Le Burkina Faso ne peut s’en sortir que par le biais d’une révolution anti-impérialiste démocratique et populaire. Cette lutte pour l’émancipation sociale et politique ne saurait se faire sans une avant-garde consciente et conséquente, fer de lance et concepteur de la stratégie de guerre contre l’ennemi et pour le progrès continu et partagé du pays. Si la révolution est un bouleversement qualitatif des statistiques, elle implique aussi et surtout un bouleversement des mœurs politiques et sociales.
Le démocratisme bourgeois sur fond de social-démocratie ou de libéralisme (parlementarisme « censitaire « ) ne doit plus être de mise, car celui qui met du vin neuf dans de vieilles outres, court à sa perte. A l’international, il faut privilégier la coopération en actes à celle en paroles qui nous maintient dans l’asservissement depuis six décennies. Dans cette perspective, si l’axe Conakry-Bamako-Ouagadougou arrive à se consolider, malgré les menaces multiformes qui pèsent sur ces trois pays, cela sonnera non seulement le glas de la françafrique mais aussi et surtout des espaces de coopération désuets.
En poussant l’analyse, si d’aventure Bamako et Ouagadougou arrivaient à vaincre le terrorisme (plaise à Dieu) on assistera à la fin du démocratisme qui se décline sous nos tropiques avec de forts relents ploutocrates. Autant de menaces pour le vieil ordre néocolonial et ses valets que Sankara n’avait pas réussi à déboulonner coincé qu’il était par des régimes à la solde de l’Occident et en raison du fait que la guerre froide protégeait les precarrés de toutes ingérences » étrangères »
. Le Burkina a donc besoin d’une révolution anti impérialiste démocratique et populaire qui suppose la dénonciation de certains accords néocoloniaux concomitamment avec l’émancipation des masses populaires. Le pays se trouve face à ces deux chantiers rendus plus ardus avec le surgissement de la problématique terroriste. Une triple tâche qui commande une mobilisation populaire autour du capitaine Traoré qui commence déjà à subir le courroux des maîtres de l’ombre qui agitent le spectre d’une guerre civile.
La nécessité de la conscientisation des masses est donc une urgence, car cette hypothèse a été longtemps mûrie dans les cercles apocalyptiques qui entendent perpétuer leur férule humiliante sur notre peuple. On le voit, la quête d’identité est un chantier ardu, mais exaltant pour tous les patriotes. Et comme l’histoire de notre pays est jalonnée d’actes de patriotisme, la victoire est certaine.
Boubakar SY