Kévin Mossé surnommé l’Etalon déchainé du haut de ses 1,84m est très agile au combat.

A force d’abnégation au travail, Kévin Mossé est couronné cette année roi des arènes à la faveur du championnat national. Une consécration pour le jeune étudiant en Sciences économique et de gestion (SEG) qui n’a plus rien à prouver sur l’échiquier national au regard de son riche palmarès et tout cela en très peu de temps.

C’est en 2023 qu’il s’est révélé au public sportif burkinabè. Il avait 23 ans et venait de déposer ses valises au Freedom club pour la promotion de la lutte traditionnelle à Koudougou. Pour le natif du village de Bounou à 9km de Toma, la lutte est avant tout culturelle. « C’est ma culture et c’est devenu une passion pour moi. Ce qui m’a aussi motivé c’est que sa victoire aussi bien que sa défaite sont individuelles, c’est à toi seul de te battre pour sortir victorieux », explique-t-il.

Et depuis lors, il s’est battu pour sortir victorieux autant de fois que possible et se faire une place dans cette discipline. En 2023, aucun concurrent dans sa catégorie (86 kg) ne lui résiste au championnat national de lutte traditionnelle tenu à Bobo-Dioulasso. Il est également champion de la Semaine nationale des arts et de la culture des Universités du Burkina (SENAC-UB) et de l’USSU-BF.

Cette année de révélation a vu le jeune Kévin affronter les grands noms de la discipline dans sa catégorie tels Drissa Zon le technicien, Salif Koné, Drissa Toé dit l’épervier au festival Konkoun de Toma, de même que Ferdinand Toni le tigre du Sourou. C’est donc tout logiquement qu’il est sélectionné pour représenter le Burkina Faso aux 9es Jeux de la Francophonie en RDC. L’année 2024 n’a pas été aussi de tout repos pour l’étudiant en License. En effet, il a entre temps ajouté la pratique du sambo, un art qui allie le judo et la lutte, à ses compétences.

En février 2024 il prendra part à une compétition internationale de cette discipline et y affrontera des athlètes nigériens, maliens et russes. Là également il est loin de faire de la figuration car l’Etalon déchainé comme le surnomment certains admirateurs détient à nos jours une médaille d’or au plan national et une autre de portée internationale. De retour à la lutte, après une troisième place à la Semaine nationale de la culture (SNC), Kévin Mossé, va rallier le Sénégal où il participe au Beach Wrestling avant de revenir pour le championnat national.

Une force de caractère remarquable

Ses prises de l’adversaire sont parfois très spectaculaires.

Cette année 2025 a commencé avec le sacre au tournoi de Ladiou dans la commune de Didyr pour Kévin Mossé en mi-mars devant le ministre en charge des Sports Roland Somda. Après cette performance, il va manquer de peu le titre de champion au tournoi de Dassa le 27 mars en s’inclinant en finale devant le roi des arènes en son temps, Karim Bazongo avant de se reprendre et arracher la première place à la compétition Iron Biby le 20 avril dernier.

Toutes ces expériences ont forgé l’esprit de gagnant du jeune athlète décrit comme discipliné et travailleur par son entraineur. « Il est surtout discret et concentré sur ce qu’il fait, à savoir les entrainements qu’il effectue plusieurs fois dans la semaine », a confié Sayouba Karambiri. Si Kévin est aussi dévoué c’est parce qu’il nourrit de grandes ambitions. « J’aimerais représenter dignement les couleurs de notre cher pays à l’international, remporter beaucoup de titres et vivre de la lutte.

Je continuerai donc à bosser dur. C’est vrai que si j’étais inscrit dans une salle de gymnastique ce serait mieux mais avec mon statut d’étudiant c’est difficile mais je ne baisse pas les bras », avoue-t-il. C’est justement cette force de caractère qui le distingue des autres et l’amène à toujours viser plus haut, selon le directeur technique national de la Fédération burkinabè de lutte Auguste Zinzeré.

« Il est techniquement posé car tous ses combats ont été gagnés avec des techniques différentes cette année. Il était physiquement au-dessus des autres et on sent qu’il se prépare bien. Mentalement aussi il est posé, on a senti au championnat qu’il était venu pour gagner. Et c’est une qualité importante pour un lutteur », indique le technicien qui lui conseille de travailler davantage physiquement pour améliorer sa vitesse-force et surtout d’avoir une bonne hygiène de vie.

Voro KORAHIRE

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