Le Bureau national des grands projets du Burkina (BNGPB) a poursuivi sa tournée d’échanges avec les responsables et les incubés des centres publics de formation en entreprenariat agricoles, du 15 au 18 mai 2025, à Kombissiri, Bobo-Dioulasso et Diébougou.
Après l’étape des centres privés de formation, la tournée d’échanges du Bureau national des grands projets du Burkina (BNGPB) avec la première cohorte des VDP agricoles affectés dans des centres publics de formation en entreprenariat agricole, s’est poursuivie, du 15 au 18 mai 2025, à Kombissiri, Bobo Dioulasso et Diébougou. A cette occasion, l’équipe de la BNGPB, avec à sa tête le coordonnateur technique de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire,
Inoussa Ouédraogo, a pu appréhender le niveau des connaissances inculquées aux incubés, au cours des 3 mois de formation intensive. Au Centre de promotion rurale (CPR) de Bissiri, dans la commune de Kombissiri, les apprenants au nombre de 175, ont exprimé leur satisfaction pour avoir bien assimilé les modules développés en leur faveur. « Durant notre séjour dans ce centre, les formateurs nous ont donné assez d’informations pour une meilleure production agricole. Elles se rapportent notamment à la préparation des terres, la délimitation, le parcellement, le repiquage, le traitement phytosanitaire », a expliqué le stagiaire Rasmané Zida.
Une autre apprenante, Safieta Kondombo, venue de la commune de Laye, a ajouté qu’avec la formation théorique et pratique dispensée, ils ont réussi à produire des spéculations de contre-saison, à savoir le maïs, le niébé, la tomate, l’oignon. « La confection et l’application des bio-intrants, des biofertilisants, des demi-lunes, des cordons pierreux, nous a permis de récupérer des terres pauvres. Nous sommes désormais les VDP de l’agriculture »,
a-t-elle reconnu.
Le coordonnateur technique de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire a félicité l’ensemble des incubés du centre pour le sacrifice consenti au cours de la formation. « Nous savons dans quelle condition vous avez réussi à produire ces différentes spéculations. Nous sommes ravis de savoir que si vous avez de l’espace et de l’eau, vous pouvez cultiver pour vous et partant le pays entier », a-t-il laissé entendre.
Après leur avoir prodigué de « sages » conseils pour l’atteinte des objectifs de l’initiative présidentielle, l’équipe s’est rendue à l’Ecole nationale de formation agricole (ENAFA) de Bobo Dioulasso. Cette école a accueilli 675 futurs entrepreneurs agricoles. Là, les porteurs du projet présidentiel ont vu des apprenants à l’œuvre.
Un projet présidentiel inclusif
Sur le site destiné à la fabrication du compost, les incubés, mains nues, retournaient des tas de compost en décomposition. Lors des échanges, les stagiaires ont avoué que les connaissances acquises vont apporter un changement positif dans leur vie. Pour le stagiaire venu de Diébougou Jacques Ouédraogo, la formation leur a permis de comprendre que l’agriculture conventionnelle est plus rentable que celle traditionnelle. « Nous avons appris la petite mécanisation agricole, le compostage, le maraîchage, la céréaliculture, l’arboriculture, la transformation des produits agricoles. S’agissant de la production piscicole, nous maitrisons l’élevage des tilapias et des silures », a-t-il précisé. Et de rassurer qu’ils vont travailler en coopérative de sorte que d’ici à 5 ans, la souveraineté alimentaire soit une réalité au Burkina Faso.

