Corruption à l’hôpital : Une « double peine » pour le malade

Le Réseau de lutte anti-corruption (REN-LAC), a organisé un atelier de lancement de son rapport d’étude sur les présomptions de corruption et de pratiques assimilées dans le système et les services de santé, le 4 décembre 2018, à Ouagadougou. En sus de la présentation des résultats de l’étude, l’atelier a été marqué par un panel sur la corruption dans le domaine sanitaire.

Le Réseau de lutte anti-corruption (REN-LAC) veut combattre la corruption dans le secteur de la santé.  A cet effet, il a organisé, dans le cadre de la 13e  édition des journées nationales de refus de la corruption,  un atelier de lancement de son rapport d’étude sur les présomptions de corruption et de pratiques assimilées dans le système et les services de santé, le 4 décembre 2018, à Ouagadougou. En sus de la présentation des résultats de l’étude, l’atelier a été marqué par un panel sur la corruption dans le domaine sanitaire. Pour le secrétaire exécutif du REN-LAC, le choix de se pencher sur la corruption dans ce secteur tient au fait  que la  santé est un sujet sensible, d’actualité et d’intérêt national. Dans sa présentation des résultats de l’étude, le secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC, Nacanabo Sagado, a indiqué que le phénomène de la corruption y est endémique.

La petite et la grande corruption

« Il y a la corruption à tous les niveaux du système de santé. On y trouve  la petite et la grande corruption », a-t-il martelé. Les pratiques de corruption à petite échelle, rapportées par les enquêtés, se traduisent par des rackets, la vente directe de produits par les agents de santé, les surfacturations des médicaments, l’utilisation des réactifs et du matériel du service public à des fins privées, le détournement des malades vers les services sanitaires privés, le détournement des médicaments subventionnés vers les pharmacies privées, le non-paiement à la caisse de certains frais, a précisé M. Nacanabo.

Les différents acteurs sont invités à jouer leur partition dans le combat contre la mal-gouvernance dans le secteur sensible de la santé.

Quant à la grande corruption, a-t-il expliqué, elle se manifeste par une gestion peu transparente des ristournes de la CAMEG, des crédits délégués de l’Etat par les districts, des lignes budgétaires consommées et justifiées sans que les activités n’aient été réalisées sur le terrain. Il y a également la passation des marchés des équipements biomédicaux à la SOGEMAB où 41% de la commande publique entre 2014 et 2016 s’est effectuée de gré à gré.  Pour le secrétaire exécutif du REN-LAC « si le malade et ses accompagnants, qui souffrent déjà, sont encore victimes de corruption, cela constitue une double peine», a-t-il déploré.

Sanctionner les fautifs

Au niveau du ministère de la Santé, des efforts sont faits pour endiguer le phénomène, foi de son représentant, Dr Joseph Sanou. Il s’agit, entre autres, des campagnes de sensibilisation dans les écoles de formation, la réalisation des contrôles internes et la transmission des rapports à l’ASCE-LC. Pour le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA), Pissyamaba Ouédraogo, l’Etat est responsable de la corruption dans le secteur de la santé. « Nous allons utiliser les résultats de cette étude du RENLAC, pour améliorer notre méthode de lutte contre la corruption dans le secteur de la santé humaine et animale » a laissé entendre, M. Ouédraogo.

Mahamadi SEBOGO

msebogo@yahoo.fr

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