Quand le sergent Stanislas Ollo Poda charge le Gal Zida

A la suite de la prononciation des réquisitions  par le ministère public, le lundi 16 janvier 2017, au tribunal militaire de Ouagadougou, contre les militaires de l’ex-RSP accusés dans le projet d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA), les plaidoiries de la défense se sont poursuivies le mardi 17 janvier 2017.
Appelé à la barre par le président du tribunal militaire de Ouagadougou, le mardi 17 janvier 2017, aux côtés de son avocat Me Bali Baziémo, le sergent Stanislas Ollo Poda, contre qui le commissaire du gouvernement Alioune Zouré a requis dix ans de prison ferme, a chargé le Gal Yacouba Isaac Zida dans sa défense. Il a déclaré se trouver devant le tribunal parce qu’il a « beaucoup de choses à dire concernant Zida ». « C’est nous qui avons arrêté les éléments de Zida qui étaient chargés d’assassiner les deux généraux et Salifou Diallo. Ils avaient en leur possession 17 millions de F CFA, 25 kg de drogue et le plan d’attaque », a-t-il soutenu.
Il a martelé que le commandement est au courant des « choses », qu’il sait sur le Premier ministre de la Transition. «En son temps, on a demandé qu’on divulgue les choses dans la presse afin que la population sache comment Zida veut manipuler le pays », a ajouté le sergent Poda. Ne se reprochant rien, il a demandé au tribunal de l’acquitter. Son avocat, Me Bali Baziémo, qui a également pour client le soldat de 2e classe,  Thierry Ghislain Kaboré, a indiqué que la réquisition de dix ans de prison ferme ne se justifie pas dans la mesure où  les accusés n’ont pas adhéré au projet  d’attaque de la MACA. De ce fait, il a demandé leur acquittement pur et simple. Sur la même lancée, Me Armand Poda, a aussi plaidé en faveur de l’acquittement de son client Fulgence K. Bassolé qui doit écoper de dix ans d’emprisonnement ferme.
L’avocat du Sergent-chef Ali Sanou, Me Christophe Birba, s’est appesanti sur la tentative de requalification du chef d’accusation ‘’association de malfaiteurs’’ en ‘’complot militaire’’. Selon lui, il n’est pas question de parler de complot parce que le Burkina Faso n’était pas en situation de guerre ou de rébellion au moment des faits. « Il est bon d’observer l’environnement de l’article 190 du code de justice militaire pour comprendre qu’il n’est pas applicable au présent dossier. (…)L’infraction de trahison et  celle de complot militaire s’équivalent. Vous verrez qu’il n’y a pas de complot militaire  qu’en temps de guerre. Le complot, c’est toujours dans les relations avec l’ennemi… », a argué Me Birba.
Me Timothée Zongo, avocat du soldat Patrice Coulibaly, s’est dit « consolé »  de la réquisition d’acquittement prononcé à l’endroit de son client. « Le parquet a dit qu’il constate qu’il n’y a rien dans le dossier, qu’il n’a pu voir à l’audience quelque chose qui puisse lui faire penser que M. Patrice Coulibaly était au courant de cette affaire-là. Je trouve que c’est courageux », a-t-il remarqué.
Dans l’ensemble, les plaidoiries ont épousé une ligne de défense similaire, d’autant plus qu’elles se focalisent sur l’acquittement des prévenus.
Karim BADOLO

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