Le comité du mémorial Thomas Sankara a animé, le jeudi 28 février 2019 au Conseil de l’entente, site du mémorial à Ouagadougou, une conférence de presse sur ses activités en marge du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).
L’inauguration de la statue du père de la Révolution d’août 1983 au Burkina Faso, érigée sur le site du mémorial en chantier, aura lieu le samedi 2 mars 2019 au Conseil de l’entente, en marge du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). En prélude à l’évènement, le comité pour le mémorial a animé une conférence, le 28 février à Ouagadougou. Selon le secrétaire général du projet, Luc Damiba, cette inauguration marque le début réel des travaux du mémorial dont la maquette sera présentée au public par l’architecte burkinabè, Francis Kéré. Elle connaitra la présence du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré et de l’ancien chef de l’Etat ghanéen, Jerry John Rawlings.
Le monument Thomas Sankara vise à préserver l’héritage de la Révolution et à promouvoir les idées révolutionnaires du père du mouvement, pour les générations futures à travers un ensemble d’infrastructures « cohérentes », selon les conférenciers. Le projet aura prioritairement une portée historique dans la mesure où le monument, en plus de rendre hommage au défunt président, vise à favoriser une appropriation d’un pan important de l’histoire politique du Burkina Faso à travers une production d’œuvres littéraires portant sur l’idéal révolutionnaire.
Organisation apolitique se prêtant à toutes les sensibilités et à toutes les tendances idéologiques, le comité, à en croire les conférenciers, entend jouer un rôle d’éducation. « L’ouvrage aura une portée éducative, en ce sens qu’il a pour ambition de rendre populaire et accessible tous les programmes et projets politiques initiés par le camarade Thomas Sankara dans tous les domaines », a précisé Luc Damiba.

Et d’ajouter que le lieu sera également un espace de production intellectuelle pour donner à Sankara, une place parmi les théoriciens qui ont influencé les grandes pensées politiques en Afrique et dans le monde. Hormis l’inauguration, une conférence publique sur le projet se tiendra à l’université de Ouagadougou en présence de l’ancien président Ghanéen, Jerry John Rawlings.
Les journalistes ont posé des questions en lien avec le mémorial. Qu’en est-il de la polémique avec la famille Sankara sur le site devant abriter le monument? Réagissant à cette interrogation, le principal animateur de la conférence de presse s’est voulu rassurant : « Le choix du conseil pour abriter le mémorial avait effectivement fait l’objet de débat entre le comité et la famille de Thomas Sankara, mais la page de cette polémique est définitivement tournée ».
Pour Harouna Traoré, membre du comité, Thomas Sankara n’appartient plus à sa famille biologique, il est devenu le symbole des peuples combattant pour la défense de leurs droits les plus primaires. « Personnellement, je n’ai demandé l’avis de personne avant de me joindre au mouvement, parce que c’est un devoir pour nous qui avons connu l’homme de son vivant d’aider à répandre ses pensées au sein de la jeunesse », a-t-il déclaré indiquant que des monuments sont érigés partout à travers le monde à la mémoire du père de la Révolution.
Beyon Romain NEBIE
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