Coopérative de solidarité commerciale : «Pourtant, nos détracteurs nous doivent», Roch Donatien Nagalo

Le secrétaire général du SYNATCOM-B, Roch Donatien Nagalo : « Nous pensons qu’ils ont été instrumentalisés ».

Au cours d’une conférence de presse, le lundi 2 décembre 2019, le Regroupement des commerçants du Kadiogo a accusé le Syndicat national des commerçants du Burkina (SYNATCOM-B) d’avoir fait des fausses promesses dans le cadre de la société de coopérative de solidarité commerciale. Nous avons rencontré, le mercredi 4 décembre 2019, le secrétaire général du syndicat, initiateur de la structure, Roch Donatien Nagalo, pour avoir sa version.

Sidwaya (S) : Comment est née la Société coopérative de solidarité commerciale (SOCSOCOM) ?
Roch Donatien Nagalo (R.D.N.) : Le SYNATCOM-B est un syndicat de veille citoyenne qui a opté d’apporter des solutions. C’est dans ce sens que nous avons résolu de trouver une solution, d’où la création de la Société de coopérative de solidarité commerciale. Pour y adhérer, il faut s’acquitter des frais à hauteur de 20 000 FCFA. Le but est de former les membres, et les accompagner vers des institutions de microfinance, les assister par le biais de la solidarité en cas de besoin. Nous ne donnons pas de prêt.

S : Le regroupement des commerçants du Kadiogo vous reproche de ne pas respecter vos engagements vis-à-vis des adhérents. Que leur répondez-vous ?

R.D.N. : Je dois signaler que nous n’avons jamais fait une promesse de prêt. Dans notre communication, nous avons toujours fait savoir que cette coopérative n’était pas un lieu où l’on vient pour avoir de l’argent. C’est l’ignorance qui les (le regroupement des commerçants du Kadiogo Ndlr) amène à raconter ces choses.
En 2018 par exemple, nous avons présenté les dossiers de 890 membres pour un montant de prêt sollicité estimé à 526 000 075 F. A l’arrivée, 500 bénéficiaires se sont répartis une enveloppe de 200 millions FCFA. Cette année, la Société de coopérative de solidarité commerciale a distribué des engrais à des membres qui ont pu exploiter 2500 ha dans plusieurs régions du pays.
. Certains d’entre eux ont pris des prêts qu’ils n’ont pas remboursés à hauteur de 10 millions de francs CFA. Nous avons la preuve de cela. Nous n’avons jamais dit avoir mobilisé 100 milliards. Par contre, nous avons dit que si nous atteignons cinq millions de membres et que chacun paie 20 000 F, nous parviendrons à atteindre un fonds de 100 milliards. Ce qui nous permettra de garantir nos prêts auprès de la banque. Malheureusement, les membres ne paient pas les cotisations.

S. : Les frais d’adhésion donnent-ils droit automatiquement à un prêt ?

R.D.N. : Non ! L’accompagnement est lié aux activités que le membre mène et ce n’est pas nous qui finançons mais l’institution financière. Il y a une fiche de renseignement qu’il faut remplir pour bénéficier de l’accompagnement. Les frais d’adhésion dont ils parlent servent au fonctionnement de la coopérative notamment les salaires des employés et les frais de loyer. Ces personnes qui ont animé la conférence de presse ne paient même pas leur cotisation annuelle qui s’élève à 5000 F par an. Leur objectif c’est de faire comprendre au public que le SYNATCOM-B ne paie pas et ainsi, ils ne paieront plus leur dette. Mais nous allons les poursuivre pour récupérer notre dû.

S. : Il n’y a-t-il pas eu un déficit d’informations ?

R.D.N. : Nous avons bien informé les acteurs. Mais quelqu’un qui est dans un besoin et qui vient auprès de toi pour trouver une solution est capable de tout si s’il n’en trouve pas. Nous pensons qu’ils ont été instrumentalisés par des acteurs qui ne sont pas du secteur pour ternir notre image.

S. : Avez-vous été contacté par le regroupement par rapport à leurs préoccupations ?

R.D.N. : Ils ne sont pas venus vers nous. Quand j’ai appris qu’ils avaient une conférence de presse, je leur ai demandé quel était le but. J’ai suggéré qu’on se rencontre pour que je sache ce qu’ils voulaient mais ils ont refusé.

S. : Quel message avez-vous à adresser à ce regroupement ?

R.D.N. : je les invite à venir nous voir et s’imprégner de ce qui se passe afin de mieux comprendre. Ils réclament leur argent mais je dois leur dire que c’est eux qui nous doivent selon la charte que nous avons constituée. Le fonctionnement depuis les quatre ans est supporté par les membres du conseil d’admiration. J’ai personnellement tué ma société pour le fonctionnement de la coopérative. Nous leur tendons la main pour qu’ils viennent travailler avec nous parce qu’ils ne peuvent pas récupérer les frais d’adhésion. Ça ne se fait pas, je ne l’ai jamais vu.

Joseph HARO

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