Les commissions de l’application des peines des tribunaux Ouaga I et Ouaga II ont lancé les 72 heures des pensionnaires, le mercredi 25 juin 2025, au sein de la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Trois jours durant, plusieurs communications, sensibilisation et des activités socio-culturelles et éducatives seront au programme au profit des détenus.
L’administration pénitentiaire veut être plus proche des détenus en termes de solidarité, de sensibilisation et de conseils. C’est dans cette optique que s’est ouvert, le mercredi 25 juin
dernier, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), la IVe édition des 72 heures de la Commission de l’application des peines des tribunaux de grande instance « Ouaga I » et « Ouaga II ».
L’ambassadeur pour le sport au Burkina, Charles Kaboré, parrain de l’activité, a saisi l’occasion pour sensibiliser les détenus et les inviter à réussir leur réinsertion sociale. Pour
le directeur de la MACO, l’inspecteur de sécurité pénitentiaire principal, Vincent Konombo, le thème qui est : « La mise en œuvre du travail d’intérêt général :
Enjeux, défis et perspectives », cadre bien avec la politique carcérale actuelle.
Il a salué le travail de la Commission de l’application des peines (CAP), car,
grâce aux efforts de cette instance, les droits des détenus sont respectés.
Aussi, a-t-il ajouté, la CAP a une meilleure humanisation des détenus et les sensibilisations qu’elle donne aux pensionnaires participent à garantir une bonne réinsertion sociale des
détenus.
Le juge d’application des peines, Lassané Guelbéogo, a indiqué que la CAP est une instance corvée extérieure, semi-liberté, placement à l’extérieur, suspension et fractionnement de peines, placement dans un centre de formation professionnelle ou d’apprentissage, etc. Selon lui, avec l’entrée en vigueur de la loi N°35 AN portant commission de l’application des peines, la CAP peut désormais commuer les peines d’emprisonnement des condamnés en peines de travail d’intérêt général.
Des détenus engagés pour les travaux d’intérêt général
Ainsi, a expliqué le juge Guelbéogo, pour l’année judiciaire 2024-2025, les CAP Ouaga I et Ouaga II ont tenue respectivement 16 et 9 sessions et ont rendu pour les deux tribunaux, 527 décisions favorables à de semi-liberté, 59 décisions de placement à l’extérieur et 4 décisions de suspension de peine. Au titre de la mise en œuvre des Travaux d’intérêt général (TIG), 22 détenus ont bénéficié de mesure de conversion de leur peine d’emprisonnement en TIG et une importante vague de détenus en cours en ce moment, a ajouté le juge Guelbéogo, tout en insistant que les CAP ont toujours œuvré à donner un visage plus humain à la détention.
La représentante des ministres chargés de la Justice et de l’Action humanitaire, la conseiller technique, Djénéba Ouédraogo, a, au nom du ministre de la Justice et des Droits humains, chargé des Relations avec les Institutions, Garde des Sceaux, salué les efforts de l’administration pénitentiaire et a encouragé l’institution à toujours mettre en avant l’amélioration des conditions de vie des détenus, car, a -t-elle indiqué, « la prison est destinée à tous et la meilleure façon d’éviter à un détenu de s’évader, c’est de ne pas le laisser savoir qu’il est en prison ».
Parlant toujours au nom du ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, elle a indiqué que le gouvernement mettra tout en œuvre pour rendre les prisons burkinabè plus
humain. En témoigne, à son avis, de la politique pénale alternative actuellement en
cours et la mise en œuvre des travaux d’intérêt général qui participent à juguler la question de la surpopulation carcérale et prépare les détenus à une resocialisation plus certaine.
Wanlé Gérard COULIBALY