Une conférence publique de la célébration de la journée des coutumes et tradition s’est tenue le jeudi 15 mai 2025 au palais du Moogho Naaba à Ouagadougou, sur le thème :« L’éducation dans le Moogho, un terreau fertile de promotion du patriotisme, du civisme, des valeurs et coutumes traditionnelles ».
Le Burkina-Faso a célébré la IIe édition de la journée des coutumes et traditions, le jeudi 15 mai 2025. Le palais du Moogho Naaba a abrité une conférence publique sur le thème central : « L’éducation dans le Moogho, un terreau fertile de promotion du patriotisme, du civisme, des valeurs et des coutumes traditionnelles ». Cette conférence a mis en lumière la richesse de l’héritage culturel au palais du Moogho Naaba à Ouagadougou à travers les communications animées par des enseignants-chercheurs et autorités coutumières.
L’un des communicateurs, Dr Patrice Kouraogo, enseignant-chercheur à l’Institut national des sciences sociales, un démembrement du centre national de la recherche scientifique et technologique a mis en exergue l’importance de l’éducation traditionnelle moagha, perçue comme un socle fondamental de la cohésion sociale. Il a analysé ce modèle éducatif autour de trois dimensions principales à savoir la transmission des savoirs, la place de la chefferie traditionnelle et la gestion du foncier selon les normes coutumières.
Abordant la 1re dimension, Dr Kouraogo a mis en évidence les principes éducatifs enracinés dans la tradition moagha, tels que la crainte de la honte, considérée comme un repère moral, le rôle structurant de la parole transmise à travers les contes et devises, les mécanismes communautaires de protection comme le recours aux tradipraticiens et l’usage du tambour « konga » en cas de menace, ainsi que les rituels liés au mariage, perçu comme un acte collectif et symbolique.
Une reconnaissance des valeurs ancestrales

Il a souligné également l’importance de préserver l’autorité et la légitimité de la chefferie traditionnelle, confrontée aujourd’hui à des remises en cause, notamment à travers l’auto-proclamation de certains chefs sans respect des traditions. Il a également alerté sur la multiplication des conflits fonciers liés à une appropriation abusive des terres, en dehors des règles coutumières.
Le Pr Charlemagne Ouédraogo qui a été désigné comme « bon pratiquant de la religion traditionnelle », s’est réjoui de prendre part à la célébration de cette journée dédiée aux traditions. « Je suis très heureux d’être ici aujourd’hui. Cette journée représente bien plus qu’une célébration. C’est une reconnaissance de nos valeurs, de nos coutumes et de notre tradition. En la célébrant, nous revisitons notre histoire collective », a-t-il
affirmé.
Clamant son attachement à la tradition, le Pr Ouédraogo a soutenu que, respecter sa tradition, c’est aussi promouvoir la paix et la cohésion sociale.
Le ministre d’Etat, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le gal de brigade Célestin Simporé, au nom du gouvernement, a exprimé ses encouragements aux traditionalistes. Il a rappelé que bien avant l’arrivée des religions révélées, les traditions constituaient le fondement identitaire des peuples, insistant sur la nécessité de préserver ces repères culturels.
La journée s’est ouverte par la cérémonie royale du Yisgou en présence des notables et ministres. Ce moment solennel et sacré a donné une profondeur symbolique à cette commémoration, reflet de la vitalité et de la pertinence des traditions dans le Burkina Faso contemporain.
Wamini Micheline OUEDRAOGO
Soraya ROAMBA
(Stagiaire)