Le parc urbain Bangr-weoogo s’étouffe !

Le parc urbain «Bangr­-weoogo» constitue un véritable biotope où s’expriment en parfaite symbiose diverses composantes des ressources naturelles animales et végétales des zones tropicales. Unique en son genre au Burkina Faso, ce massif forestier naturel a été rétrocédé à la commune de Ouagadougou, par le ministère de l’Environnement. Faisant l’objet d’usages multiples, cet actif naturel est victime de son succès et subit des effets négatifs d’une pression anthropique.

Le parc urbain Bangr-weoogo (ou forêt du savoir en langue nationale mooré) est situé au Nord-Est de la ville de Ouagadougou. Il a la forme d’une grande aile d’oiseau et est limité de l’Ouest au Nord par la route nationale n°3 (route de Kaya) et de l’Est au Sud par la route nationale n°4 (route de Fada N’Gourma).

Il s’étend sur une superficie totale de 265 hectares, dont 240 hectares aménagés. Autrefois forêt sauvage, cette niche écologique est devenue à la faveur du projet d’aménagement de la forêt du barrage de Ouagadougou, une forêt classée et rétrocédée à la commune de Ouagadougou par le ministère de l’Environnement et des Eaux et forêts en 2001. Dans un contexte écologique fragilisé par le changement climatique et socio-sanitaire où la qualité de l’environnement a un lien direct avec la santé des populations, disposer d’un poumon vert au centre ville d’une capitale en zone sahélienne est d’un intérêt majeur, voire salutaire. C’est dire que l’aménagement de la forêt classée de Ouagadougou en parc urbain a permis de sauver un massif forestier au cœur de la ville.

Lutter contre la désertification

En effet, le parc urbain Bangr-weoogo a été vite adopté par la population de Ouagadougou et les touristes. Des dizaines de milliers de visiteurs s’y rendent, chacun avec ses objectifs, mais tous pour profiter des opportunités que leur offre cette forêt urbaine: écoliers, élèves, étudiants, chercheurs, personnes âgées, jeunes et adultes de tous genres et expatriés en quête de nature tranquille. A ces usagers, s’ajoutent des artistes à la recherche d’espaces appropriés pour des séquences de films ou de clips musicaux.

Ce travail de lutte contre la désertification, la pollution et de préserver les ressources naturelles, animales et végétales des zones tropicales entrepris par les autorités communales est plus que salvateur. Cependant, ce massif forestier naturel, lieu d’éducation environnementale, cadre pédagogique par excellence, espace de loisir et de détente, subit une dégradation de la quantité de ses eaux et de ses sols, la destruction ou la modification de ses habitats naturels pour une fréquentation mal maîtrisée ou encore par des projets industriels. En d’autres termes, on y observe sur le site, entre autres, une déprédation de plusieurs aménagements, des tas d’ordures non enlevées, des faiblesses dans la sécurisation de certains endroits du fait d’insuffisance de personnel et l’envahissement des plans d’eau par la jacinthe d’eau.

Avec le bitumage de la route nationale n°4 une grande quantité d’arbres de la forêt a été abattue pour les besoins de la cause. Malgré la bonne volonté de la direction du parc à sauvegarder ce patrimoine naturel, le manque de ressources financières au niveau de la direction du parc ne permet pas de faire face à un traitement diligent de situations telles que l’entretien de la faune et la flore. Il est évident que l’augmentation des coûts des tickets d’accès au parc urbain Bangr-weoogo ne suffit pas à générer des recettes financières à même de compenser les besoins globaux, mais cette augmentation traduit l’impérieuse nécessité de prospecter les voies et moyens pour que la direction du parc urbain dispose de ressources nécessaires pour faire face aux dépenses courantes, si l’on veut que les usagers continuent de bénéficier des avantages de ce poumon vert.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
pathnema@gmail.com

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