La IIe édition du Festival international des radios d’Afrique francophone s’est tenue du 11 au 13 février 2020 à Bobo-Dioulasso sous le thème : « Radios et migration ».
Le commissariat général du Festival international des radios d’Afrique francophone (FIRAF) veut optimiser la contribution des radios dans la lutte contre la migration irrégulière. A cet effet, il a organisé la IIe édition du FIRAF du 11 au 13 février 2020 à Bobo-Dioulasso autour du thème
« Radios et migrations ». Conscient que la radio est un puissant facteur de rapprochement des peuples, le commissaire général du FIRAF, Abdoulaye Ouattara et son équipe, ont décidé de convier des hommes de médias et autres acteurs de lutte contre la migration clandestine à ce cadre de réflexion. Durant trois jours, une vingtaine de festivaliers venus de la France, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso ont échangé sur plusieurs thématiques en lien avec la radio et la migration. Il s’agit, entre autres, des initiatives transfrontalières en matière de lutte contre la migration irrégulière, de la place de la femme dans la migration clandestine et du rôle de la radio dans la lutte contre le fléau.
A ce propos, le vice-président de la Maison de la presse du Mali, Daouda Mariko, a indiqué que les médias aussi bien occidentaux qu’africains se sont beaucoup intéressés aux traitements émotionnels du phénomène, laissant de côté ses causes qui sont d’ordre politique, économique et culturel. D’où l’importance de rectifier le tir, a-t-il relevé. « Nous, hommes de presse, devons interpeller les acteurs et déconstruire les clichés qui poussent les jeunes à se tourner vers la migration clandestine », a-t-il soutenu.
Et la présidente de Reporter solidaire, Christine Cognat de renchérir. « Plutôt que de parler des aspects négatifs de la migration, les médias peuvent voir les aspects positifs. Les migrations peuvent être une chance. Cette chance doit être bien construite », a-t-elle relevé. De l’avis de Madame Cognat, son association composée de journalistes français et africains qui apportent une aide à la formation de jeunes journalistes en Guinée, au Mali et au Burkina Faso œuvre dans ce sens.
Des œuvres radiophoniques récompensées
Il faut donc que l’on travaille main dans la main, a-t-elle poursuivi, pour diffuser des messages de préventions. « En Occident, il faut former plus de jeunes Africains afin qu’ils retournent chez eux car leurs pays perdent des forces vives qui pourraient construire l’Afrique de demain », a-t-elle regretté. C’est justement l’objectif que s’est fixé la IIe édition du FIRAF a précisé son promoteur M. Ouattara. «Avec nos confrères du Mali, nous avons, pendant plus d’une décennie, travailler sur le Festival vent de liberté. Aujourd’hui nous sentons un vide. Au moment où nous sommes engagées dans la formation des jeunes journalistes, nous avons vu qu’il était important de créer un cadre où les journalistes-radio pourront partager leurs expériences sur la migration » a-t-il confié.
Les participants ont, à l’occasion, bénéficié des expériences du Réseau SKBo dans le traitement de l’information migratoire. Crée en 2006 à Banfora, le réseau constitué de 11 radios couvre les zones de Sikasso au Mali, de Korohogo en Côte d’Ivoire et de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso.
Selon le Directeur de la radio Ciwara, Soumaïla Dagnoko, membre du réseau, l’objectif de la structure est de promouvoir la coopération transfrontalière pour une intégration sous régionale véritable. Sur le plan de la migration, le réseau intervient dans le domaine de la libre circulation des personnes et des biens. « Nous mettons l’accent à travers les spots et reportages sur les documents de voyage, la lutte contre les tracasseries routières, le trafic d’enfants etc. » a soutenu M. Dagnoko.
Outre l’expérience du réseau, les journalistes Roger Sawadogo et Valentine Zoungrana du Burkina Faso et le Pasteur Samuel Guindo de la maison du Migrant à Gao ont aussi partagé leurs expériences sur les difficultés des femmes sur le trajet migratoire entre le Mali et l’Algérie. Au cours de cette IIe édition du FIRAF, en marge de la Journée mondiale de la radio célébrée chaque 13 février, des prix ont été décernés à trois journalistes lauréats du concours radiophonique sur la migration.
Abdoulaye BALBONE