Enseignant de profession, François Vokouma est le président de la Fédération burkinabè d’athlétisme depuis novembre 2024. Il promet de poursuivre l’œuvre de son prédécesseur feu Frédéric Francis Sidibé.

Comment jugez-vous vos premiers pas à la tête de la structure fédérale ?
Il est un peu trop tôt de porter un jugement. Nous ne faisons que commencer. C’est au bout de trois mois que nous pourrons sentir le frémissement. Et voir si la mayonnaise a commencé à prendre. Déjà, il y a de l’espoir. Cela à cause des premiers pas que nous avons faits dans nos championnats nationaux et lors des compétitions internationales.

Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter prendre les rênes de la Fédération burkinabè d’athlétisme ?

Il faut des défis. Nous sommes des anciens et nous nous jetons à l’eau
en espérant que grâce à l’accompagnement, nous tiendrons le flambeau. C’est une dynamique enclenchée par le président défunt Frédéric Sidibé. Il m’a fait appel dans une structure que je ne connaissais pas. Il m’a mis le pied à l’étrier. Si l’équipe qui est là a jugé bon de me garder c’est peut-être que je peux être une transition.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Notre mandat est placé sous le signe de la relève sportive et la recherche de sponsors. Nous avons mis en place un comité pour taper à toutes les portes afin de nous permettre d’accompagner ce que l’Etat met à notre disposition.

Vous succédez à un homme qui a beaucoup fait pour l’athlétisme burkinabè, feu Frédéric Sidibé. Un commentaire ?

J’aime répéter à tout le monde que je ne suis pas venu remplacer le président Sidibé. Au contraire, j’essaie de faire ce qu’il a dit de faire. Il a été très visionnaire et c’est reconnu partout. Je l’ai accompagné à travers des missions. Et c’est là que j’ai reconnu son importance. Qu’il repose en paix.

La Fédération burkinabè d’athlétisme fait partie des structures fédérales où il n’y a pas de crise. Quel est votre secret ?

Aucun secret, ce sont des gens qui sont ensemble depuis longtemps. Et j’ai été surpris de voir qu’au-delà des divergences, devant le travail, les uns et les autres mouillent le maillot.
Chacun sait ce qu’il doit faire.
Ce sont des sacrifices énormes qu’ils accomplissent. Il m’arrive des fois de me demander comment ils font. Quand ils sont sur le terrain, c’est une machine qui fonctionne. C’est une équipe et chacun sait occuper le poste qui est le sien.

Quels sont vos projets pour l’athlétisme burkinabè ?

Mes projets sont ceux du président Sidibé. Il a tout balisé avant de partir. C’est la roulette sportive. Loin de moi l’idée d’une comparaison des Fédérations sportives, je pense qu’après le football, l’athlétisme est à côté. Nous remercions pour cela le ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi, le Fonds national pour la promotion des sports et loisirs, et le Comité national olympique et des sports burkinabè. Je n’oublie pas les petits sponsors qui nous accompagnent.

Hugues Fabrice Zango, Marthe Koala,…ont rapporté de nombreuses médailles ces dernières années pour le Burkina, mais sont presqu’à la fin de leur carrière. Quels sont vos plans pour qu’il n’y ait pas de vide après
eux ?

Il y a bon nombre de jeunes sur qui nous fondons de l’espoir. Il y a par exemple Yacouba Loué. Et quand vous regardez entre les lignes, Fabrice Zango est en train de préparer quand même l’avenir. Ça se voit. Il est associé à un certain nombre de démarches que je vois au plus haut niveau. Il y a par exemple au niveau du ministère des Sports. Je crois savoir qu’il a créé une fondation. Je le vois à travers des institutions comme l’UNICEF. Pour vous dire que Fabrice Zango peut être un élément majeur pour la relève sportive.

Quelles sont les grandes promesses dans un avenir proche ?

La promesse de fleur reste les infrastructures, notamment le stade du 4-Août. C’est un élément majeur. Quand vous écoutez notre ministre de tutelle, il y tient. Et après le football, c’est la Fédération burkinabè d’athlétisme qui va en bénéficier. J’avoue que c’est le meilleur des cadeaux qu’on peut offrir au peuple burkinabè.

Peut-on en déduire que l’absence du stade du 4-Août a freiné l’élan de la préparation d’une bonne relève en athlétisme ?

La Fédération a mouillé le maillot pour que Bobo-Dioulasso puisse entre temps tout supporter. Tout était pratiquement déconcentré vers Bobo-Dioulasso. Cela va s’équilibrer parce que, non seulement il y aura le stade du 4-Août à Ouagadougou et le nouveau stade en chantier à Bobo-Dioulasso où il y aura encore de l’athlétisme. Je pense qu’il y a de l’espoir.

Quel peut être selon vous le profil d’un bon président de Fédération ?

Un bon président de Fédération doit avoir le sens de l’écoute, avoir les moyens financiers et disposer d’un bon carnet d’adresse. L’occasion faisant le larron, je voulais profiter de vos colonnes pour demander aux autorités de continuer à nous soutenir. En retour, nous leur promettons de leur faire plaisir à travers nos résultats. Je le dis, au-delà du sport, les résultats que nous engrangeons encouragent nos Forces de défense et de sécurité, nos Volontaires pour la défense de la patrie, notre jeunesse et donnent de la visibilité à notre pays. A l’extérieur, des gens se posent des questions sur comment malgré le contexte sécuritaire, nous arrivons à engranger des médailles comme si de rien n’était. Je remercie notre jeunesse pour cela qui mouille le maillot.

Interview réalisée par
Yves OUEDRAOGO

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