Crise environnementale : L’intervention des journalistes s’impose

L’activité de l’Homme notamment les feux de brousse est l’une des principales causes de la disparition des forêts.

Le 3 mai dernier, le monde entier a commémoré la Journée mondiale de la liberté de la presse avec pour thème « La presse pour la planète : Crise environnementale et urgence du journalisme ». Cette journée met en lumière l’importance cruciale du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte actuel de crise environnementale mondiale. Les effets dévastateurs de l’augmentation des températures sont manifestes à travers entre autres les catastrophes naturelles, la détérioration des écosystèmes et les conditions météorologiques extrêmes. Il est urgent pour les journalistes d’assurer la visibilité de ces questions liées au changement climatique et de susciter des réponses d’adaptation à ce phénomène. 

La grande chaleur enregistrée présentement est une des raisons de la dégradation de l’environnement.

Le Burkina Faso fait face à une vague de chaleur intense ces derniers temps, avec des températures atteignant jusqu’à 45°C. Selon les services de la météo, le pays a enregistré du 27 mars au 2 avril dernier, des températures allant de 43 à 45°C dans les localités comme Ouagadougou, Dori et Ouahigouya. Cette hausse de température due au changement climatique est la preuve de la dégradation continue de l’environnement. Une des conséquences de cet état de fait est qu’on assiste à des suffocations dues à la chaleur allant jusqu’à des décès de certaines personnes âgées. Les scientifiques attribuent ces changements climatiques aux émissions de gaz à effet de serre, principalement le dioxyde de carbone provenant de la combustion des combustibles fossiles. Malgré les avertissements du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les émissions continuent d’augmenter. A cela s’ajoutent les inondations. Le 1er septembre 2009, la capitale Ouagadougou avait connu une pluviométrie de près de 300 mm d’eau en 10 heures, causant plus de 150 000 personnes sinistrées pour la plupart, par suite d’effondrement de maisons. Cette date a été un signal concret des effets du changement climatique. Depuis lors, chaque année, le spectre des inondations plane dans les esprits des Burkinabè chaque saison pluvieuse. Aussi, le fait de la pression de l’Homme marquée par l’exploitation anarchique des ressources ligneuses, des défrichages anarchiques, la pratique des feux de brousse et l’utilisation des produits chimiques dans l’agriculture, etc., les forêts n’arrivent plus à jouer leur rôle de régulatrices sur le climat, l’air, le cycle de l’eau et contre les érosions.

Des changements de comportement sont nécessaires

 

Les journalistes doivent inviter les populations à une prise de conscience de l’ensemble des aspects de la crise environnementale.

En attendant des solutions à long terme, des mesures d’urgence et des changements de comportement sont nécessaires. Il incombe aux médias de sensibiliser, d’informer et d’éduquer les populations sur la nécessité d’adopter un comportement plus responsable face à cette crise climatique. Comme l’a souligné le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, en septembre 2019, « l’urgence climatique est une course que nous sommes en train de perdre, mais c’est une course que l’on peut encore gagner ». Aucune région de la planète n’est à l’abri des conséquences désastreuses des changements climatiques, notamment la diminution de la disponibilité et de la qualité de l’eau potable et agricole. La prise de conscience de l’ensemble des aspects de la crise environnementale mondiale est essentielle pour construire des sociétés démocratiques, et le rôle du journalisme est indispensable à cette fin. Certes, les journalistes sont confrontés à d’importants défis lorsqu’ils traitent des problèmes liés à l’environnement, mais il est crucial de garantir la visibilité de ces questions pour promouvoir la protection de l’environnement. C’est dans cette dynamique que s’est inscrite la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO) en formant régulièrement des journalistes africains sur les dangers du changement climatique. Des organisations écologiques devraient se joindre aux journalistes pour mener ce combat. Dans cette optique, il est impératif que les journalistes et les scientifiques promeuvent de manière précise, opportune et exhaustive les questions environnementales et leurs conséquences, tout en mettant en lumière les solutions envisageables pour parvenir à un développement durable.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO

pathnema@gmail.com

Légende

 

2- Les inondations sont des effets du changement climatique.

3- La grande chaleur enregistrée présentement est une des raisons de la dégradation de l’environnement.

4- Les journalistes doivent inviter les populations à une prise de conscience de l’ensemble des aspects de la crise environnementale.

 

 

 

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