Les responsables du ministère de la Santé ont animé, le mardi 25 juin 2019 à Ouagadougou, un point de presse sur la campagne 2019 de distribution universelle des moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action.
Dans sa perspective de lutter efficacement contre le paludisme, le ministère de la Santé, avec l’appui de ses partenaires, organise pour la 4e fois la campagne nationale de distribution universelle de Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (MILDA) à toute la population burkinabè. Cette campagne va s’effectuer en deux phases, selon les types de MILDA à distribuer. La première phase de l’opération va couvrir la période du 29 juin au 3 juillet 2019 et va concerner 10 régions. Il s’agit notamment des régions du Centre, du Centre-Est, du Centre-Ouest, du Centre-Nord, du Centre-Sud, de l’Est, du Nord, du Plateau central et du Sahel pour la distribution de MILDA standards et la région des Hauts-Bassins pour des MILDA nouvelle génération (POB). La deuxième phase de cette campagne qui va intervenir dans le mois d’octobre prochain va concerner les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-Ouest avec la distribution des MILDA de nouvelle génération (interceptor G2).
Le lancement officiel de cette distribution gratuite de moustiquaires aura lieu, le vendredi 28 juin 2019 à Bobo-Dioulasso sous le haut patronage du Premier ministre. Ces informations ont été données à la presse par le secrétaire général du ministère de la Santé, Dr Lionel Ouédraogo, le mardi 25 juin 2019 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse en prélude à cette campagne. «L’objectif de la campagne est de porter à 80% l’utilisation des MILDA par la population du Burkina Faso d’ici à la fin de 2019», a-t-il dit. Selon lui, le paludisme représente le premier motif de consultation d’hospitalisation et de décès au Burkina Faso et l’annuaire statistique de 2017 indique qu’environ 12 000 cas simples et 5 000 cas de forme sévère de paludisme ont été dénombrés avec malheureusement environ 4 000 décès.
C’est en vue de faire face à ce fléau que des stratégies recommandées par les instances internationales de la santé telle l’OMS sont adoptées et mises en œuvre à tous les niveaux du système de santé, dont l’utilisation optimale des MILDA qui s’avère être une des plus efficaces. Et, le taux du paludisme au Burkina Faso, à ses dires, s’est vu régresser depuis l’introduction, en 2010, des campagnes de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées. Le pays était à un taux de 65% en 2014 qui s’est réduit à 20% en 2017, a relevé Dr Ouédraogo. Alors, environ 12 millions de moustiquaires à raison d’une pour deux personnes seront distribuées au cours de cette campagne 2019 dont le coût globale est estimé à 24 milliards francs CFA (0,4% du budget de l’Etat, 95,7% du fonds mondial et 2,2% de l’Initiative du président américain pour la lutte contre le paludisme). «Le dénombrement de ménages préalable à la distribution a eu lieu du 4 au 13 avril dernier sur toute l’étendue du territoire nationale et a dégagé un dépassement de population de 18% imposant ainsi des scenarii de réduction des MILDA à servir par ménage qui vont varier selon les régions et en fonction du taux de dépassement», a précisé le SG.
Pourquoi deux différents types de MILDA, et deux phases de distribution pour cette campagne ? Comment va se passer la distribution pour les populations déplacées internes ? «Nous n’avons pas le même type de plasmodium dans toutes les zones. D’où l’utilisation des différents types de MILDA avec pour but d’adapter chaque moustiquaires au type de plasmodium responsable de la maladie selon les régions», a expliqué le coordinateur national du programme de la lutte contre le paludisme, Yacouba Savadogo. Et d’appuyer que la seconde phase de la campagne trouve son explication dans le fait que les MILDA desdites régions concernées ne pourront être disponibles qu’en septembre prochain. Quant au SG, il a expliqué qu’une stratégie sera mise en place dans des sites officiels pendant la campagne afin que les personnes déplacées puissent entrer en possession de leurs moustiquaires. –
Kadi RABO