Du haut de ses 1,89 m, Mohamed Balma a marqué les esprits dans le Fasofoot Ligue 2 cette année. Pas uniquement du fait de sa taille mais surtout parce que l’attaquant de l’Association sportive de Ouagadougou (ASO) a été auteur d’une saison impressionnante en finissant meilleur buteur du championnat de deuxième division. Portrait.
Lorsque Mohamed Balma prenait place sur le terrain pour la première fois en Ligue 2 il y a un peu plus d’un an, il était loin de s’imaginer qu’au bout d’une seule saison complète il se ferait un nom à ce niveau du football burkinabè. « Mes premiers moments je ne pensais pas pouvoir m’en sortir à un tel niveau. Je me rappelle que mon premier match était contre le Réal du Faso et j’ai joué 90 minutes malgré mes réticences à être à la hauteur mais le coach a trouvé les mots pour me donner confiance et c’est comme cela que tout est parti. Les gens ont apprécié la prestation », confie le natif de Somgandé. Nous sommes à la mi- saison 2023-2024 et il trouvera vite ses marques pour finir la saison avec six buts en neuf matchs.
Si le jeune attaquant était si réticent quant à sa capacité à s’imposer aussi rapidement dans ce championnat, c’est au regard de son parcours atypique qui ne l’y disposait pas forcement. Avant de chausser les crampons pour ce premier match qui lui est resté en mémoire, Mohamed n’avait en effet joué jusque-là que des matchs de Maracaña et avait fini par y prendre goût et trouver son compte. Mais le jeune homme est décrit comme quelqu’un qui se distingue par une abnégation hors pair.
« Il est déterminé et s’accroche à ses objectifs une fois qu’il se les fixe. C’est cette détermination dont je souhaite qu’il fasse preuve dans cette carrière de footballeur et ne pas se laisser distraire par autre chose », témoigne son camarade et ami d’enfance Cheick Ahmed Kiemtoré, aujourd’hui médecin. Ainsi Mohamed Balma s’emploie tellement bien dans ces compétitions Maracaña qu’il tape dans l’œil d’observateurs parmi lesquels ceux du Centre d’animation de Somgandé (CAS) qui le coptent pour les rejoindre au début de l’année 2020.

Il y fera long feu. Rapidement le plaisir des Maracaña lui manque et il retourne à ses premières amours. Mais au bout de quelques temps il est encore approché en 2023 par le coach Issa Ouédraogo dit Higuita lorsque ce dernier s’est vu confier l’encadrement technique de l’ASO, cette fois- ci en D2. Très habile de la tête, celui qui rêve d’intégrer un jour le FC Barcelone a vite fait l’unanimité sur ses qualités qui font de lui un bourreau des défenses adverses. « Son point fort, ce sont les balles aériennes, notamment son jeu de tête et aussi son jeu dos au but. Il est quelqu’un de très simple, discipliné, travailleur, animateur et tout le monde l’aime. S’il n’est pas dans le groupe on sent que quelqu’un nous manque. Son seul problème c’est que lorsque nous perdons un match il se fâche et refuse de parler à quelqu’un », précise l’entraineur Issa Ouédraogo.
Des ambitions internationales

Un caractère bien trempé sur et en dehors du terrain apprécié par ses coéquipiers à l’image du défenseur central Abdoul Aziz Traoré. « Très combatif, il est également sociable hors terrain. Il est très intelligent dans les appels et imposant dans les duels aériens. Il est surtout très attentif envers ses coéquipiers qu’il motive beaucoup. Il est toujours aux petits soins de ses camarades pour qu’ils soient dans leur bon jour afin de lui permettre de marquer », indique le coéquipier.
Cette saison qui s’achève a été une réussite sur le plan individuel pour le jeune attaquant qui affiche au compteur 13 réalisations faisant de lui le meilleur buteur de la Ligue 2, contribuant ainsi à la 3e place de son équipe. « Au début de la saison ,l’objectif c’était de me faire voir et pour cela il faut marquer des buts, la seule façon pour un attaquant. Après la phase aller, mon objectif c’était désormais de battre le record de meilleur buteur en Ligue 2 qui était de 13 buts et j’étais à un but de réussir », affirme-t-il.
Partie remise donc pour lui qui ambitionne décrocher un jour un contrat professionnel et devenir une référence africaine à l’instar de Moumouni Dagano, Didier Drogba, Samuel Eto’o ou encore Victor Osimhen. Mais le chemin est encore long et il en est conscient. Il doit pour cela redoubler d’ardeur au travail pour corriger ses limites sur le plan technique. C’est d’ailleurs ce que lui conseille son ami depuis la classe de 3e, Crépin Salou, qui a suivi pratiquement tous les matchs de Mohamed cette saison.
« Mes appuis et ma puissance sont à travailler ainsi que mon efficacité devant les buts », reconnait le joueur. Et pour ce faire, il peut compter sur son coach. « Je lui ai demandé à ce propos de continuer les entrainements ensemble avec moi pour corriger certaines insuffisances d’ici le début de la saison. S’il s’y met et travaille comme il se doit il peut prétendre à un avenir avec les Etalons », souligne le technicien. Cela lui laissera peut-être moins de temps à consacrer à son commerce d’articles en ligne et aux jeux vidéo dont il raffole mais c’est le prix à payer pour passer un cap à commencer par la D1. Et des clubs du Fasofoot Ligue 1 sont déjà en contact avec lui, confie-t-il.
Voro KORAHIRE
