SNC 2024 : « La barre a été placée très haut », Betamou Fidèle Tamini

La 21e édition de la Semaine nationale de la Culture (SNC) se tient du 27 avril au 4 mai prochains à Bobo-Dioulasso sur le thème « Culture, mémoire historique et sursaut patriotique pour un Burkina nouveau ». A 48 heures du top de départ de l’évènement, le président du comité national d’organisation, Betamou Aymar Fidèle Tamini, dans une interview qu’il a accordée au quotidien Sidwaya, jeudi 25 avril 2024, revient sur les grandes lignes des préparatifs de la biennale culturelle.

Sidwaya (S) : A 48 heures de l’ouverture de la 21e édition de la SNC, quel est l’état d’esprit du président de comité national d’organisation que vous êtes et de l’ensemble de son équipe ?

Betamou Aymar Fidèle Tamini (B.A.F.T) : C’est un président rassuré d’une très bonne tenue de cette 21e édition de la SNC. Je suis rassuré du bilan qui a été présenté lors d’une réunion tenue hier (ndlr mercredi 24 avril 2024) avec l’ensemble des commissions. Que ce soit la commission Foire, celle chargée de la cérémonie d’ouverture, ou celle chargée des jurys, tout le monde, aujourd’hui est prêt. Nous n’attendons que les troupes qui doivent rejoindre Bobo-Dioulasso d’un moment à l’autre. Peut-être qu’il restera quelques petits réglages pour permettre la tenue optimale des activités.

S : Où en êtes-vous avec les préparatifs ?

B.A.F.T : A ce jour, nous pouvons sans risque de se tromper, dire que nous sommes à 98% de réalisation des activités programmées. Nous n’attendons que les artistes qui doivent arriver des régions. Aujourd’hui, les différents sites d’hébergement sont prêts pour les accueillir et pour ce qui est de la restauration les dispositions ont été prises.

S : Quelles sont les innovations entreprises pour une belle fête culturelle ?

B.A.F.T : Il y a plusieurs innovations cette année et je n’en citerai que quelques-unes. Déjà il faut signifier qu’à travers la commission thème et littérature nous organiserons deux colloques dont le premier, sur le thème de l’édition et le second sur le quarantenaire de la SNC. La SNC a 40 ans cette année et nous recevrons d’éminents communicateurs et panelistes au cours de cette édition pour nous entretenir sur un certain nombre de thèmes. Il vous souviendra aussi que de par le passé, les festivaliers se sont plaints de l’accès difficile aux sites, surtout celui de la Foire. Cette année nous proposons des badges de plusieurs standings, plusieurs entrées selon les différents types de badges et nous avons renforcé le système de contrôle pour permettre une fluidité lors de l’accès au site. Nous avons maintenu la technologie de contrôle avec les « codes QR » pour permettre de vérifier l’authenticité des badges utilisés sur le site. Une autre innovation c’est le « call center » que nous avons institué cette année avec des équipes qui y travaillent 24 heures sur 24 pour prendre en charge les préoccupations des festivaliers. Où que vous êtes, il suffit d’appeler ou d’aller sur whatsapp sur les numéros qui ont été communiqués ou encore par mail. Immédiatement, il y a une équipe qui prend en charge vos préoccupations. Fini les soucis tels que « où avoir un logement ?» « Où avoir un véhicule ?» « Où trouver un site touristique ? ». Toutes les difficultés sont gérées en temps réel pour permettre aux festivaliers d’avoir un séjour assez agréable à Bobo-Dioulasso. Cette innovation nous a permis de prendre en charge beaucoup de préoccupations. Un mois avant l’évènement le « call center » était déjà fonctionnel. Nous avons aussi conçu le catalogue des différentes compétitions. Il y a des résidences de création. Cheick Tidiane Seck du Mali est là actuellement et avec des artistes burkinabè et de la sous-région pour des résidences de création et des formations. J’avoue qu’il y a beaucoup d’innovations cette année et nous ne pouvons qu’en être fiers.

S : De par le passé des conditions difficiles d’hébergement et de restauration ont souvent été évoquées. Pouvez-vous rassurer que ces genres de désagréments sont derrière nous ?

