Présent aux meetings du MPP et du CDP à Abidjan : L’opérateur économique Issaka Sawadogo donne ses raisons

Issiaka Sawadogo : «Je n’ai pas de position politique. Nous soutenons les actions du président en tant que de la diaspora».

L’opérateur économique, Issaka Sawadogo, résidant en Côte d’ivoire, était présent aux meetings du MPP, le 21 juillet 2019 et du CDP, le 8 septembre 2019. Pour en savoir davantage sur sa présence à ces deux rendez-vous politiques, nous l’avons joint au téléphone, dans l’après-midi du mardi 10 septembre 2019. En plus de la politique, il est revenu, entre autres, sur l’insécurité, la réconciliation nationale et la relance de l’économie nationale.

Sidwaya (S.) : Vous êtes un opérateur économique installé en Côte d’ivoire et bien connu au Burkina Faso. Vous avez pris part aux meetings du MPP et du CDP, respectivement le 2 juillet et le 8 septembre derniers. Qu’est-ce-qui vous a motivé à prendre part aux deux rencontres politiques ?

Issaka Sawadogo (I. S.) : Merci à Sidwaya de me donner la parole. Pour revenir à votre question, je vous réponds simplement pour dire que je suis un fils du Burkina Faso. Le président du Faso a mandaté des gens de tenir un meeting à Abidjan. Ils m’ont pris comme coordonnateur. D’abord, il faut dire que je soutiens mon président, car je suis un patriote. Je ne suis pas allé soutenir ce meeting en tant que politicien mais en tant qu’opérateur économique.

Tout ce que mon président va me demander de faire, si je peux, je le fais à 100%. Au niveau du CDP, j’étais en voyage en Guinée et de retour, j’ai trouvé une carte d’invitation sur mon bureau. Ce sont des Burkinabè qui vivent au Burkina Faso ou en Côte d’Ivoire, que je considère comme des petits ou grands frères. Que ça soit un baptême, des funérailles ou une autre cérémonie, si on m’invite, si je veux rassembler les gens, je dois prendre part et même contribuer.

J’ai pris la parole au cours du meeting du CDP, pour demander au président Eddie Komboïgo, à son retour, qu’il prenne son bâton de pèlerin pour rencontrer les autorités burkinabè pour qu’ils discutent des intérêts du Burkina Faso et de sa population. Car, nous sommes choqués d’entendre que des gens sont tués tous les jours. C’est vrai que c’est Dieu qui peut régler toutes les choses mais entre nous, s’il y a la volonté et beaucoup de pardon, tout peut arriver. Voilà ce que je sais.

S. : Quelle est donc votre bord politique ?
I. S. : Non ! Je n’ai pas de position politique. Nous soutenons les actions du président en tant que de la diaspora.

S. : Mais on vous reconnaît comme un proche du président Blaise Compaoré.

I. S. : Ce n’est pas une question d’être un proche du président Blaise Compaoré. Tout le monde, tous ceux qui sont aux affaires aujourd’hui à Ouagadougou, étaient des proches de Blaise Compaoré. Est-ce qu’ils se sont séparés ? A ma connaissance, je ne sais pas s’ils ne sont toujours pas ensemble. Mais, ce que j’ai constaté, il y a un problème politique entre eux. Donc, moi je reste toujours dans ma position, un Burkinabè qui ne fait pas de la politique, qui n’a pas de parti pris, mais qui soutient les actions du président du Faso, le rassemblement et les actions de cohésion sociale.

S. : Vous êtes originaire du département de Barsalogo, dans la province du Sanmatenga, une région comme d’autres du pays en proie aux attaques terroristes. Que pensez-vous de cette situation sécuritaire ?

I. S. : Nous sommes de cœur avec tous nos parents. Nous ressentons la même douleur, les mêmes angoisses. Notre prière aujourd’hui est que Dieu nous aide à résoudre le problème d’insécurité. Mais ceux qui gèrent le pays, l’opposition et d’autres acteurs doivent se retrouver pour parler. Je sais que s’ils s’asseyent autour de la même table pour parler, ils vont trouver une solution.

S. : Lors du meeting du CDP, pourquoi avez-vous plaidé pour le retour des exilés ?

I. S. : J’ai pris la parole pour remercier les autorités ivoiriennes, précisément le président ivoirien, Alassane Ouattara, pour la paix qui règne dans le pays. J’ai ensuite employé un proverbe. Je partage cinq choses, mais l’une d’elle est la plus importante : ces cinq qui sont la femme, l’argent, le pouvoir, la connaissance et le pardon. Notre prophète Mohammed a choisi le pardon. Je suis sûr qu’un homme qui pardonne est l’ami de Dieu. Partout où il y a le pardon, il y a la paix et la cohésion. Et j’ai demandé à Eddie Komboïgo, s’il rentre, d’aller voir ses frères pour discuter afin que tous ceux qui sont dehors puissent entrer pour la construction du Burkina Faso.

S. : En tant qu’homme d’affaires, qu’est-ce vous proposez pour améliorer le climat des affaires au Burkina Faso ?

I. S. : Vous serez d’avis avec moi que les affaires n’aiment pas, où il y a du bruit. Aujourd’hui, aussi bien les partenaires financiers, les bailleurs de fonds, tout le monde a besoin d’un endroit où il y a la paix et la sécurité. Donc, partout où nous allons, nous parlons de pardon et de réconciliation. Où il n’y a pas la paix, il est difficile que le développement puisse prospérer. On veut donc la paix ! regardez dans mon village, les gens fuient. A ce rythme, comment va-t-on organiser les élections s’il n’y a personne là-bas ?

S. : Comment se porte la confédération bétail que vous
dirigez?

I. S. : La confédération se porte bien mais pas à 100%. Les activités fonctionnent car les bailleurs de fonds nous contactent, proposent des projets et nous financent. Nous avons bénéficié du soutien de la CEDEAO, l’UEMOA, USAID. Tout dernièrement la Coopération suisse nous a octroyé 1,70 milliard pour former nos membres qui sont des éleveurs.

Entretien réalisé par
Frédéric OUEDRAOGO