La priorité des priorités

A l’heure où le Burkina Faso se débat pour sortir d’une grave crise sécuritaire, la question de l’organisation des élections devant sanctionner la fin de la Transition revient sur la table des débats. « Ce n’est pas une priorité, ça je vous le dis clairement. C’est la sécurité qui est la priorité », a déclaré le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, lors de l’interview télévisée accordée à la presse nationale, à l’occasion de sa première année d’exercice du pouvoir. « Il n’y aura pas d’élections qui vont se concentrer uniquement à Ouaga, à Bobo et quelques villes autour. Il faut que tous les Burkinabè choisissent leur président. Il faut que ceux qui vont postuler puissent aller partout au Burkina pour faire leur campagne. Il faut qu’on assure la sécurité d’abord », a-t-il précisé en outre.

Le vœu le plus cher des populations, et il faut en convenir avec le capitaine Traoré, est de retrouver la paix. Cette paix que les Burkinabè chérissent, à telle enseigne qu’ils prient nuit et jour, pour qu’elle les habite à nouveau et pour de bon. Malgré les énormes sacrifices consentis par les forces combattantes, l’insécurité n’est pas encore maitrisée, compliquant pour l’instant un retour à un ordre constitutionnel normal. Les attaques terroristes maintiennent le pays dans un état préoccupant. Les élections doivent en principe se tenir en juillet 2024, comme le prévoit le calendrier de la Transition. Est-il possible de tenir ce pari dans cette échéance ? Les groupes armés terroristes persistent et signent dans leurs basses besognes. Ils donnent du fil à retordre aux forces combattantes, qui pour autant n’ont jamais baissé la garde dans la reconquête du territoire national. Face aux forces du mal, l’armée, qui ne cesse de travailler à repousser l’adversité, a engrangé des victoires et reste mobilisée pour en acquérir d’autres.

La tâche est immense et les enjeux sont sans équivoque. L’insécurité compromet sérieusement la marche vers un avenir radieux du Burkina, de par ses répercussions négatives sur la vie socioéconomique. Dans un tel contexte, peut-on parler d’urgences électorales, même si on est attaché aux principes démocratiques ? Il ne s’agit pas de rejeter l’idée d’un retour à un ordre constitutionnel normal, puisque la Transition est appelée à prendre fin tôt ou tard, mais l’urgence est ailleurs. Si la situation sécuritaire s’améliore positivement dans les mois à venir, le sujet des élections pourrait en toute légitimité revenir sur la table. Les populations burkinabè souhaitent vivement que cette guerre prenne fin au plus vite, avec une victoire totale de l’armée. En tous les cas, la plupart des Burkinabè espèrent retrouver au plus vite leur quiétude d’antan. Le pays doit, coûte que coûte, se défaire des griffes des groupes armés terroristes. Ce défi prime sur tout le reste.

Kader Patrick KARANTAO

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