La réunion de coordination consacrée à la mise en œuvre des résultats du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) s’est achevée dans la soirée du mardi 25 juin 2019, à Pékin, la capitale chinoise. Une note de satisfecit général se dégage quant à la bonne exécution des actions du FCSA 2018.
Après la rencontre avec les institutions financières chinoises sur les mécanismes de financement de projets, experts africains et chinois se sont retrouvés pour évaluer la mise en œuvre des résultats du Forum sur la coopération sino-africaine de 2018 (FCSA). A l’issue des travaux qui ont duré toute la journée du mardi 25 juin 2019, à Pékin, les participants ont unanimement salué les efforts fournis depuis septembre 2018.
Pour le conseiller d’Etat et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, une dynamique de développement est amorcée entre l’Afrique et la Chine. Au nombre des acquis enregistrés depuis le forum, le chef de la diplomatie chinoise a indiqué que 40 pays africains ont signé des accords d’adhésion à l’Initiative «La Ceinture et la Route» et que 800 projets de développement sont en train d’être lancés pour les trois prochaines années. Sur le plan commercial M. Yi a annoncé que le volume des échanges entre son pays et l’Afrique en 2018 est estimé à plus de 200 milliards de dollars. Aux dires du ministre des Affaires étrangères, tous ces résultats enregistrés sont le fruit d’un engagement concret des deux parties. Et de préciser que l’élan de consolidation des liens de coopération sino-africaine doit se maintenir avec l’objectif de bâtir une communauté de destin. A l’entendre, l’Empire du milieu reste fidèle au principe de sincérité et d’amitié avec le continent noir pour promouvoir une coopération fondée sur les valeurs d’équité et de justice.
Selon le diplomate chinois, l’exemplarité de la coopération sino-africaine est en train de battre en brèche les prétentions de ceux qui affirment que son pays entraîne l’Afrique dans le colonialisme et l’endettement. «Nous devons nous dresser ensemble contre l’unilatéralisme et le protectionnisme que d’autres prônent. Partenariat vital Il faut refuser que la loi de la jungle prenne le dessus. Tous les pays du monde doivent agir dans un esprit de solidarité et de compréhension mutuelle», a souligné Wang Yi. L’Afrique, a-t-il dit, n’est la sphère d’influence d’aucun pays et elle a besoin d’une coopération basée sur le respect mutuel. Dans la suite des résultats engrangés, le ministre sénégalais des Affaires étrangères et coordinateur de la rencontre, Amadou Ba, a déclaré que la vitalité du partenariat sino-africain est remarquable. «Grâce à la coopération économique sino-africaine, 10 mille kilomètres de routes, six mille kilomètres de lignes de chemin de fer, plus de 20 terminaux aéroportuaires, une trentaine de ponts et ports et plus de 80 projets d’infrastructures énergétiques ont été réalisés en Afrique», a-t-il détaillé. Pour un partenariat gagnant-gagnant, il a invité les Etats africains à favoriser le développement du marché commun du continent et à valoriser les produits africains pour assurer leur compétitivité à l’exportation.
Pour le diplomate sénégalais, au-delà des actions concrètes sur le terrain du développement, il est ressorti au cours des travaux que l’Afrique et la Chine partagent une vision commune qui est celle de valoriser le capital humain. «L’Afrique a un besoin d’infrastructures et la Chine est disposée à l’accompagner convenablement dans ce domaine. Il convient de renforcer la coopération économique en vue de passer à des projets capables de générer des ressources financières», a relevé M. Ba. Au titre des progrès inhérents au forum de 2018, le vice-ministre du Commerce chinois, Qian Keming a cité, entre autres, la réalisation d’un important pont à Maputo au Mozambique, la concrétisation d’un projet d’électrification en Angola, le sommet sur la sécurité à Addis-Abeba en Ethiopie entre la Chine et l’Union africaine et la création de l’Institut Chine-Afrique. M. Qian a informé que 350 produits agricoles africains ont accès au marché chinois. L’exposition économique Chine-Afrique qui se tient, du 27 au 29 juin 2019, dans la province de Hunan en Chine est, selon lui, une autre illustration de la solidité de la coopération entre les deux parties. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso, Seydou Sinka, a soutenu que les échanges ont été fructueux et francs.
«L’évaluation fait état de résultats assez satisfaisants. Près de 800 projets sont en cours d’exécution ou sont en discussion», a-t-il laissé entendre. Pour lui, trois points importants sont à prendre en compte dans la coopération sino-africaine. Il s’agit premièrement d’accélérer la mise en œuvre des acquis pour aller de l’avant. A l’entendre, il ne faut pas se contenter de ce qui a été déjà fait, mais travailler aussi bien au niveau des gouvernements, des collectivités et du secteur privé pour bouger les lignes. «Le deuxième est relatif au renforcement de l’Initiative la ceinture et la route afin de permettre une interconnexion des Etats. En plus du cadre global de la coopération, ce projet d’envergure mondiale doit permettre aux Africains de mieux se connecter. Le troisième point est la communauté de destin qu’il faut mettre en avant. L’ensemble des pays en voie de développement doivent défendre leurs intérêts en étant unis», a conclu Seydou Sinka.
Karim BADOLO
(Depuis Pékin en Chine)