Président de l’AS Douanes, Ali Guissou se prononce sur les péripéties du sacre, le 2e d’affilée.
Quelle est l’appréciation de la direction de l’AS Douanes sur le 2e titre consécutif de l’histoire du club ?
Ce deuxième titre vient confirmer que l’AS Douanes met du sérieux dans ce qu’elle fait. Cela nous fait beaucoup plaisir parce que gagner deux titres consécutifs dans le domaine du football, n’était pas évident. Surtout au Burkina, où généralement les gens n’aiment pas ce qui est bien fait. Ce titre est à mettre à l’actif de l’ensemble des acteurs de l’AS Douanes. A commencer par le directeur général des Douanes et l’ensemble des directeurs généraux. Ils ne ménagent aucun effort pour soutenir l’équipe AS Douanes qui porte haut le flambeau de la Douane en matière de sport.

L’AS Douanes peut-elle aujourd’hui être considérée, selon vous, comme un grand club du Faso foot ?
Je peux le dire sans me tromper que l’AS Douanes fait partie des grands clubs du Burkina à l’heure actuelle. Ce n’est pas un débat. Si on doit compter les meilleures équipes du Faso foot actuellement, je pense que l’AS Douane fera partie.
Etes-vous satisfait du jeu produit cette saison ?
Affirmatif, même s’il reste toujours des zones d’ombre à corriger. Par exemple, la dynamique n’a pas été comme nous l’aurions souhaité. Mais, dans l’ensemble, c’est appréciable dans la mesure où l’on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut.
Qu’est-ce qui explique le fait que l’AS Douanes ait concédé un peu plus de défaites cette saison par rapport à l’année dernière ?
Nous avons effectivement perdu 4 matchs sur 30. Quand l’AS Douanes perd 1 match, nous avons l’impression que c’est une équipe qui ne doit pas perdre. Connaissant le domaine du football, je pense que toutes les équipes, que ce soit le Real Madrid, le FC Barcelone, le Bayern etc., toutes perdent des matchs. Toutes les équipes peuvent se battre dans le Faso foot. Il n’y a donc rien de sorcier à ce que l’AS Douanes perde un match. L’essentiel était d’atteindre notre objectif. Dans un championnat, chaque équipe a des hauts et des bas.
Et à un certain moment, il y a des joueurs qui tombent en méforme. A partir de la dixième journée, nous avons accumulé des blessures à l’AS Douanes. Toute notre attaque était complètement décimée. Vous remarquerez que notre meilleur buteur est un milieu de terrain avec 10 réalisations. Nous avons pratiquement joué sans attaquant type. Il faut féliciter les joueurs, l’encadrement technique avec Kamou Malo, un coach expérimenté. A un certain moment, lorsque les joueurs sentent que ça ne va pas, ils se conseillent. Ils deviennent leur propre conseiller. J’ai surtout apprécié leur sursaut d’orgueil.
Vous allez représenter le Burkina cette année encore en Ligue des champions. Quel sera votre objectif ?
Notre objectif en campagne africaine est d’aller le plus loin possible. C’est-à-dire intégrer la phase de poules et aller encore le plus loin possible. Parce que, nous connaissons notre championnat et pas celui des autres pays. Pour cela, nous allons nous préparer sereinement. Dans le football, il n’y a rien de gratuit. Il faut travailler pour obtenir ce que vous voulez. Nous sommes dans le travail. Mais, nous n’ignorons pas le facteur chance qui va aussi jouer son rôle.
Qu’est-ce qui vous a manqué l’année passée pour aller loin dans cette compétition ?
Vous vous rappelez certainement nos deux matchs face à la formation tunisienne de l’Espérance sportive de Tunis. Nous avons trébuché au match aller. Une fois que nous avons foulé la pelouse du stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro, j’avoue que je n’ai rien compris. Nos joueurs se sont comportés comme s’ils n’avaient jamais joué au ballon. Ils ont paniqué lors de la première partie de jeu. Nous leur avons remonté les bretelles à la pause. Et quand ils sont revenus de la période d’oxygénation, ils ont constaté que ce n’était pas hors de leur portée. Ils ont tout tenté pour finalement être battus, 1-0. Au retour, nous sommes allés les tenir en échec chez eux.
Nous nous sommes quittés sur un match nul vierge avec un jeu plaisant. Cela a été vraiment beaucoup appréciable. Nous allons cette année mettre encore un peu plus d’intensité. En plus de quelques bons joueurs de notre championnat que nous allons recruter pour nous renforcer, nous allons aussi voir ailleurs. Nous allons accompagner l’équipe à grandir. Mais, là où ça me peine, c’est l’organisation de notre football. On n’a pas besoin de passer par quatre chemins pour dire que nous sommes tombés tellement bas. Pour qui aime et connait le football burkinabè sait que nous ne devions pas être à ce niveau.
J’en appelle aux uns et aux autres au sens de responsabilité et de patriotisme. Parce que, que ce soit dans l’équipe nationale, dans les clubs ou dans les compétitions nationales, nous avons l’impression que tout est bâclé. Ce qui n’est pas du goût de ceux qui aiment le football burkinabè. J’en appelle au sens de responsabilité et à plus de solidarité des uns et des autres, pour qu’ensemble, nous puissions mieux se comprendre, mieux communiquer afin de pousser notre football vers le sommet.
Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO
