Koumbri ou la colère de nos ancêtres

Je le dis et je le répète : Koumbri est une victoire. S’il y a un Burkinabè qui n’est pas content d’entendre cela, il peut mourir. C’est tout. A Koumbri, au petit matin du lundi 04 septembre, nous avons perdu de braves combattants, des guerriers inexpugnables dans un combat très difficile. Koumbri est l’une des zones les plus difficiles que notre armée va récupérer les prochains jours. Ceux qui sont tombés à Koumbri ne sont pas morts. Ils rejoignent le royaume des bienheureux pour célébrer l’espoir d’une Nation.

Que ceux qui nous accablent de toutes les injures continuent dans leur apatridie. J’ai toujours dit haut et fort que nous pouvons gagner cette guerre. Ce qui nous manquait, c’était un chef de guerre et tout le monde n’est pas né pour être un guerrier au suprême degré. S’il y a des gens qui ont détesté Roch Kaboré, je n’en fais pas partie. Au contraire, tous mes écrits sont là.

J’ai toujours donné des conseils sans attendre cinq francs parce que j’ai un bon travail et je vis bien avec mes revenus. Quant à Damiba, j’ai été catégorique. Il a mon âge. Il n’a rien de plus que moi. Je ne parle pas d’argent. Je ne me laisserai pas mener en bateau par un homme de mon âge. Ça, c’est impensable. Le capitaine Ibrahim Traoré, lui, il n’a pas mon âge. Il est mon petit frère. Mais, il symbolise le guerrier.

Il symbolise la conviction et la détermination. Il symbolise l’espoir. Ce n’est pas moi qui soutiens cet homme. C’est le peuple qui le soutient et moi, je suis avec le peuple, je suis avec les masses, car je viens des fanges pour répéter les injures à mon encontre et à l’encontre de mes grands-parents publiés en juillet 2022 dans L’observateur Paalga de la part de l’éditorialiste Saïdou Alceny Barry, ce fils de riche qui sait bien se moquer des fils des pauvres, pour assouvir un règlement de compte personnel.

Pour être simple, il disait que je suis le fils d’un pauvre éduqué dans la misère. Et j’assume cela avec la plus grande fierté au monde. Koumbri ne doit aucunement nous attrister parce qu’il y a une année de cela, cette localité était intouchable, impénétrable et imperméable. Aujourd’hui, la guerre est lancée à Koumbri et Koumbri est notre victoire. Des nouvelles qui me parviennent, les soldats sont plus que déterminés pour venger nos hommes tombés sur l’honneur et pour l’honneur.

Et ce n’est pas tout. Koumbri et sa commune couvent les tombes de nos ancêtres. Ils sont désormais plus qu’en colère. Ils sont invisibles, mais ils sont aux côtés de nos soldats. Leurs tombes ne resteront pas entre les mains de nos ennemis. Koumbri est aussi le symbole de toute la colère, de toute la révolte. Koumbri cristallise la douleur, le mal pour symboliser l’espoir. Et l’histoire dira à chacun ce qu’il a fait pour la victoire de Koumbri. Que chacun continue d’écrire.

Que ceux qui veulent effacent leurs publications. L’histoire est le juge suprême des hommes et des nations. Cette guerre va finir. Elle finira. Je l’ai dit hier devant les jeunes venus de Ouahigouya. Et quand elle finira, nous allons pouvoir bien nous regarder parce que nous savons désormais qui est qui. Je l’ai dit haut et fort devant les étudiants de Koudougou : je ne suis pas un homme qui pleure devant les difficultés. Koumbri exige la détermination d’un peuple, Koumbri réclame l’engagement des patriotes. Koumbri nous demande de donner à chacun ce que nous pouvons donner.

Koumbri nous dit d’ovationner au quotidien nos soldats, nos combattants pour célébrer leur bravoure, leur détermination, leur engagement. Vive la guerre pour la liberté des peuples opprimés Au paradis céleste, nos soldats tombés à koumbri sont les élus pour toujours.

Adama Amadé SIGUIRE

Écrivain Professionnel Consultant en leadership et management des cellules sociales Enseignant de philosophie

Laisser un commentaire