont la source de l’eau douce.
Elles nourrissent l’humanité. A titre d’exemple, le riz est cultivé dans les rizières des zones humides. Ces endroits sont aussi des amortisseurs de la nature en ce sens qu’elles absorbent les précipitations et atténuent l’impact des crues. Cette capacité de stockage sert aussi de rempart contre la sécheresse. Les zones humides jouent un rôle critique pour la biodiversité puisqu’elles accueillent des milliers d’espèces d’eau douce. Ces espaces créent des produits et moyens d’existence durables dont des millions de personnes dépendent de la pêche et de l’aquaculture pour leur subsistance.
Enfin, les zones humides fournissent du bois de construction, des huiles végétales, des plantes médicinales, des matières premières pour le tissage, la vannerie et du fourrage pour les animaux. Pour une meilleure conservation de ses zones humides, le Burkina Faso a adhéré à la convention de Ramsar depuis 1990.
22 sites Ramsar
Selon les critères de l’autorité administrative de l’institution, il enregistre 22 zones humides dites sites Ramsar. Il s’agit, entre autres, du barrage de Tougouri, une retenue d’eau douce permanente dans une réserve de forêt dense formée
d’espèces de plantes hygrophiles dans la région du Centre-Nord. Le Bassin du Nakanbé-Mané, deuxième cours d’eau du Burkina Faso, par la taille et l’importance, après le Mouhoun. Il comprend un réservoir artificiel et une réserve forestière unique couvrant 1000 hectares formée d’acacia nilotica.
Le barrage de Yalgo dans la province de Namentenga. C’est une zone humide intérieure unique, caractérisée par une végétation de savane dense, dominée par des arbres tels que les balanites et l’acacia. Dans la région des Cascades, il y a le lac de Tingréla, la zone la plus humide du pays avec une saison des pluies qui dure six mois et des maxima pouvant aller jusqu’à 1 300 mm par an.
De par son intérêt touristique (Hippopotames) et sa diversité biologique élevée (poissons), elle mérite d’être conservée. Le tout dernier site du pays des Hommes intègres placé site Ramsar date du 5 février 2019. Il s’agit du complexe parc urbain Bangr-wéogo et le lac des trois barrages de Ouagadougou.
En tant que partie contractante à la convention, le Burkina Faso s’est engagé à promouvoir autant que possible une utilisation rationnelle de ces zones humides, leur conservation par l’établissement de réserves naturelles ainsi que la coopération pour la gestion des zones humides contigües et des espèces dans ces zones.
Il s’agit, selon le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Nestor Batio Bassière, d’amener tous les acteurs de la chaîne ainsi que la population à contribuer à la préservation des zones humides dans la lutte contre le changement climatique. «Les zones humides sont les puits de carbone les plus efficaces sur la terre. Elles couvrent environ 3% des terres de la planète terre et retiennent près de 30% de tout le carbone terrestre.
A la lumière de ces faits, la protection et la gestion durable de ces zones humides restent cruciales», a-t-il interpellé. Ainsi, les défis liés au changement climatique peuvent être relevés par des stratégies fondées sur les écosystèmes tout en préservant la biodiversité.
Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com