African Forest Forum (AFF) ou le Forum forestier africain organise un atelier régional de partage d’informations et d’expériences sur « les services écosystémiques des forêts et des arbres pour la résilience socio-écologique au changement climatique en Afrique », du 3 au 7 juillet 2023, à Nairobi, au Kenya. L’ouverture de ces cinq travaux est intervenue ce 3 juillet dans la capitale kényane, sous la présidence de la Cheffe de l’unité de gestion des connaissances et de communication de AFF, Daphine Gitonga.
African Forest Forum (AFF) ou le Forum forestier africain veut contribuer à renforcer la résilience de l’Afrique face au changement climatique, à travers la promotion des bonnes pratiques de gestion durable des ressources forestières et arboricoles. Conformément à cet engagement, AFF organise un atelier régional sur « les services écosystémiques des forêts et des arbres pour la résilience socio-écologique au changement climatique en Afrique », du 3 au 7 juillet 2023, à Nairobi, au Kenya.
70 représentants de la société civile, du secteur privé, des administrations publiques forestières, des universitaires et des médias, venus de 17 pays africains, dont le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Kenya, la Tanzanie, la Centrafrique, le Cameroun, le Zimbabwe, le Malawi prennent part à cette rencontre.
Durant ces cinq jours, ils vont mener des réflexions et des discussions autour de plusieurs thématiques que sont l’impact du changement climatique sur les moyens de subsistance des communautés dépendantes des forêts, l’efficacité de la chaîne de valeur du bois de scierie, la contribution des forêts et des arbres hors foret à la résilience au changement climatique, l’atténuation du climat et les initiatives pilotes sur les moyens de subsistance alternatifs pour contenir la perte de la couverture forestière.
Nécessaire mobilisation des connaissances
Cela va s’opérer par l’entremise des présentations des travaux de recherche commandités par AFF et qui portent sur des aspects du changement climatique et sur la chaine de valeur du bois de scierie dans un certain nombre de pays africains, a indiqué le secrétaire exécutif de AFF, Pr Godwin Kowero. Il s’agit d’explorer les opportunités d’investissements qu’offre l’industrie de la scierie, sans perdre de vue les effets du changement climatique sur la disponibilité du bois d’œuvre, a-t-il précisé.
Cet atelier se veut donc, a poursuivi Pr Kowero, un cadre pour faire une introspection profonde, poser de bonnes questions et rechercher des réponses nécessaires à la gestion durable des ressources forestières et arboricoles qui sont essentiels pour le développement socioéconomique de l’Afrique et la préservation de l’environnement. Et cela passe, a-t-il ajouté, par la mobilisation des connaissances techniques, la définition de nouveaux outils sur les bonnes pratiques, le financement de la gestion durable des forêts et des arbres hors forêts, afin d’accroitre les moyens de subsistance des populations.
Cela d’autant plus que les ressources sont de plus en plus orientées vers d’autres secteurs au détriment de celui de la foresterie africaine ; ce qui limite les capacités de résilience face aux effets du changement climatique et autres phénomènes perturbateurs.
Pour ce qui concerne l’industrie de la scierie, il convient d’identifier les forces, les faiblesses, les menaces et les opportunités, afin d’accroitre l’efficience et la durabilité de la chaine de valeur, son potentiel créateur d’emplois et d’économie pour les acteurs et l’Etat.
Tout cela a l’avantage de réduire l’instabilité environnementale, l’exode rural, de sortir les populations de la pauvreté, bref de renforcer leur résilience, a argumenté Pr Kowero.
Indispensable transformation manufacturière
Dans ses remarques introductives, Dr Joshua K Cheboiwo a félicité AFF pour l’organisation de cette rencontre régionale et pour son rôle d’institution clé dans la mobilisation des africains autour de la problématique centrale de la gestion durable des forêts et des arbres sur le continent. Il a insisté sur les opportunités de création d’emplois et de richesses de la transformation manufacturière dans le secteur forestier africain.
Malheureusement, le secteur forestier du continent reste dominé par un nombre important d’acteurs informels. Il y a urgence donc d’inverser cette donne à travers d’importants investissements dans la transformation industrielle du bois africain afin de réduire son exportation brute vers d’autres continents. C’est d’ailleurs à ce prix que le secteur des ressources forestières pourrait tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continental africain (ZLECAf) en construction et qui doit aussi en retour prendre en compte ce marché forestier, a souligné Dr Cheboiwo.
Mais pour y arriver, a-t-il soutenu, il y a aussi nécessité de renforcer les ressources forestières africaines qui sont en déclin, comparées aux autres régions du monde, où elles sont en croissance.
En terminant ces remarques, Joshua K Cheboiwo a appelé AFF à poursuivre ses efforts de mobilisation des ressources pour continuer à davantage renforcer les capacités des acteurs de la gestion durable des ressources forestières et arboricoles africaines.
Le secrétaire exécutif de AFF a invité les participants à s’approprier les informations clés qui seront partagées au cours des cinq jours de travaux et à les réinvestir dans leurs activités quotidiennes dans leurs pays respectifs, afin de faire bouger les lignes. Car, c’est par cette exploitation de ces informations que les résultats escomptés de l’atelier seront atteints.
Mahamadi SEBOGO
Depuis Naïrobi (Kenya)