Le 10 décembre 2022, la veille de la célébration de la fête nationale, le drapeau burkinabè flottait à nouveau dans la cour du haut-commissariat de la province des Banwa à Solenzo, après plusieurs semaines de blocus terroriste. La vie a repris dans cette localité.
Les habitants retrouvent peu à peu la sérénité, certains d’entre eux ayant pu faire les fêtes de fin d’année. Et le discours du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, depuis Solenzo, le 31 décembre 2022, a mis du baume au cœur de plus d’un Burkinabè, prouvant aux « Saint Thomas » que l’armée a véritablement pris le contrôle de la zone.
Pour avoir subi le diktat des groupes armés pendant un bout de temps, les populations avaient même pensé à un certain moment avoir été abandonnées à leur sort. Au-delà du symbole, c’est tout un espoir qui renait pour les Burkinabè, dont plus de 1 800 000 sont appelés indignement, à la date du 30 novembre 2022, Personnes déplacées internes (PDI) et n’attendent qu’un retour imminent dans leurs localités d’origine.
La fermeture de plus de 7 500 écoles a laissé sur le carreau, plus de 50 000 élèves dont le souhait ardent est de retourner sur les bancs au plus vite. Nonobstant les difficultés qui ont émaillé la vie de la Nation en 2022, aucune opportunité, si minime soit-elle, n’a échappé aux dirigeants. En plus de la ronde diplomatique qui les a conduits hors des frontières et permis d’affirmer la souveraineté du pays des Hommes intègres, plusieurs initiatives internes portant sur la reconquête du territoire ont donné lieu à de nouvelles orientations.
Entre autres, l’extension des régions militaires de trois à six, la création de six Brigades d’intervention rapide (BIR), le recrutement spécial de 3 000 militaires, de 1 400 gendarmes auxiliaires et de 50 000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) peuvent être cités. Ces mesures concourent à la réorganisation de l’armée qui, après avoir déployé une tactique en attendant une nouvelle stratégie, a engrangé des victoires, comme le président de la Transition l’a relevé.
Au-delà des stratégies militaires, le dialogue a été au rendez-vous en 2022 avec la rencontre des différentes couches socioprofessionnelles, afin de leur présenter la réalité du Burkina d’aujourd’hui et appeler les filles et fils à l’union sacrée autour de la mère patrie, en vue de susciter une prise de conscience et favoriser leur implication sincère dans la lutte, car aucune démarche pérenne n’est possible sans l’engagement des communautés.
A ces efforts s’ajoutent les initiatives de bonne gouvernance avec un point d’honneur à la lutte contre la corruption et aussi pour la gestion rationnelle des deniers publics. L’appel à l’effort de guerre, dont le capitaine Ibrahim Traoré a été le premier à consentir le sacrifice en renonçant à son salaire de président, ajouté aux 50% du salaire du mois de novembre des membres du gouvernement, témoigne de la bonne volonté des autorités de la Transition à donner le bon exemple.
Ne dit-on pas d’ailleurs que l’exemple vient d’en haut ? Certes, la vie au Burkina Faso en 2022 n’a pas été un long fleuve tranquille avec deux coups d’Etat et la recrudescence de la terreur, mais ce fut aussi une année qui trace les sillons d’un grand espoir en 2023, espoir d’un retour à l’intégrité territoriale et à l’intégrité du citoyen. Cet espoir trouvera son socle dans la cohésion, car les guerres de tranchées sont improductives.
Il faut transcender l’égo destructeur pour sauver le pays. Dans le cas contraire, les Burkinabè dérouleront le tapis rouge à l’ennemi qui, depuis son premier forfait, le 15 janvier 2016 sur l’avenue Kwamé N’krumah, en pleine capitale, s’alimente de nos querelles et de notre cupidité. Seuls la solidarité et l’esprit patriotique permettront de déciller l’horizon embrumé.
Disons que Solenzo n’est qu’une victoire d’étape, qu’il faut consolider, en gardant à l’esprit toutes ces localités qui attendent une hypothétique délivrance. Le message du chef de l’Etat est clair ; de nouvelles tactiques s’annoncent sur le plan militaire, mais chaque Burkinabè devrait jouer sa partition pour des lendemains meilleurs.
Pour sa part, les Editions Sidwaya, organe de service public, continuera à remplir au quotidien sa mission d’information et de sensibilisation, relativement à l’actualité sécuritaire, sans verser dans la propagande. Il s’agit d’une cause commune et la « Maison commune » entend comme d’habitude jouer sa partition avec professionnalisme. Puisse le Burkina Faso, la terre de nos ancêtres, retrouver sa quiétude d’antan cette année. Toutes nos prières et nos actions vont dans ce sens.
Assetou BADOH