FESPACO 2025: intégrer la parenté à plaisanterie dans les films

« Il faut mettre en lumière la diversité ethnique de ces trois pays de l’espace AES », a souligné le Pr Joseph Alain Sissao (2e à gauche).

Le Pr Alain Joseph Sissao et le Dr Ignace Sangaré ont animé une conférence
sur le thème « Cinéma et promotion des valeurs socioculturelles : cas de la parenté à plaisanterie dans l’espace AES », ce 27 février 2025.

Comment intégrer la parenté à plaisanterie dans les productions cinématographiques des pays de l’AES ? une conférence publique a apporté des réponses à cette question, ce 27 février 2025. Pour le conférencier, le Pr Joseph Alain Sissao, il faut d’abord comprendre les notions d’alliance à plaisanterie et la parenté à plaisanterie avant de parler de leur relation avec le cinéma car ce sont des valeurs communes au trois pays.

Selon lui, l’alliance est le lien entre deux groupes ethniques, deux villages, deux régions ou deux patronymes qui nouent un pacte d’alliance assorti de lien de non-agression dans des situations heureuses ou malheureuses, par exemple les Djerma (Niger) et les gourounsi (Burkina Faso). Elle a une typologie et taxinomie différente en fonction des pays. Le Pr Sissao a indiqué que la parenté à plaisanterie est le lien qui induit la consanguinité avec les rapports de parenté qui peuvent être induits par le mariage.

Par exemple les grands parents et les petits fils. « Ainsi au Niger et au Mali, on parle plus de cousinage à plaisanterie parce qu’il s’agit des cousins croisés qui plaisantent les uns avec les autres », a-t-il indiqué. A l’écouter, cette pratique permet de consolider l’idée de la Nation, la cohésion sociale entre les populations, d’anticiper les conflits parce que les trois pays sont entrainés dans un même rêve collectif. « C’est un fort élément qui permet aux populations de rire, de se parler dans la plaisanterie »,a ajouté le conférencier.

Quant à l’intégration de cette pratique dans le cinéma dans l’espace AES, l’enseignant-chercheur à l’Université Joseph-Ki-zerbo, Dr Ignace Sangaré a relevé que le cinéma étant un outil de promotion des valeurs, il est de bon ton que le cinéma national puisse se servir de l’espace AES et se promouvoir et promouvoir les valeurs des pays membres. « La promotion de la parenté à plaisanterie dans le cinéma peut se faire à travers le genre série parce qu’il est plus proche des populations et les séries passent sur les chaines de télévision et atteignent un plus grand public.

A cela s’ajoute, les films documentaires qui peuvent faire le pont entre les différentes communautés, régions pour rendre plus visible et accessible ces informations », a-t- il expliqué.
C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est important que les Etats de l’AES injectent des fonds et accordent des financements aux réalisateurs. Il faudrait aussi que les réalisateurs créent une sorte de brassage et de coopération entre les différents pays car pour dynamiser l’espace, les Etats peuvent utiliser le cinéma comme un tremplin pour donner leur vision et leur identité au monde.

Fleur BIRBA

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