Le peuple triomphera !

Le peuple burkinabè a sonné le tocsin sur l’ensemble du territoire national ces dernières quarante-huit heures. A l’initiative de plusieurs organisations de la société civile, une seule et même mélodie a retenti aux quatre coins du pays. Un soutien unanime a été exprimé à l’endroit du gouvernement et des autorités de la Transition pour les actions entreprises dont les échos sont favorables au sein de la population.

De Ouagadougou à Bobo-Dioulasso en passant par diverses contrées du pays, jeunes, femmes et hommes, soutenus par des personnes du troisième âge ont, dans un même élan, manifesté leur satisfaction pour ce qui a déjà été fait en matière de lutte contre le terrorisme. Ces marches interviennent aux lendemains d’attaques qui ont malheureusement endeuillé encore dans les rangs des forces combattantes.

Et la mobilisation prouve que rien n’ébranle la détermination des Burkinabè engagés à soutenir la Transition, étant convaincus que la solution à cette guerre demeure endogène. Les différentes couches socioprofessionnelles ont d’ailleurs clamé haut et fort que le destin du Burkina Faso ne saurait être discuté hors du pays.

Révolues donc les situations d’embarras de ces moments de l’histoire où, par exemple, en 1884 à Berlin en Allemagne, le sort de l’Afrique a été discuté et scellé sans les Africains. Comme d’ailleurs, à toutes ces rencontres où l’Afrique est conviée sans ordre du jour. Les Burkinabè ont compris que la tradition a la dent dure.

Si bien que les changements populaires opérés dans un pays comme le leur et largement acceptés par ses habitants passent pour certains partenaires comme une défiance à laquelle ils ne se sont pas préparés. Cette jeunesse urbaine, rurale, intellectuelle, sortie massivement pour marquer son adhésion aux actions de la Transition, est la preuve que chaque pays doit dorénavant s’occuper de ses oignons.

Elle a clairement donné sa voix pour la lutte contre le terrorisme en promettant d’en faire son combat quotidien. C’est un voeu, voire un pari qui a été réitéré. Il y a à espérer que ce message tombe dans les oreilles de ceux qui rêvent toujours d’un Burkina Faso sous emprise. Reste aussi à souhaiter que le pouvoir prenne en compte ces desiderata d’une population consciente de là où se trouvent réellement ses intérêts.

Pour ce faire, il sied que chaque jour une claire vision des projets de société illumine ses attentes. Le combat pour la libération de la patrie est certes de longue haleine, mais il sera indéniablement couronné de succès grâce à l’engagement du peuple. Les situations difficiles vont certainement joncher cette marche vers la victoire finale. Mais déjà, il est convenable que chacun interroge sa propre conscience face à la situation du pays.

Que chaque Burkinabè ait le courage d’évaluer sa contribution à la reconquête du territoire, la terre de ses fiers aïeux. L’enjeu du moment requiert de fédérer les énergies et les intelligences à ce moment douloureux de notre histoire afin d’éviter aussi des travers qui viendront alourdir notre fardeau. Rien ne sert de suivre la foule à scander de beaux messages en public et loin des regards, alimenter les réseaux terroristes en ravitaillant les assaillants en engins, carburant, vivres, gites.

Les grands peuples se révèlent dans les moments les plus sombres de leur histoire commune. Ils saisissent ces occasions pour réaffirmer leur unité en privilégiant l’intérêt supérieur de la Nation. Telle doit être la quintessence des messages que les Burkinabè livrent au quotidien. Le peuple perdra certes des batailles, mais il triomphera de l’ennemi et gagnera la guerre si et seulement si son engagement est unanime.

Assetou BADOH

badohassetou@yahoo.fr

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