Doundoudougou, village situé dans la commune de Andemtenga, province du Kouritenga, région du Centre-Est, relève coutumièrement de l’autorité de Boulsa. Il comprend plusieurs quartiers dont Zamsé qui abrite le marché du village. La population de Doundoudougou est estimée à six mille (6000) habitants.
Depuis pratiquement 78 ans, la famille ZAGRE, originaire du village de Togotenga, tente de faire de Zamsé, un village rival de Doundoudougou. Profitant de l’hospitalité légendaire de notre village, la famille ZAGRE y réside, mais déclare appartenir à Koupéla. Il convient de relever que le village de Togotenga est situé à plus de 30 Km (au Sud-Est) de Doundoudougou. Togotenga relève coutumièrement de l’autorité de Koupéla. Ainsi, au mépris des règles établies pour le vivre ensemble harmonieux dans le village, la famille ZAGRE y a longtemps travaillé à semer la division et causer des troubles. Nous, responsables coutumiers, avons pendant longtemps contenu la population face aux agissements de la famille ZAGRE, qui ne favorisent pas « le vivre ensemble », la cohésion sociale et la paix, tant recherchés.
Au titre des troubles causés par la famille ZAGRE, on peut citer :
- le bouchage de deux puits fonctionnels à Zamsé, puits creusés par la population de Doundoudougou ;
- les nombreuses tentatives de faire introniser un des siennes comme Chef de Zamsé, entre 1979 et 2019, par Sa Majesté le Naaba Sapilma de Koupéla et par Sa majesté l’actuel Chef de Koupéla ;
- l’agression sur la voie publique, le 06 février 1989, du responsable coutumier de Zamsé régulièrement nommé par le Chef de Doundoudougou ;
- les demandes clandestines d’érection de Zamsé en village administratif, en 1988 et en 2003.
C’est la tentative en 2019 de faire introniser un de la famille ZAGRE comme Chef de Zamsé, en violation de toutes les règles coutumières et modernes, par Sa Majesté le Chef de Koupéla, qui a constitué le dernier cas de trouble créé par la famille ZAGRE et pour lequel elle tente frauduleusement de se passer pour la victime auprès des juridictions. Pour ce faire, des reportages commandés, menés par deux organes de la presse écrite (Sidwaya n° 9455 et La Lettre du Faso n° 154), présentent à tort la famille ZAGRE comme étant victime alors que c’est elle-même qui trouble la tranquillité de la population de Doundoudouou, tout en la narguant.
Depuis 1943, la famille ZAGRE tente en vain d’arracher à notre village Doundoudougou, son quartier vital Zamsé, son poumon économique. En effet Zamsé est le point d’eau, le centre commercial de Doundoudougou dont il ne saurait se passer. Nous ne sommes pas contre l’érection de Zamsé en village administratif. La preuve est que les 29 et 30 mai 2000, nous avons porté notre avis favorable à une demande y relative formulée par le responsable coutumier de Zamsé, réguliérement nommé par le Chef de Doundoudougou. Ledit dossier dûment établi et déposé par lui-même à la préfecture, le mardi 30 mai 2000 est resté malheureusement sans suite.
Zamsé, érigé en village administratif et dirigé par un responsable nommé par le Chef de Doundoudougou et disposé à cultiver la paix et la cohésion sociale est réalisable. Il ne serait donc pas sage que la dévolution de la chefferie s’y fasse en méconnaissance des règles coutumières établies sauf à exposer durablement la paix dans notre village. Du reste, le Chef de Doundoudougou avait, dans un écrit daté du 29 octobre 2003, prévenu Monsieur le Préfet du Département de Andemtenga des conséquences d’une éventuelle violation des règles coutumières. Il en est de même de la « déclaration du responsable coutumier du village de Doundoudougou sur la situation sociale explosive à Zamsé » du 12 mai 1989, remise à la Brigade de Gendarmerie de Koupéla.
Au regard de ce qui précède et en notre qualité de responsables coutumiers du village de Doundoudougou, nous affirmons que :
- la cause fondamentale du conflit au quartier Zamsé entretenu par la famille ZAGRE, est économique. Il s’agit pour la famille ZAGRE de contrôler la gestion du bas-fond et du marché. Or, pour contrôler quelque chose, il faut d’abord la posséder. Mais comment avoir la possession du bas-fond et du marché sans être maître des terres sur lesquelles on se trouve ? D’où la détermination de la famille ZAGRE à diviser le village de Doundoudougou ;
- coutumièrement, le village de Doundoudougou relève de Boulsa et non de Koupéla, encore moins de Togotenga.
En conséquence,
- nous condamnons le bafouement de nos coutumes par la famille ZAGRE ;
- nous refusons la partition de notre village par la famille ZAGRE ;
- au nom de la justice, de la démocratie et dans l’intérêt réel de la population de Doundoudouou, nous souhaitons qu’on dépasse les subjectivités et demandons qu’une enquête complète et sérieuse soit menée en vue d’un règlement définitif du problème de Zamsé qui n’a que trop duré et qui couve des conséquences imprévisibles.
En tout état de cause, nous restons disponibles pour prendre part à toute initiative ou démarche tendant à trouver une solution au problème de Zamsé pour la préservation de la cohésion sociale et la paix auxquelles la population de Doundoudougou et nous, sommes attachés.
Ont signés :
Le Chef du village de Doundoudougou
KABORE N. Laurent
Instituteur principal à la retraite
Le chef de terre Le doyen des anciens
KOMBASSERE Barké KOMBASSERE Z. Hamado
Le Koos Naba Oualboulguin Naba Oumnoog Naba
KOMBASSERE S. Cyprien SANDWIDI Tarbwaoga OUBDA Yembila
Souk Naba pour le Zamsé Naba, son fils ainé Dour Naba
ZOUNGRANA Razougou KOMBASSERE S. Rasmané BALKOULGA Souleymane
Rayegsm Naba Kolg Naba Kogl Naba
KABORE Djingri KOMBASSERE G Emile KOMBASSERE Moussa Henri
Le Doyen de Mirghin Le Dourin Naba Le Paspang Naba
KABORE B Ambroise KOMBASSERE Ganda Boukaré KOMBASSERE Tounlgma
Kam Naba Tabrane Naba Toemis Naba
KOMBASSERE Ablassé KOMBASSERE Boukaré KABORE Noaga
Gantouss Naba Yalgweog Naba Samm Naba
DAMIBA Djingri KIAGBA Lougouri KABORE Moussa
RONBGNAONG Naba
KABORE Rasmané