Dans l’optique de la réconciliation nationale que tous les acteurs sociaux et politiques appellent de tous leurs vœux, la restauration de l’équité dans les tous secteurs (culturel, administratif, économique ..) apparaît comme une nécessité impérieuse, si tant est qu’une société ne peut être réconciliée avec elle-même si certains des fils de la Nation ont l’impression que d’autres « sont plus égaux qu’eux », entendez s’ils ont une perception diffuse de la promotion des inégalités sociales et de traitements dans les politiques gouvernementales. A ce niveau de l’analyse, disons à l’attention de ceux qui pensent que la réconciliation nationale n’est qu’un « enfumage » des esprits si tant est qu’il n’y a pas de problème de réconciliation entre Burkinabè, que cela relève de la courte vue pour ne pas dire de la méconnaissance de l’histoire sociopolitique du pays. Car, il va s’agir lors d’un forum, d’indiquer les orientations pour le traitement de toutes les injustices sociales et politiques ; de formuler des propositions pour la consolidation de l’exercice des libertés individuelles et collectives et proposer les modalités de mise en œuvre de la réconciliation nationale. Ce, pour un approfondissement et un ancrage de la démocratie avec à l’esprit, le vieux fond culturel burkinabè qui a permis entre autres au royaume moagha de traverser les siècles et aux grandes principautés de l’Ouest et du Nord de défier le temps pour se dresser aujourd’hui dans toute leur majesté. Un vieux substrat culturel bâti autour de valeurs comme la vérité, la justice, l’équité, le droit, l’harmonie et l’ordre. Si nous avons opté de nous appesantir sur l’équité, c’est en raison du fait que le débat de la remise à plat des salaires des fonctionnaires, ne va être une partie de plaisir, dans la mesure où certains enfants « chéris » de la Fonction publique accepteront difficilement de renoncer à leurs « privilèges ». Dans la mesure où le budget de l’Etat n’est pas extensible à souhait, il apparaît de tout aussi évident que le « rabotage » des hauts salaires sera l’option des gouvernants qui n’entendent pas sacrifier des chantiers comme la valorisation du capital humain et la lutte contre la pauvreté rurale, sur l’autel des intérêts des seuls fonctionnaires dont on connaît par ailleurs la capacité de nuisance. C’est dire que le génie créateur des futurs forumistes devra être mis à contribution pour éviter que l’on casse le thermomètre en voulant prendre la température du patient Burkina Faso. Sur le chemin de la recherche de l’ensemble des conditions qui vont renouveler la société burkinabè et le vivre-ensemble, le tact, la pondération et le sens du compromis (différent de la compromission) devront être de mise pour le bonheur de la maison commune et un futur débarrassé de toutes les conjectures pour nos enfants. Plus que jamais le slogan « le Faso d’abord » recouvre tout son sens.
Boubakar SY