
En marge de la 21e session de la Communauté des Etats Sahélo Saharienne (CEN-SAD), le ministre délégué chargé de la Coopération Karamoko Jean Marie Traoré a mis à profit son séjour marocain pour renforcer des liens de coopération entre le Burkina Faso et le Royaume chérifien.
Présent à Rabat pour la 21e session de la Communauté des Etats Sahélo Saharienne (CEN-SAD), qui se tient du 28 au 30 mars 2022, le ministre délégué chargé de la coopération, Karamoko Jean Marie Traoré, a eu des échanges importants avec le directeur de l’Agence marocaine de la coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, et avec celui de l’Institut Mohammed VI de Formation des Imams, Abdeslam Lazaar.
Dans le contexte actuel, le Burkina Faso a besoin de lutter contre l’extrémisme violent et les mauvaises interprétations de l’islam. Et l’Institut de formation des imams présente un intérêt particulier pour la lutte contre le terrorisme.
« La multiplicité des discours religieux est à l’origine de l’exacerbation de certaines pratiques. Des groupes ont travesti l’islam et commettent des exactions. Le gouvernement actuel est dans une dynamique d’amener les gens à construire un discours sur le principe de l’unicité des valeurs de l’islam », a-t-il expliqué. C’est ainsi que l’Institut pourrait aider le Burkina Faso à former ses leaders religieux afin de déconstruire les discours de haine et sans fondement islamiques. L’Institut Mohamad VI de formation des imams a ouvert ses portes en mars 2015. Il reçoit des stagiaires venant d’Afrique notamment des pays de G5 Sahel, de l’Amérique et d’Europe. L’Institut compte 2000 étudiants et parmi les pays membres du G5 Sahel, le Burkina est le seul pays absent. « Cet institut constitue une opportunité pour envoyer des stagiaires burkinabè afin de parfaire leur formation en vue de mieux améliorer leur contribution dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré le ministre délégué chargé de la coopération, Karamoko Jean Marie Traoré.
L’exemple du Maroc impressionne. Les imams sont bien organisés et n’importe qui ne peut s’ériger en imam ou prêcheurs. Toute chose qui évite des dérives fanatiques. Les mosquées à construire sont soumises à une autorisation du ministère des Habous et des Affaires islamiques (MHAI).
Aucun permis n’est délivré si la mosquée à bâtir ne correspond pas à des normes architecturales précises et aucun lieu de culte improvisé ou sous-terrain n’est toléré.
Les mosquées doivent offrir « un environnement empreint de quiétude, de sérénité, de tolérance et de fraternité », dit le guide de l’Institut Mohammed VI de formation des imams, 2019, p.20).
Le programme de formation de cet institut comprend, outre la théologie, les sciences humaines, les langues, l’histoire des religions (judaïsme, christianisme, islam) ainsi que la réfutation des allégations de terrorisme.

A la direction de l’AMCI, des échanges entre la partie burkinabè et le directeur de l’AMC, Mohamed Methqal, ont été fructueux. Le royaume du Maroc est disposé à augmenter le quota de bourses offertes au Burkina Faso. « Nous sommes partis d’une trentaine de bourse dans les années 2005 à 180 actuellement. Nous avons demandé une augmentation de ce quota et l’Agence a accepté accompagné le Burkina Faso avec un contingent de 250 bourses. Nos étudiants en ont besoin », a annoncé M Traoré.
Avec le directeur de l’Agence marocaine de coopération international, les discussions ont porté aussi sur la commission mixte de coopération entre les deux pays. La dernière a eu lieu il y a six ans au Burkina Faso.
« Nous avons estimé qu’il était bon de relancer cette commission pour aller au-delà des bourses et examiner tous les autres secteurs de coopération. Dans les prochains mois, nous allons travailler sur ces questions », a conclu le ministre.
Boureima SANGA
Rabat/Maroc