Projet d’attaque de la MACA : 20 ans de prison requis contre Ladji et le caporal Madi

Le procès des éléments de l’ex-RSP au Tribunal militaire de Ouagadougou amorce sa phase finale. Dans ses réquisitions, le lundi 16 janvier 2017, le ministère public a demandé  20 ans de prison ferme pour le principal accusé, le caporal Madi Ouédraogo, le sergent Mahamadi Zallé et Alassane Cheick Ouédraogo dit Ladji pour complot militaire.

Le caporal Madi Ouédraogo, le sergent Mahamadi Zallé et Alassane Cheick Ouédraogo sont considérés comme les principaux instigateurs du projet d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) et doivent écoper de la lourde peine, selon le ministère public. Dans ses réquisitions, le lundi 16 janvier 2017, le commissaire du gouvernement a demandé la peine de 20 ans de prison ferme pour complot militaire contre  ces trois inculpés, qui constituent le cerveau du coup, selon l’accusation. Pour motiver ses réquisitions, le ministère public est revenu sur la genèse de cette affaire  où sont inculpés 27 éléments de l’ex-RSP et deux civils. Selon le ministère public, cette affaire date de décembre 2015, lorsque la gendarmerie a été informée que des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), dont le corps a été dissous à la suite du coup d’Etat du 16 septembre 2015, tenaient des réunions au domicile du caporal Madi Ouédraogo dans le quartier Balkuy à Ouagadougou en vue de restaurer le RSP.

A entendre l’accusation, ces éléments, sous la conduite du trio Caporal Madi Ouédraogo, sergent Mahamadi Zallé et Alassane Cheick Ouédraogo dit Ladji,  avaient pour objectif d’attaquer d’abord la soute de Yimdi et le camp Naba-Koom pour s’approvisionner en armes, et prendre ensuite d’assaut la MACA pour libérer les détenus et exfiltrer les généraux Diendéré et Bassolet et enfin s’en prendre à des brigades de gendarmerie et des domiciles de certains chefs militaires. A entendre le ministère public, dans cette opération qui devait avoir lieu dans la nuit du 31 décembre 2015, les accusés entendaient réserver des traitements particuliers aux capitaines Ousséni Zougouri et Abdoulaye Dao ainsi qu’au commandant Aziz Korogo qui n’auraient rien fait, selon eux, pour empêcher la dissolution du corps. Dans cette opération, selon le ministère public, il était prévu d’amener le général Gilbert Diendéré au camp Naba-Koom pour lui demander des comptes sur les primes onusiennes qui  auraient servi à construire ledit camp, le site de Laongo et un autre camp à Pô. « Ils projetaient en cas d’échec de l’opération, de piller la BCEAO, de créer une rébellion  et de prendre le Nord du Burkina Faso, région minière », a soutenu l’accusation. Après avoir examiné les pièces de l’enquête préliminaire et écouté les déclarations des inculpés à la barre pour leur défense, le ministère public a, dans ses réquisitions, demandé l’établissement des infractions de détention illégale d’armes et de munitions et la requalification des infractions « d’associations de malfaiteurs » en « complot militaire ».

Le ministère public demande une requalification

Pour les charges de détention illégale d’armes, le commissaire du gouvernement requiert l’acquittement pour le caporal Alexis Mamboné au bénéfice du doute, la condamnation du sergent Sansan Da et du caporal Jean Charles Gansonré à une peine de 24 mois assortie de sursis. L’accusation demande la condamnation de 5 ans de prison ferme contre le soldat de 2e classe  Ousmane Sawadogo, Gilbert Sibiri Guira, le soldat de 1re classe, Bakary Sanou,  le soldat Abdoul Aziz Yiougo, Alassane Cheick Ouédraogo dit Ladji, le sergent Mahamadi Zallé,  le soldat de 1re classe Atina Haro, le caporal Madi Ouédraogo pour détention  et complicité de détention illégale d’armes et de munitions.

Pour les faits « d’association de malfaiteurs »  que le ministère public demande une requalification en « complot militaire », le commissaire du gouvernement requiert l’acquittement pour le soldat de 2e classe Patrice Coulibaly et le caporal Jean Charles Gansonré  au bénéfice du doute. Il demande en outre une peine d’emprisonnement ferme de 10 ans pour complot militaire contre les soldats de 2e classe Ousmane Sawadogo et Sékou Tamboura, les soldats de 1re classe Bakary Sanou, Atina Haro, Moussa Ouédraogo, Bassibié Armand Bado, Pascal Kientéga, les caporaux Soumaïla Djéssongo et Alexis Mamboné, les soldats Ousmane Sana,  Abdoul Aziz Yiougo et le sergent Sansan Da.
Cette même peine de 10 ans ferme a été demandée pour  le soldat Dramane Coulibaly,  les soldats de 2e classe Gislain Thierry Kaboré et Loba Kondé, les soldats de 1re classe Fulgence Bassolé et Boureima Zouré, les caporaux  Ibrahim Sanou, Babandi Ouoba, Marius Yerbanga et Yemdaogo Bontogo, le sergent Ollo Stanislas Poda,  le sergent-chef Aly Sanou. Le ministère public a requis la plus lourde peine de 20 ans de prison ferme dans cette charge de complot militaire contre le caporal Madi Ouédraogo, le sergent Mahamadi Zallé et Alassane Cheick Ouédraogo dit Ladji. La plupart des avocats ont, dans leurs plaidoiries, demandé, soit la libération de leurs clients pour infraction non fondée, soit la clémence du tribunal dans le verdict.

Lassané  Osée OUEDRAOGO

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