B.A.F.T : Nous pouvons dire que ces désagréments sont un lointain souvenir. Nous avons pris conscience de cette difficulté. Généralement les plaintes portent sur les questions d’hygiène sur les sites. Cette année nous y avons accordé une attention particulière. Nous hébergions les artistes dans des écoles, mais aujourd’hui la tendance est à éviter ces genres de sites d’hébergement. Nous avons identifié des sites d’hébergement. Nous avons par exemple le site de l’Ex-ENEP où les dortoirs des stagiaires sont libres et seront occupés par les artistes. Nous avons également identifié le site de l’OCADES et d’autres sites qui présentent de très bonnes commodités d’accueil. Notre objectif est de minimiser au grand maximum les insatisfactions liées à l’hébergement. Il faut reconnaitre aussi que nous n’avons jusque-là pas les infrastructures nécessaires pour l’accueil vu le nombre important de personnes que nous accueillons. Nous sommes obligés de trouver des solutions intermédiaires en attendant d’avoir la solution définitive qui est la Cité des artistes. Il y a eu déjà la pose de la première pierre, nous avons eu une dotation budgétaire cette année pour conduire un certain nombre d’activités et progressivement nous espérons que cette Cité voit le jour pour nous permettre de prendre définitivement en charge cette question d’hébergement. Finis l’accueil des artistes dans des salles de classe, mais je laisse toutefois des réserves parce que nous ne pouvons pas affirmer à 100% que nous ne recourrons pas à une salle de classe. Même s’il arrivait que nous allions vers des salles de classe nous veillerons à ce qu’il y ait les commodités d’accueil.

S : Une année entre la dernière édition et la présente. Ne doit-on pas craindre une édition au rabais ?

B.A.F.T : A travers déjà les innovations que je vous ai citées vous devez comprendre que c’est une édition pour laquelle la barre a été placée très haut. Ce rapprochement de deux éditions s’explique par le fait que 2023 a été une édition de régularisation pour permettre à la biennale culturelle de revenir à son cycle normal, les années paires. Ce qui permet également au ministère de souffler parce que nous avons le FESPACO un autre grand évènement culturel qui se tient en année impaire.

S : Parlez-nous des différentes composantes de la biennale cette année.

B.A.F.T : Qui parle de la SNC parle de grandes cérémonies telles que l’ouverture, une clôture, la nuit des partenaires et la nuit des lauréats. C’est aussi de très grandes activités à l’image du Grand prix national des arts et des lettres (GPNAL) en catégories adulte et jeune, les foires artisanale et commerciale au siège de la SNC. Nous avons également le village des communautés, l’une des très grandes attractions de la SNC, où cette année nous prévoyons d’accueillir autour de 45 communautés, dont 31 communautés nationales et 14 étrangères. Il faut aussi citer l’espace du stade Wobi qui abrite les compétitions en sports traditionnels. Sans oublier l’activité littéraire et bien d’autres.

S : Le Niger est le pays invité d’honneur à cette édition. Qu’est-ce qui a valu ce choix ?

B.A.F.T : Pourquoi le Niger ? Déjà parce que c’est un pays-frère et ami qui a sensiblement les mêmes valeurs culturelles que nous. C’est aussi un pays membre de l’AES (ndlr l’Alliance des Etats du Sahel). On ne pouvait avoir mieux dans le contexte actuel. Nous saluons ce pays de passage qui, d’ailleurs, a annoncé une forte délégation conduite par son ministre en charge de la culture.

S : Quel appel avez-vous à l’endroit de la population bobolaise en général, et aux festivaliers en particulier ?

B.A.F.T : A l’endroit de la population de Bobo-Dioulasso c’est la demande de rééditer ce qu’elle sait bien faire, être mobilisée, hospitalière. C’est également demander aux festivaliers de respecter les différentes mesures sécuritaires, sanitaires proposées et à fréquenter les grands sites de la SNC dont la foire et le GPNAL. Nous allons appeler tout le monde à Bobo-Dioulasso à faire le déplacement du stade Sangoulé-Lamizana pour la cérémonie d’ouverture qui connaitra un grand spectacle et surtout la présence du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré. Si tout cela est fait, je pense que nous aurons une très belle édition de la SNC.

Interview réalisée par Alpha Sékou BARRY alphasekoubarry@gmail.com

Benonezigouwala SOMDA (Stagiaire)

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