La Confédération des institutions financières d’Afrique de l’Ouest et la Faîtière des caisses populaires du Burkina ont annoncé, le samedi 22 août 2020 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse, le déploiement d’un système unique d’information qui va connecter six réseaux ouest africains de microfinance.
Dans le but d’améliorer la qualité et la fiabilité des données financières dans l’espace ouest africain, la Confédération des institutions financières d’Afrique de l’ouest (CIF-AO) déploie son système unique d’information.
Ce, après la réussite d’une phase-pilote dans le réseau des caisses populaires du Burkina. Les objectifs et le fonctionnement de ce Système unique de gestion (SIG) ont été expliqués aux journalistes, le samedi 22 août 2020 à Ouagadougou, lors d’une conférence de presse. « Ce projet vise à doter les six réseaux de coopérative d’épargne et de crédit qu’elle fédère d’un SIG moderne, dont la mise en production se déroule sur la période 2020-2021. Ce nouveau SIG ambitionne l’optimisation des processus de production et de gestion des ressources tant humaines que matérielles. In fine, il consacre la digitalisation des services », a fait comprendre le directeur général de la CIF, Mathieu Soglonou.
A l’écouter, ce système qui promet des lendemains meilleurs va prendre en charge 4,3 millions de membres du Mali, du Burkina Faso, du Sénégal, du Togo et du Bénin.
« Bientôt, les points de vente et 39 caisses populaires du Burkina et les faîtières-membres vont adopter ce nouvel outil en temps réel, d’une manière centralisée, permettant à leurs membres de réaliser des transactions via les agences mais via également le téléphone mobile (SMS Banking). Ce nouvel outil va rendre les transactions possibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et plus sûres pour les membres/clients ainsi que les entreprises en portefeuille », a soutenu Mathieu Soglonou.
De ses dires, c’est un logiciel de banques qui a été adapté aux coopératives de microfinance afin de permettre à leurs clients de réduire le temps d’attente dans les guichets et faire des opérations sans se déplacer.
En répondant à une question sur la plus-value du système, il a expliqué que son opérationnalisation qui va coûter près de 10 milliards FCFA permettra par exemple à un client de l’un des cinq pays membres de faire des opérations dans n’importe quel autre pays.
800 points de vente connectés
« De plus en plus il y a de l’engouement pour les systèmes d’opérations à distance, même en milieu rural, parce que les gens veulent gagner en temps. Ce nouveau système va nous aider à être plus prompts aux sollicitations des clients. Au-delà de nos produits classiques, les membres ont besoin du nouveau mais sans un système intégré il est difficile de leur offrir », a martelé la directrice générale de la Faîtière des caisses populaires du Burkina, Azaratou Sondo.
Elle a relevé que les guichets de sa faîtière connaissent particulièrement de l’engouement, et ce nouvel outil va faciliter le décongestionnement.
En termes de communication, a-t-elle ajouté, les membres peuvent avoir des informations sur les mouvements de leurs comptes, solliciter des services sans forcément se déplacer au siège.
« Depuis 2015, notre faîtière est certifiée ISO et nous sommes dans une dynamique d’amélioration continue de nos services. Ce qui fait que nous ne pouvons pas rester en marge de cette ère de digitalisation et ce SIG nous permet d’être dans l’air du temps », a souligné Mme Sondo, tout en reconnaissant que pour un début, des désagréments peuvent exister.
Sur une préoccupation des journalistes concernant la connectivité, elle a répondu que des dispositions sont prises pour ne pas dépendre d’un seul opérateur mais aussi d’une seule technologie.
La CIF-AO a près de 800 points de vente et plus de 4 millions de clients.
Le réseau a atteint au 31 décembre dernier, 601,821 milliards d’actifs pour des fonds propres estimés à 163,5 milliards F CFA. Dans le même temps, il a mobilisé 400 milliards F CFA d’épargne contre un encours de crédit de l’ordre de 327,8 milliards F CFA.
Joseph HARO