Après moult péripéties et crocs en jambes, Samuel Eto’o fils a réussi à se faire élire par acclamations au comité exécutif de la CAF. Un parcours du combattant qui trouve son origine dans la volonté du camerounais de revoir la gouvernance du football continental en réservant la « part du lion » aux clubs et équipes nationales. Ce n’est plus un secret pour personne, le football génère des milliards de dollars en Afrique sans que l’on ne sache pas trop bien où va cette immense cagnotte. Car et il faut le dire les dotations accordées aux équipes nationales et aux clubs à l’occasion des compétitions sont dérisoires par rapport à cette manne financière.

Et, comme pour prévenir tout procès en « sorcellerie », on a vu que la CAF a récemment augmenté les primes pour le Championnat d’Afrique des nations (CHAN), avec à la clé une campagne médiatique « monstre » pour mettre en exergue sa volonté de promouvoir véritablement le football. Plus loin, la FIFA, elle aussi, a porté sur les fonts baptismaux une compétition interclubs richement dotée là aussi pour contenir la grogne des grands clubs européens qui rêvent d’organiser leur propre championnat sans l’aval de la faîtière internationale. Des mesures préventives qui sont loin de satisfaire les sachants comme Florentino Perez, Nasser al-Khelaïfi et dans le cas de l’Afrique, Samuel Eto’o fils. Le camerounais qui a pris les rênes du football national pour le révolutionner a subi et continue de subir le courroux des milieux « mafieux » qui régnait jusque-là sans partage sur ce football. Mais, Eto’o fils est resté stoïque face à toutes les humiliations, et, son élection au Comex de la CAF est un pied de nez à ses détracteurs. Son combat va s’étendre désormais à tout le continent, et, on peut parier que nous en tireront tous les dividendes. Et, tous ceux qui pensent que Eto’o fils a peu de chance de voir son rêve de diriger le football mondial se réaliser, oublient que le camerounais dispose d’un « parrain » de l’ombre très efficace si d’aventure il venait à se décider.

Il s’agit de son grand ami Vladimir Poutine qui ne serait pas fâché de « dégager » le candidat européen, Gianni Infantino après toutes les misères que la FIFA a causé à son pays ses dernières années en suspendant notamment la Russie de la Coupe du monde. Quand on connaît le poids géopolitique et économique du patron du Kremlin à travers le monde, l’élection de Samuel Eto’o deviendra une simple formalité s’il s’y investissait ce qui est fort probable. Le combat du pichichi est donc le nôtre, et, l’occasion faisant le larron, il n’est pas inopportun de parler du cas burkinabè. En prévision des états généraux à venir, il faudrait mettre sur la table la gestion des sports au cours des deux dernières décennies notamment au niveau infrastructurel. Beaucoup d’argent a circulé sans réel impact dans ce domaine et l’état de délabrement de l’Institut des sports jouxtant le stade du 4-Août l’illustre éloquemment. Alors qu’il était prévu des pistes d’athlétisme et un hôtel des sportifs c’est un désert abyssal qu’on y constate.

Il faudra faire l’état des lieux et situer les responsabilités pour donner un sens à ce forum à venir. Aussi, l’argent des différentes fédérations et de leur faîtière doit être tracé sans complaisance. Le milieu se caractérise en effet par un silence de cathédrale sur ces questions toute chose qui entraîne des interrogations sans fin. Le premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouedraogo qui prône la tolérance zéro en la matière devrait ouvrir l’œil sur ce grand raout. Loin d’être une chasse aux sorcières c’est nous semble-t-il la voie royale pour mettre notre sport sur orbite et en faire un levier de développement social, économique et culturel. Vivement donc lesdites assises.

Boubakar SY

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