Dossier Thomas Sankara: la justice militaire espère un procès en 2021

Le Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS) a organisé une procession de 33 personnes, du Conseil de l’Entente à la Justice militaire, le jeudi 15 octobre 2020, à Ouagadougou. C’était à l’occasion du 33e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons.

Le symbole a été éloquent à tout point de vue, à l’occasion du 33e anniversaire de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons. Une procession de 33 personnes portant les portraits des 13 victimes du coup d’Etat du 15 octobre 1987 est partie de Mémorial Thomas-Sankara (Conseil de l’Entente), lieu où le drame s’est produit, pour se rendre à la Justice militaire, dans la matinée du jeudi 15 octobre 2020, à Ouagadougou. 33 pour marquer le nombre d’années que le peuple et les familles attendent que justice soit rendue aux illustres disparus. 33 pour marquer aussi l’âge du capitaine Thomas Sankara quand il prenait le pouvoir le 4 août 1983. L’initiative est du Comité international Mémorial Thomas-Sankara (CIM-TS). La délégation, conduite par le secrétaire général du CIM-TS, Luc Damiba, a transmis un message à la Justice militaire. Après un entretien qui a duré une vingtaine de minutes avec les responsables de la Justice militaire, M. Damiba a livré le contenu du message aux journalistes. Il a égrené les noms des 13 victimes du 15 octobre 1987, avant de s’interroger en ces termes :
« Assassinés par qui ? La question reste judiciairement posée depuis 33 ans, nous attendons toujours. Les Burkinabè épris de justice attendent toujours. Depuis 33 ans chaque année, ils nous interpellent sur l’identité de la horde de criminels sans foi ni loi qui ont commis ce carnage indicible. Qui a tué le 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente ? », a questionné Luc Damiba. Pour lui, l’attente a trop duré et 33 ans représentent plus qu’une génération. Il est temps, selon lui, que le procès ait enfin lieu pour le repos des âmes des victimes. « L’âme de Thomas Sankara, icône mondiale de la lutte en faveur de la veuve et de l’orphelin, champion du combat pour la justice, aux côtés de l’exploité, de l’opprimé et des laissés-pour-compte, et de ses douze compagnons attendent de se reposer », a-t-il souligné.
Aux dires du SG du CIM-TS, c’est une « exigence » que de rendre justice au père de la Révolution burkinabè et à ses compagnons d’infortune. Un message qui a reçu une réponse pleine d’espoir de la part des responsables de la Justice militaire.
« Le dossier est prêt, il est en train d’être ventilé aux différentes parties. Ils (NDLR : les responsables de la Justice militaire) espèrent que le procès s’ouvrira en début d’année 2021. Nous avons de l’espoir à l’issue de cette marche qu’on peut qualifier de concluante », a confié Luc Damida.

Karim BADOLO

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