L’apprenante Nab Hien est ressortissante de la commune de Oronkuya. Outre la production végétale, elle a indiqué que les incubés ont su transformer les produits agricoles afin de faciliter leur conservation.
« On a la purée de tomates, la confiture de papaye, l’oignon séché, le riz étuvé, tous conservables environ 1 an. Nous allons mettre ces connaissances en pratique dans nos localités respectives. Nous nous engageons à nourrir les populations burkinabè », a-t-elle lancé. Mme Hien a, par ailleurs, remercié les « hautes autorités du pays » pour avoir initié ce projet inclusif.
« Je suis une personne en situation de handicap, mais je réalise aujourd’hui les mêmes activités que mes collègues valides. Je suis contente de faire partie de cette première cohorte des VDP agricoles », s’est-elle réjouie.
Venu de la Sissili, Bélibi Marcel Bénao, a avoué avoir fait le bon choix de participer à la formation. « Je suis convaincu que l’agriculture peut être une véritable source de richesse pour les jeunes. J’ai bien assimilé les cours. Et je n’hésiterai pas à transmettre mon savoir à mes frères et proches. Dès aujourd’hui, l’orpaillage ne m’intéresse plus », a-t-il déclaré. Le directeur général de l’ENAFA de Matourkou, Issa Wonni, a salué les « plus hautes autorités du pays » pour avoir pensé à absorber le chômage des jeunes, à travers la formation en entrepreneuriat agricole. Pour lui, cette initiative cadre avec la mission de l’ENAFA qui est d’accompagner les acteurs du monde rural dans le développement du secteur agricole.
4 000 hectares de terrain à aménager
« A l’issue de ces 3 mois de formation intensive en production végétale, piscicole, animale, je peux dire que je suis entièrement satisfait du résultat que nous voyons sur le terrain, mais également de l’engagement des jeunes. Au départ, c’était un défi. Mais avec l’engagement et le dévouement du personnel, nous sommes arrivés à former les incubés, de la production jusqu’à la transformation », a confié le DG, Issa Wonni. Il a ajouté que l’application de toutes les techniques de production ont été menées dans un verger. « C’est dire qu’on peut intégrer l’arboriculture à la culture maraîchère ou la culture céréalières de sorte à maximiser les gains », a-t-il préconisé.

Après l’ENAFA de Matourkou, l’équipe du BNGP a bouclé sa tournée avec la visite du Centre de promotion rurale (CPR) de Bapla, dans la commune de Diébougou.
Ce centre a accueilli 100 stagiaires. Ici, des incubés ont témoigné du bon déroulement des curricula ainsi que de leur détermination à faire de la vision du président du Faso, une réussite.
C’est le cas de Nafissatou Wendkouni Zongo qui a expliqué que des cours théoriques et pratiques sur les différentes productions leur ont été dispensés.
« Nous sommes allés du compostage à la préparation des sols. Nous avons suivi l’ensemble des itinéraires techniques des cultures que nous avons sur place, tels que la tomate, le niébé, le mil, le maïs, la courgette, la carotte, le concombre »,
a-t-elle mentionné. Et de rassurer qu’ils ont le bagage nécessaire pour travailler la terre et surtout accompagner le président du Faso pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire, tant souhaitée. Assami Simporé est venu de la commune de Nandiala. Il a, pour sa part, souhaité que tous les moyens soient mis en œuvre pour faire de ce projet présidentiel un véritable succès. Toute chose qui, à son avis, va contribuer à lutter efficacement contre l’exode rural.

A l’issue de la tournée, le coordonnateur technique de l’Initiative présidentielle pour la production agricole et l’autosuffisance alimentaire, a dit constater une forte motivation et une satisfaction des apprenants. « Dans l’ensemble, les différents modules du programme ont été correctement déroulés. Du point de vue pratique, les apprenants sont passés de la confection des planches, des sites d’aménagement, de la fabrication des composts et des pesticides, à la transformation. Ils savent aussi conduire les spéculations et détecter les ano-malies. C’est un motif de satisfaction qui m’anime », s’est réjoui M. Ouédraogo.
Il a aussi notifié que les acquis de ces jeunes seront renforcés par une formation civique et patriotique de 21 jours afin de mieux affiner leur mission. « Des sites ont été identifiés dans des communes. Bientôt, nous allons les aménager pour que ces jeunes, organisés en coopérative, puissent s’installer sur une superficie de 12,5 hectares (ha) par commune.
Au final, 4 000 ha seront aménagés pour les 8 000 jeunes entrepreneurs agricoles », a-t-il assuré.
Adama SAWADOGO