Miss Tanya, artiste musicienne burkinabè : « Je ne m’attendais pas de sitôt au succès »

Nouvelle vedette de la musique burkinabè, l’artiste-musicienne Miss Tanya, à l’état civil, Douti Tanya Bikienga, a mis sur le marché, un nouveau single, baptisé, « Ma bague, d’abord ». Dans cette interview, elle parle de cette galette musicale, mais également de ses débuts dans la musique et ses projets, notamment la sortie de son prochain album.

Sidwaya (S): Vous êtes devenue, en l’espace de quelques temps, l’une des figures montantes de la musique burkinabè. Ce succès vous surprend-t-il ?
Miss Tanya (M.T.): Au départ, la majorité des Burkinabè ne me connaissait pas. Ma maison de production s’est véritablement investie dans la promotion. C’est la promotion en amont et en aval qui révèle toujours un artiste au public. La promotion est d’ailleurs la base de toute musique. C’est ainsi que peu à peu je me suis fait connaître. Mon style musical a également contribué à me faire connaître, étant donné que l’afro-beat n’est pas assez vulgarisé au Burkina Faso. Quant au succès que vous évoquez, il m’a un peu surpris (rires). J’ai travaillé certes avec détermination, mais je ne m’y attendais pas de sitôt…

S: Comment est née cette passion pour la musique?
M. T. : A mon enfance, je passais pratiquement le plus clair de mon temps à chanter. Je tentais d’imiter, à l’époque, les artistes que j’écoutais. Ma première chanson a été enregistrée en 2013. Mais je n’avais pas encore l’intention de devenir artiste. Je l’ai fait par simple curiosité. J’ai été félicitée par mes proches, notamment ma mère qui m’a encouragée à embrasser une carrière musicale. J’ai réalisé, par la suite, d’autres enregistrements en studio. Mais, c’est en 2018 que ma carrière musicale a officiellement débuté.

S: Dans quel genre musical évoluez-vous?
M. T. : Je suis polyvalente. Mais, j’ai opté pour le moment pour l’Afro-pop. C’est du hip-hop à la sauce africaine, c’est-à-dire un mélange de hip-hop sur fond de rythmes africains.

S: Vous chantez en anglais avec un excellent accent. Comment expliquez-vous cela?
M. T. : Je suis née à Cinkansé, c’est à la frontière Burkina-Ghana-Togo. J’y ai passé 20 ans. Pendant les congés et les vacances, je suivais des cours au Ghana. C’est pourquoi, je suis à l’aise avec la langue de Shakespeare.

S: A vos débuts, de nombreuses personnes pensaient également que vous étiez une chanteuse anglophone…
M. T.: En effet, les gens cherchaient à connaître mes origines. Je leur faisais simplement savoir que je suis bel et bien Burkinabè. Je suis seulement le produit de trois cultures, comme je viens de le dire. J’ai passé mon enfance entre trois pays, et j’ai cohabité pendant de nombreuses années avec des amis issus de cette zone. Ce sont ces facteurs culturels qui ont contribué à me rendre particulière.

S: Le thème de l’amour (Ma bague d’abord; N’dolé, etc.) est très présent dans vos chansons. Cela relève-t-il d’un choix bien pensé ou le fruit du hasard?
M. T. : C’est un choix stratégique, puisque les thèmes sur l’amour sont souvent facilement commercialisables sur le marché musical (rires). J’en profite, cependant, pour aborder certains faits de société. Dans « Ma bague d’abord », je mets en lumière l’importance du mariage chez la plupart des jeunes. Car, l’on accorde, aujourd’hui, très peu de valeur au mariage. On se précipite donc parfois pour vivre sous le même toit, en brûlant les différentes étapes. Mais, une bague, faut-il le reconnaître, ne garantit pas forcément une vie de couple heureuse. Mon objectif visait simplement à dire que les relations hommes-femmes sont, de nos jours, dévalorisées.

S: Vous vous êtes fait connaître à travers des singles. A quand le premier album de Miss Tanya?
M. T. : Je ne peux pas avancer de date, mais, j’ai un album en vue. Pour le moment, je poursuis la promotion de mon nouveau single. Je compte faire un autre single, ou peut-être mettre directement sur le marché discographique, mon album.

S. : Des collaborations avec des artistes burkinabè ou étrangers sont-elles prévues dans le cadre d’un album ou d’un single ?
M. T. : Des collaborations avec des artistes sont évidemment prévues. Mais, je le ferai en fonction de la stratégie que ma maison de production adoptera.

Interview réalisée par W. Aubin NANA

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