Fête nationale, contre vents et marées

Demain 11-Décembre, les Burkinabè de tous les horizons et même des citoyens frères d’autres pays et des partenaires au développement du pays des Hommes intègres se retrouveront à Banfora dans la cité du Paysan noir, pour célébrer le 60e anniversaire de notre indépendance. Moment d’introspection et de réflexion pour trouver les voies et moyens du développement harmonieux, cette célébration devait être reportée à l’année prochaine, selon une certaine opinion qui estimait que la région n’était pas « prête » pour accueillir les festivités. « … rien n’est prêt à Banfora : pour la manifestation, pas un kilomètre de nouveau goudron, ni à Banfora, ni à Sindou, ni à Niangoloko », pouvait-on lire dans un appel à une pétition pour ce report.
Au décompte final, les initiateurs de cette pétition sont obligés de se dédire puisque sur le terrain, Banfora et les Cascades sont prêts pour accueillir les festivaliers. De la salle polyvalente à la place de la Nation en passant par l’axe du défilé, les logements, le stade régional et plusieurs kilomètres de voies bitumées, les conditions sont réunies pour que la fête soit belle. On est donc tenté de s’interroger sur les motivations réelles de ces « fils et filles » de la région, auteurs de l’appel. En effet, si l’on sait que c’est en pleine campagne électorale que le comité de pétition composé notamment de Mélégué Maurice Traoré, Lona Charles Ouattara, Alain Edouard Traoré, Tolé Sagnon et Abdoulaye Soma ont mis en branle leur initiative et à seulement 45 jours de la fête de l’indépendance, leurs raisons sont ailleurs que dans l’organisation réussie des activités entrant dans ce cadre. Leur position aurait été mieux comprise si aux temps de la pandémie de coronavirus, ils étaient montés au créneau pour se faire entendre et surtout, comprendre.
Le gouvernement l’a dit et répété, le 11-Décembre à Banfora ne sera pas une fête à minima. Les acteurs des secteurs publics et privés, les entreprises en charge des travaux ont donc mis les bouchées doubles et les résultats sont là, contre vents et marées. A leurs côtés, la SONAPOST, la SONABEL, l’ONEA, la LONAB, la CNSS et l’ONATEL, entre autres, ont mis chacun du sien pour achever de part et d’autre, la caserne des sapeurs-pompiers, des écoles primaires, des centres de santé, les clôtures de bâtiments administrations, l’électrification des infrastructures, l’éclairage public et la desserte en eau potable …
Le hic c’est que les initiateurs de la pétition ont contribué à démobiliser les forces vives de la région qui ont abandonné en grande partie, les chantiers de leurs villas, ce qui donne à ce pan des activités, un goût d’inachevé au sens propre comme au configuré du terme. C’est dire qu’au lieu de contribuer à la réussite des festivités du 11-Décembre dans leur région, ces « fils et filles » des Cascades auront eu le mérite d’avoir ramé à contre-courant de la mobilisation collective, surtout dans le volet hébergement des festivaliers.
Il revient aux leaders de la région du Plateau central de tirer toutes les leçons de cette situation, afin de réserver à leurs hôtes en 2021, « du jamais vu » à Ziniaré comme promis.

Jean-Marie TOE

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