Le Conseil national pour la protection sociale (CNPS) a tenu sa 7e session, le mardi 23 juillet 2019, sous la présidence du Premier ministre, Christophe Dabiré. La rencontre a été consacrée à la recherche de stratégies pour l’accélération de la mise en œuvre du registre unique des personnes vulnérables.
Le Burkina Faso fait face actuellement à de nombreux défis qui aggravent la vulnérabilité des populations. Il s’agit notamment de l’effritement de la cohésion sociale et de l’insécuritaire marquée par les nombreuses attaques terroristes. Face à ces défis, le Conseil national pour la protection sociale (CNPS) a consacré sa 7e session à la recherche de mécanismes efficaces et pérennes pour réduire de façon significative la vulnérabilité des populations.
Présidée par le Premier ministre Christophe Dabiré, par ailleurs président du CNPS, la rencontre, qui s’est tenue le mardi 23 juillet 2019, a permis à l’ensemble des acteurs, à savoir le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les ONG et autres acteurs de terrain, d’évaluer les progrès réalisés dans la conduite de la politique de protection sociale.
A ce propos, le chef du gouvernement a indiqué que depuis l’adoption de la Politique nationale de protection sociale (PNPS) en 2012, des efforts importants ont été fournis par l’Etat et ses partenaires dans le cadre de la construction d’un système efficace et efficient de protection sociale au pays des Hommes intègres. Il a en mémoire l’adoption en 2015 de la méthodologie consensuelle sur le ciblage des personnes vulnérables et ses instruments de mise en œuvre dans la perspective de la constitution d’un registre unique des personnes vulnérables.
A ses dires, ce mécanisme dont la mise en œuvre a débuté en 2016 a permis de constituer une base de données de plus de 46 000 personnes vulnérables dans cinq communes pilotes. Toute chose qui a favorisé l’adoption d’un programme national de réponse à leurs besoins à travers un soutien à la sécurité alimentaire et à la scolarisation des enfants. Si ces résultats sont fort encourageants, ils pouvaient être meilleurs, si les interventions des différents acteurs étaient mieux coordonnées, foi de Christophe Dabiré.
«Cette option vise également à réduire les coûts des opérations de ciblage et de rationaliser les différentes interventions apportées aux besoins des personnes vulnérables et permettre aux communes et acteurs de terrain de jouer pleinement leur rôle de promotion et de protection des groupes vulnérables»
C’est pourquoi, la présente session a orienté la réflexion sur le choix d’une meilleure stratégie pour la construction d’un registre unique dynamique, qui permettra à tous les acteurs d’utiliser et de partager un même système de gestion des informations sur les ménages et personnes vulnérables sur le plan national. «Cette option vise également à réduire les coûts des opérations de ciblage et de rationaliser les différentes interventions apportées aux besoins des personnes vulnérables et permettre aux communes et acteurs de terrain de jouer pleinement leur rôle de promotion et de protection des groupes vulnérables», a-t-il laissé entendre.
Ne laisser personne pour compte
Il a, en outre, invité les acteurs à accompagner le processus de mise en place du registre unique, qui va permettre d’atteindre, de façon précise, les véritables cibles et transformer qualitativement leur quotidien, tout en faisant d’elles des acteurs de développement. «Aucun Burkinabè ne doit être un laissé-pour-compte dans le processus de développement de notre pays.
Notre ambition est de faire en sorte que même les personnes vulnérables participent à la création de la richesse nationale», a-t-il déclaré. Dans cette dynamique de mise en place d’un registre unique de protection sociale, le gouvernement burkinabè peut compter sur l’appui des partenaires techniques et financiers comme la Banque mondiale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM).
C’est l’assurance qui a été donnée au Premier ministre par le représentant pays du PAM, David James Bulman, pour qui la mise en œuvre d’un registre unique va permettre de ne laisser aucune personne vulnérable de côté. «Dans une famille, le père connaît tous ses enfants et les besoins de chacun d’eux. Ce qui lui permet de les prendre facilement en charge. Mais quand on arrive au niveau de l’Etat, ça devient un peu plus compliqué.
Pour un pays, par exemple, qui a plus de 20 millions de personnes, on peut avoir 500 000 ou un million de personnes vulnérables. Il serait donc difficile pour l’Etat de les connaître toutes ainsi que leurs besoins spécifiques», a-t-il indiqué. Il a ajouté que le fait de disposer d’un registre unique va aider les acteurs à disposer d’une liste de toutes les personnes vulnérables et de leurs besoins d’assistance, afin de les combler.
Nadège YAMEOGO
Aziz CONGO
(Stagiaire)