Edito : Un siècle d’histoire

Le Burkina Faso est centenaire. Terre des Hommes comme le disait le général Charles de Gaulle pour magnifier l’ardeur au travail d’un peuple qui a su écrire dans le sang, la sueur, les pages glorieuses de son histoire, l’ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest a un siècle, ce 1er mars 2019.

En effet, c’est cent ans plutôt, le 1er mars 1919, que la colonie de Haute-Volta fut créée par la puissance tutélaire. En revisitant notre histoire, de grandes dates, de grands noms parsèment son évolution.

Il y a certes celle de 1898, le premier contact avec l’homme blanc, la France. Mais aussi celles de 1915-1916, en pleine première guerre mondiale où, quelque part dans ce territoire rattaché à la colonie du Haut Sénégal Niger, des populations du Bani rudimentairement armées, mettent en déroute près de huit cents militaires de la colonie, obligés de faire appel à un supplétif de 700 hommes dans ce que des historiens appelleront «la plus grande guerre anticoloniale».

L’histoire nous enseigne que cette lutte aura ouvert les yeux du colon qui, trois ans après, le 1er mars 1919, créa la colonie de Haute-Volta. 1919 n’est pas l’alpha, heureusement, et ne sera pas l’oméga, encore pour ce pays à la richesse avérée, à la population saluée de tout temps pour son engagement, sa contribution à la recherche et au maintien de la paix et de la tolérance. Ces cent ans méritent aussi que l’on revisite ce long chemin parcouru.

Entre les actions fortes, il y a ces Voltaïques qui ont su jouer avec abnégation et détermination leur rôle pour aboutir à une autre date importante, celle de la reconstitution du pays en 1947 qui aboutira à la souveraineté internationale le 5 août 1960. Il y a bien d’autres pour lesquelles, les continuateurs que nous sommes devons retrousser les manches et mettre les mains à la pâte pour polir ce patrimoine que nul ne devra salir.

Entre temps, la Terre des Hommes qui a fredonné et chanté à tue-tête «la fière Volta de nos aïeux au soleil ardent et glorieux» est bel et bien devenue le pays des Hommes intègres, le Burkina Faso. Des hommes, des femmes, qui ont pris en main leur destin pour lui donner une orientation où, conscients de leur rôle premier, s’activent à jouer pleinement leur partition. Ils n’oublient pas d’où ils viennent.

Reconnaissants à ces fils impétueux, ils leur rendent grandement hommage pour leur engagement, leur vision, leur patriotisme. Au-delà du symbole de la commémoration, chaque Burkinabè où qu’il se trouve, sur le territoire national, ou hors de la terre de nos aïeux, doit se poser la vraie question suivante : «Qu’ai-je fait pour ce beau pays qui joue avec beaucoup de panache sa part dans le développement de l’humanité ?».

La réponse à laquelle chacun de nous pris individuellement parviendra en se regardant dans la glace fera de lui, ce fils digne sur qui la communauté peut compter en toute circonstance. Alors, si aujourd’hui nous fêtons les cent ans de notre pays, que devrons-nous laisser pour les cent prochaines années à la postérité en ne perdant pas de vue que «…les échecs, les succès, la sueur, le sang, ont fortifié notre peuple courageux… » ?.

La dernière phrase de cet hymne de la victoire, «la patrie ou la mort, nous vaincrons !» rappelle à souhait que jamais, le Burkina ne rompra, quelles que soient les vicissitudes dans la marche du temps. Cent ans après, des fils et des filles ont fait plus qu’un sermon, ce peuple-là a une mission qu’elle accomplira le regard droit, le cœur serré. Que ce centenaire fortifie notre vivre-ensemble.

Mahamadi TIEGNA

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