Des anciens combattants «dealers» ?
Kantigui, de passage le weekend dernier à Koudougou, est tombé sur des échanges sur un deal concernant la vente du terrain de l’association des anciens combattants de la province du Boulkiemdé. De ce que Kantigui a retenu, il s’agirait d’un «deal» que l’ancien bureau des anciens combattants aurait fait avec un opérateur économique de la place. L’avant-dernier bureau aurait morcelé le terrain de l’association pour vendre une partie à un homme d’affaires qui y a même construit un bâtiment. L’actuel bureau, qui a voulu voir clair dans «l’affaire», s’est rendu au service des domaines, pour s’entendre dire que le terrain n’a pas été morcelé. S’agirait-il d’une vente par entente directe ? Kantigui ne saurait le dire, mais, il a appris que la partie vendue aurait rapporté 50 millions F CFA à son auteur. Le nouveau bureau aurait découvert également que la location des maisonnettes en bordure de la route est perçue par d’anciens responsables. On a, par ailleurs, soufflé à Kantigui que le bureau provincial, dans sa démarche en vue de reprendre le terrain dans ses dimensions initiales, aurait été prié par des membres du bureau national à Ouagadougou de laisser tomber l’affaire pour «ne pas mettre la honte sur ceux qui ont, pendant des années, géré l’association dans le Boulkiemdé».
La double peine du fiancé trahi
Dans notre parution du mercredi 14 août dernier, Kantigui évoquait le cas d’une jeune fille qui a disparu deux jours avant ses fiançailles. A la suite de cette disparition, son copain, qui s’est senti trahi, aurait convoqué sa belle-famille à la gendarmerie pour exiger le remboursement des dépenses engagées à hauteur de 250 000 F CFA. Ce fait alimente toujours les causeries dans la «cité des légumes», et un des proches du fiancé malheureux a accosté Kantigui. L’informateur a précisé que quand le jeune homme a appris la disparition de sa fiancée, il a tenté de l’appeler sur son téléphone portable. Mais à sa grande surprise, c’est une voix masculine qui a répondu. Le cocu aurait alors demandé gentiment à parler à la propriétaire du téléphone. Mais, l’homme au bout du fil lui aurait signifié qu’il ne peut plus parler à la jeune fille. Pris de colère, le fiancé a tenu des propos discourtois à l’endroit de son «rival». C’est alors que ce dernier, avec le soutien de l’oncle de la fugueuse, est allé convoquer le malheureux fiancé à la gendarmerie pour menaces et agressions verbales. Toujours, selon la source de Kantigui, à la gendarmerie, le fiancé trahi a été sommé de payer une amende de 35 000 F CFA pour sa faute. Mais celui-ci aurait demandé à ressortir voir ses parents pour un complément, car il n’avait que 25 000 F CFA. C’est alors que l’oncle de la fiancée, soutien du nouveau prétendant, se serait proposé de lui compléter les 10 000 FCFA manquant pour payer l’amende. C’est ce qui fut fait, a-t-on dit à Kantigui, à la grande surprise de l’homme cocufié et de sa famille. C’est ainsi qu’au retour au village, la famille du fiancé aurait maintenant exigé le remboursement des dépenses engagées. Une situation déplorable qui met à mal la cohésion sociale entre les deux villages. Kantigui compatit à cette double douleur pour un jeune homme qui a été trahi par une jeune fille et ses parents.
L’expatrié, l’homme politique et la parcelle à problème
Dans ses pérégrinations, Kantigui a appris qu’un expatrié qui se cache derrière un homme politique du pays aurait vendu une parcelle de ce dernier à une communauté religieuse. Le hic dans cette affaire est que l’étranger refuserait de payer les ristournes de 10% aux démarcheurs. L’affaire qui est présentement en justice, a pu comprendre Kantigui, risque d’éclabousser le vendeur et l’acquéreur de la parcelle. Et pour cause, selon nos informations, les premiers responsables de cette communauté religieuse nient avoir acheté la parcelle de plus de 2000 m2 et refusent d’ailleurs de répondre à la justice. Pourtant, a fait savoir la source de Kantigui, ceux-ci auraient commencé à investir sur ladite parcelle. Selon toute vraisemblance, il n’est pas exclu que l’expatrié ait «doublé» le vrai propriétaire de la parcelle, puisque le prix annoncé au propriétaire est différent du montant versé par la communauté religieuse. De ce qui a été dit à Kantigui, la transaction de plus de 500 millions F CFA aurait été faite sous des manteaux, puisqu’aucun service notarial, encore moins une institution financière n’aurait été associée.
Grève de la faim contre un mariage forcé
C’est avec désolation que Kantigui a appris qu’à Bobo-Dioulasso, une jeune fille sera mariée contre son gré. De ce qui lui a été expliqué, les fiançailles ont été scellées des années auparavant, mais elle a toujours refusé de se marier avec pour seule arme, une grève de la faim.
Ainsi, elle avait toujours réussi à dissuader sa famille de la donner en mariage à un homme qu’elle ne veut pas épouser, surtout qu’elle est jeune (21 ans). Kantigui a appris que cette technique a jusque-là marché, sauf que depuis peu, ses pleurs et sa stratégie qui sont de s’abstenir de manger au point de tomber malade parfois, risquent d’être vains.
En effet, les sources de Kantigui lui ont signifié que la jeune fille sera mariée en ce mois d’août après l’obtention de son Brevet d’études du premier cycle (BEPC). Selon nos informateurs, les motifs du refus que la jeune demoiselle a donnés, notamment sa volonté de finir ses études et l’âge élevé du prétendant, n’y ont rien changé. Kantigui se pose ainsi la question de savoir si ce sera en même temps la fin du cursus scolaire de la future mariée. C’est l’occasion d’interpeller toutes ces personnes qui continuent de pratiquer le mariage forcé, une pratique rétrograde.
Tougan : l’«école des présidents» fête ses 95 ans
Lors d’un détour à Tougan, dans la matinée du 20 août 2019, Kantigui a eu vent d’une nouvelle rarissime. En effet, l’école primaire publique Alouata Lamizana dit «Diawara de Tougan», qui a ouvert ses portes en 1923, soufflera, entre fin octobre et début novembre prochain, ses 95 bougies.
La particularité de cette école, a-t-on dit à Kantigui, c’est qu’elle a enseigné quatre élèves, qui sont devenus plus tard présidents du Faso. Il s’agit du général Sangoulé Lamizana, du colonel Saye Zerbo, du lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida et de l’actuel Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
La célébration de l’évènement sera ponctuée notamment par des activités culturelles et sportives. Kantigui souhaite d’avance une bonne fête à cette école d’excellence (au sens propre comme au figuré) en pays san et invite ses «esclaves» mossi à se mobiliser massivement pour sa réussite.
Kantigui
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