L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé du 20 au 23 avril 2022, à Léo dans la région du Centre-Ouest, un atelier national de partage des résultats du projet : « Gestion durable des sols pour une agriculture sensible à la nutrition en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est ». Il s’agit aussi pour les participants d’identifier des meilleures pratiques de Gestion durable des terres (GDT) au Burkina Faso.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et de l’agriculture (FAO), avec l’appui financier de la République fédérale d’Allemagne, met en œuvre le projet micronutriments dénommé: « Gestion durable des sols pour une agriculture sensible à la nutrition en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est ». Lancé depuis 2019, ce projet regroupant le Burkina Faso, le Malawi et le Bangladesh, a engrangé des acquis. C’est pourquoi, la FAO a organisé du 20 au 23 avril 2022, à Léo dans la région du Centre-Ouest, un atelier de partage des résultats du projet et d’identification des meilleures pratiques de Gestion durable des terres (GDT) au Burkina Faso.
Ce rendez-vous réunit des experts des centres de recherches tels l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), l’université Nazi-Boni de Bobo Dioulasso, des acteurs des Organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées dans le sol et d’autres partenaires dont le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques. Selon l’assistant du représentant chargé du Programme FAO, Ibrahim Patingdé Alassane, ce projet est important à plus d’un titre pour le Burkina Faso. « La prévalence de la malnutrition chronique est estimée à 21,6%. Les carences en micronutriments (Vitamine A, Iode et Fer) sont plus graves. A titre d’exemple, environ 87,7% des enfants de 6-59 mois souffrent d’anémie, 48,8% des femmes en âge de procréer au Burkina sont également touchées. Cette situation interpelle à une plus grande efficacité sur le terrain si nous voulons réellement inverser la tendance », a-t-il déclaré pour justifier la pertinence du projet. Pour lui, la promotion de la nutrition est une question multidimensionnelle et multisectorielle.
Promouvoir l’agriculture sensible à la nutrition
C’est la raison pour laquelle, il est impératif de travailler à améliorer les régimes alimentaires au moyen de pratiques agro-sylvo-pastorales sensibles aux enjeux nutritionnels. « L’agriculture sensible aux enjeux nutritionnels, selon la FAO, est une approche qui vise à optimiser la contribution de l’agriculture à la nutrition, en mettant l’accent sur les multiples bienfaits d’une alimentation variée, l’importance de la valeur nutritionnelle des aliments pour être bien nourri, en bonne santé et productif », a expliqué M. Ouédraogo.
La dimension « gestion durable des sols », a-t-il indiqué, pour une agriculture respectueuse de la nutrition dans le but d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments produits localement est le leitmotiv de la FAO à travers ce présent projet. Le chargé d’études du ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, Moussa Ouattara, a, au nom du secrétaire général du département, soutenu qu’au Burkina Faso, la malnutrition constitue un problème de santé publique du fait de son ampleur et de sa sévérité. C’est pourquoi, il a salué l’initiative de la FAO en vue de lutter contre ce phénomène et d’améliorer la qualité nutritionnelle des aliments produits de façon locale. Dans ce sens, a-t-il appuyé, l’application d’une gestion durable des terres est un élément clé pour soutenir et garantir une agriculture sensible à la nutrition. M. Ouattara a fait savoir que les résultats de cette consultation nationale devraient être présentés sous forme de manuels, de directives et d’approches susceptibles d’être vulgarisés afin d’améliorer la teneur en éléments nutritifs des aliments produits localement. Il a traduit la reconnaissance du gouvernement burkinabè à la FAO, qui ne cesse d’apporter toute son expertise aux côtés des acteurs gouvernementaux pour la réalisation de multiples initiatives en faveur des populations vulnérables du pays.
Kowoma Marc DOH